Des taxis volants électriques pour éviter les bouchons

Éviter la congestion routière en la survolant ? Ce sera peut-être chose possible à Los Angeles, Dallas et Dubaï à compter de 2020.

Photo: Uber

Hier matin, j’ai quitté en rogne le métro Laurier pour aller prendre un taxi, après avoir vu passer quatre rames bondées à craquer, sans jamais pouvoir y monter. L’autobus que j’ai pris auparavant ? Il s’est embourbé dans la congestion montréalaise, créée par un énième chantier-surprise qui n’était pas là la veille. Ah ! si seulement j’avais pu prendre un taxi volant…

Il n’y a peut-être pas si loin du rêve à la réalité, si l’on en croit le projet que vient d’annoncer Uber, l’entreprise de « covoiturage » qui a failli quitter le Québec le mois dernier.

Baptisé Uber Elevate, le nouveau service permettrait à des appareils baptisés evTOL (pour electrical vertical take-off and landing vehicles) de relier entre elles des aires d’atterrissage privées, aménagées sur le toit d’immeubles en hauteur. Les départs se feraient à heure fixe et les réservations s’effectueraient grâce à une appli semblable à celle qu’utilisent les utilisateurs actuels d’Uber.

Les véhicules de ce nouveau service, sortes d’hybrides entre un petit avion et un hélicoptère, compteraient quatre places et pourraient atteindre 320 km/h. Coût de la course ? Pas plus cher que celle d’un taxi terrestre, assure-t-on chez Uber… Surtout si uberAIR, la filiale créée pour gérer ce service, en vient à exploiter des appareils sans pilotes, comme le prévoit son plan d’affaires.

Le projet est loin d’être farfelu : Uber a déjà signé une entente avec un promoteur immobilier pour l’aménagement de ses « vertiports », et l’entreprise a établi un partenariat avec la NASA pour concevoir les evTOLs ainsi qu’un système de gestion du trafic aérien urbain, puisqu’elle estime qu’elle pourrait exploiter plusieurs milliers de vols quotidiens dans un avenir pas si lointain.

Si les premiers essais devraient avoir lieu à Los Angeles, Dallas (Texas) et Dubaï dès 2020, la mise en service commerciale aurait lieu trois ans plus tard, en 2023. Preuve qu’on ne nage pas en pleine science-fiction : un autre projet semblable est en cours à Dubaï. Celui-ci implique cependant des taxis-drones (et donc sans pilotes), qui ont réussi leur premier vol d’essai, en septembre dernier, après une envolée d’environ 5 minutes, à 215 m dans les airs.

Les Émirats arabes unis espèrent d’ailleurs que d’ici 2030 le quart de toutes les courses de taxi de leurs États s’effectueront grâce à des services de transport automatisés, y compris ceux qu’offriraient ces drones nouveau genre conçus par le manufacturier allemand Volocopter — qui n’ont rien à voir avec les evTOLs d’Uber.

Enfin, à São Paulo — où l’hélicoptère est utilisé depuis longtemps par les navetteurs brésiliens fortunés —, un service de taxi héliporté à bas tarif, Voom, a déjà vu le jour, en juillet dernier. L’avenir du transport urbain se trouverait-il donc véritablement dans le ciel, comme dans Blade Runner ?

 

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On risque alors de passer de la congestion routière à la congestion aérienne. Où est le progrès? Je (vous) me le demande…

Yann; tu as raison sur ce point, et le ciel ne sera plus jamais aussi beau qu’avant (i.e. maintenant). Sauf que la congestion céleste risque de prendre un certain temps étant donné que les voies de circulation seront superposées et multidirectionnelles, ce qui n’est pas le cas au sol. Quoiqu’il en soit, échanger une non-pollution électrique (???) pour une pollution visuelle, nous ne sommes pas certains d’être gagnants.

Sans compter que, au québec l’électricité provient d’une source « propre », mais ce n’est pas le cas partout….