Cet été, notre collaborateur, spécialiste du plein air, propose une sortie par semaine pour emprunter de nouveaux sentiers tout en découvrant les splendeurs de la nature du Québec.
S’étirant sur une centaine de kilomètres, entre Saint-Fulgence et Tadoussac, le fjord du Saguenay se dévoile grâce à de nombreux belvédères au fil de son parcours. Cependant, je ne crois pas qu’il existe des points de vue plus renversants que ceux qu’on trouve tout au long du sentier qui mène à la montagne Blanche, le plus haut relief du parc national du Fjord-du-Saguenay avec ses 570 m d’altitude.
On accède à cette montagne singulière par le sentier des Chutes, dont le point de départ se situe à un jet de pierre du cœur de la municipalité de L’Anse-Saint-Jean. Les premiers kilomètres du sentier flirtent avec la Grosse Chute, qui marque d’un trait blanc une falaise visible à des milles à la ronde. Déjà, on se régale de la cascade et de ses gouttelettes rafraîchissantes.
Après deux kilomètres de marche, un belvédère offre une vue saisissante sur le village et le fjord. On est émerveillé. La plupart des randonneurs reviennent sur leurs pas, croyant qu’ils ont goûté à la substantifique moelle de cette piste. Grosse erreur.
Le sentier des Chutes poursuit son ascension, donnant à voir d’autres chutes, une spectaculaire muraille de granit parfaitement sculptée et plusieurs plans d’eau, dont le lac Mort, qui n’a pourtant rien de sinistre. Par la suite, la forêt se transforme progressivement en taïga. Les arbres rabougrissent puis cèdent la place à la roche mère. La montagne se dénude. Le panorama s’élargit à 360 degrés sur la chaîne des Laurentides, sur la montagne Orange, relief voisin dont les parois de roc affichent cette couleur étonnante, et sur le fjord du Saguenay, qu’on admire dans le sens du courant jusqu’à Tadoussac ou presque. La totale. Pour paraphraser Napoléon : du haut de cette montagne, 175 millions d’années d’histoire vous contemplent.
Une balade de 13,8 km aller-retour, au dénivelé de plus de 500 m, qui mérite chaque goutte de sueur. Prévoyez de six à sept heures de rando, précise la Sépaq. Beaucoup plus si vous aimez la photo. À la cime, on se croit sur le toit du monde ou bien en Norvège. Un voyage teinté d’exotisme sans sortir du pays. Qui dit mieux ?
Puisque cette piste se trouve à l’intérieur du parc national du Fjord-du-Saguenay, les randonneurs qui ne possèdent pas leur carte annuelle de la Sépaq doivent acquitter l’accès quotidien de 9,25 $ en ligne avant la visite ou utiliser la borne d’autoperception à l’entrée du site (argent comptant seulement).