Foresta Lumina de Coaticook : forêt enchantée, lumineuse réussite

Foresta Lumina, un parcours multimédia signé Moment Factory, transforme le parc de la gorge de Coaticook, dans les Cantons-de-l’Est, en une véritable forêt enchantée, la nuit venue. Le blogueur Gary Lawrence s’y est rendu.

Art_de_vivreQuand nous avons quitté le parc, il était minuit moins quart et une trentaine de personnes — les dernières à être admises ce soir-là — attendaient toujours, après trois heures à faire le pied de grue. Nous, nous en étions à notre deuxième incursion dans la même soirée.

Ce sont les enfants qui ont insisté pour que nous retournions voir une dernière fois la Créature, la sarabande aérienne des fées-lucioles, les éclairs de néons — et surtout, l’arbre aux racines dégourdies et à la bouille réjouie, que le diable lui-même allait embraser d’un coup de canne, tout en lançant son rire sardonique. Heureusement, les fées sylvestres étaient là pour ramener cette sorte d’Ent estrien à la vie, avant de nous laisser déambuler les sentiers féériques de Foresta Lumina.

Crédit: Moment Factory
Crédit photo : Moment Factory

Depuis juillet, ce superbe parcours multimédia signé Moment Factory transforme le parc de la gorge de Coaticook, dans les Cantons-de-l’Est, en une véritable forêt enchantée, la nuit venue. Sur environ deux kilomètres, on pénètre ainsi dans un univers fantasmagorique de légendes, de sons, de musiques (excellentes trames de Vincent «Freeworm» Letellier), de lumières, d’effets spéciaux et de projections animées vraiment réussies.

Crédit: Moment Factory
Crédit photo : Moment Factory

Habitués à produire des installations et des spectacles multimédias en milieu urbain, les créatifs de Moment Factory ont brillamment tiré profit de l’environnement du parc, pour leur première réalisation en pleine nature, avec des mises en scène et des ambiances magiques. C’est particulièrement le cas de la fabuleuse «scène» finale, où des milliers d’étoiles multicolores tapissent le lit et les parois de la gorge, comme si un ciel étoilé se reflétait sur le sol… et sur toute chose.

C’est à la directrice générale du parc, Caroline Sage, qu’on doit l’idée de ce parcours unique, dans une région à laquelle bien des Québécois ne songent pas d’emblée quand vient le temps de partir en escapade pour une journée : trop loin de Montréal (un peu moins de 2 h), encore plus loin de Québec (environ 3 h).

Crédit: Moment Factory
Crédit photo : Moment Factory

«Nous cherchions une solution de remplacement au pouvoir d’attraction de notre pont piétonnier suspendu, qui était le plus long au monde quand nous l’avons inauguré, en 1996, et qui attirait à lui seul 150 000 visiteurs par année, dit la directrice. Mais cette fois, nous avons voulu créer une activité nocturne pour inciter les gens à passer la nuit dans la région.»

Pari tenu : non seulement tous les lits disponibles dans les environs sont occupés les soirs où Foresta Lumina est en opération, mais encore est-ce le cas des villes avoisinantes. «Les hôteliers de Magog et de Sherbrooke nous téléphonent pour nous remercier de leur envoyer des clients !» dit Caroline Sage. Gageons que l’an prochain, plusieurs résidences privées de Coaticook se convertiront en gîtes, même si un hôtel de 50 chambres est présentement en rénovation.

Évidemment, les restaurateurs et les commerces de la ville exultent. En fait, ils tombent même parfois en pénurie : des restaurants ont dû fermer plus tôt certains soirs, faute de denrées, et la célèbre laiterie de Coaticook a même manqué de crème glacée molle, il y a quelques semaines !

Durant le jour, la fréquentation du parc est également à la hausse (deux fois plus de visiteurs qu’en 2013), alors que le soir, les responsables du parc tombent littéralement des nues. «Nous nous attendions à recevoir de 200 à 300 personnes quotidiennement : samedi dernier, ils étaient 2 300 !» constate Caroline Sage.

Jusqu’à présent, 50 000 personnes ont joué le jeu de Foresta Lumina, et on s’attend à un achalandage de 60 000 personnes d’ici la fin octobre, alors qu’on envisageait 7 500 visiteurs pour l’ensemble de la saison, en début d’année…

Cela dit, tout n’est pas parfait dans ce lumineux parcours-expérience, surtout quand les masses se pressent à la queue leu leu dans la forêt : d’insupportables jacqueteurs sont ainsi incapables de se la boucler une minute pour profiter de l’instant présent, et bon nombre de visiteurs utilisent leur flash pour photographier une projection lumineuse, alors que c’est non seulement peine perdue (hé, la lumière annule la lumière !), c’est surtout interdit, comme on le dit clairement à l’entrée.

Quant au parcours, si remarquable soit-il, il mériterait quelques légers correctifs. Ainsi, l’étroit passage qui précède le pont suspendu nous fait longer une clôture grillagée près d’une route achalandée, alors qu’on vient tout juste de commencer à se laisser transporter par la magie des lanternes et des lucioles, tandis qu’à la sortie, de gros projecteurs inondent de lumière blanche une passerelle qui longe de bruyantes turbines, alors qu’on flotte toujours sur un petit nuage d’euphorie, après la scène finale.

Mais Caroline Sage est bien consciente de ces zones d’ombre, et elle a déjà deux ou trois brillantes solutions dans ses cartons, pour l’an prochain et les suivants.

En attendant, Foresta Lumina est présenté tous les vendredis et samedis (et certains dimanches) jusqu’au 12 octobre… et peut-être au-delà, si la température le permet.

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À propos de Gary Lawrence

Journaliste indépendant, Gary Lawrence a foulé le sol des sept continents de la planète et de plus de 90 pays. Ex-rédacteur en chef d’un magazine spécialisé en tourisme, il a aussi été rédacteur en chef francophone d’un service de presse touristique et a signé à ce jour des centaines d’articles portant sur les voyages, dont plusieurs dans L’actualité. On peut le suivre sur Facebook et sur Twitter : @LawrenceGary.

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un déplacement qui en vaut la peine c’est magique! l’année prochaine je me prévois encore une fin de semaine de camping j’ai adoré bravo tres bon concept