La vie est trop courte pour fréquenter l’ennui, surtout dans son verre. Chaque semaine, Nadia Fournier vous fait découvrir les vins qui l’emballent.
PITTNAUER
Zweigelt 2013, Heideboden, Burgenland
12677115 20,30 $
Bien à l’est des pistes vertigineuses d’Innsbruck, adossé aux frontières tchèque, slovaque, hongroise et slovène, le vignoble autrichien couvre quelque 50 000 hectares. C’est minuscule si on compare à celui de la France, qui est 20 fois plus vaste, mais ça n’a pas empêché l’Autriche de se tailler une place de choix sur les marchés d’exportation, comme l’Amérique du Nord, depuis une dizaine d’années.
La popularité récente et l’originalité de l’Autriche viticole résident avant tout dans l’élaboration de vins blancs si frais et singuliers que l’on reconnaît souvent leur nationalité à vue de nez. Les vins rouges ne représentent en ce moment qu’un tiers de la production nationale, mais ils ne font pas exception à cette précieuse notion d’équilibre.
Sur les rives du lac de Neusiedl, les zweigelt, blaufränkisch, saint-laurent, blauburgender (pinot noir) et autres cépages rouges septentrionaux ont trouvé un terrain de jeux rêvé. Produit à l’extrémité orientale de l’Autriche, tout près de la frontière hongroise, le zweigelt 2013 de Gerhard Pittnauer est peu bavard à l’ouverture, mais il est encore vibrant de jeunesse et se développe avec l’aération. L’attaque est d’abord souple et coulante puis serrée en fin de bouche. Le fruit acidulé se mêle aux accents poivrés et le vin laisse en fin de bouche une sensation légèrement astringente qui évoque la vigueur tannique d’une barbera piémontaise, sans l’acidité. Tout nouvellement arrivé à la SAQ, biologique et si désaltérant qu’on résiste difficilement à la tentation d’un autre verre.