
Pas forcément, car si ce label indique que le vin a été fait de raisins issus de l’agriculture biologique — c’est-à-dire sans engrais chimiques, désherbants ni pesticides —, rien ne garantit la rigueur du travail au cuvier. Rien ne certifie non plus que le vigneron n’a pas eu recours à des trucs œnologiques plus ou moins avouables: levures industrielles, acide tartrique, enzymes, etc. Résultat? Alors que certains vins bio brillent par leur pureté et leur droiture, d’autres s’avèrent de véritables brouillons. C’est d’ailleurs pourquoi la Communauté européenne a créé le programme Orwine (pour organic wine), afin d’établir, dès cette année, une réglementation définissant la vinification biologique.
Cette initiative tombe à point, puisque l’agrobiologie en viticulture est en plein essor. En France, de 2003 à 2007, la superficie de vignes bio est passée de 13 000 à 22 500 hectares, une hausse de plus de 70 % en quatre ans.
Mais en vérité, ces chiffres ne traduisent pas l’ampleur du phénomène, car ils ne tiennent pas compte du nombre toujours croissant de viticulteurs totalement convertis au bio mais qui, pour des raisons pratiques ou philosophiques, préfèrent n’adhérer à aucune charte officielle. Ces artisans perfectionnistes sont les apôtres du « vin naturel », pour reprendre l’expression maintenant répandue. Ce vin-là est aussi bio que le vrai, puisqu’il est le fruit de l’agrobiologie et qu’il ne fait l’objet d’aucune forme de maquillage chimique au cuvier. Produit inaltéré, fidèle à son terroir et au millésime qui l’a vu naître, le vin naturel est à l’opposé de tous les vins industriels, qu’ils soient officiellement bio ou non. Mais alors, s’il est si bon, pourquoi ne pas le mentionner sur l’étiquette? Cité dans Le Figaro, le vigneron du Beaujolais Jean-Claude Chanudet a la meilleure réponse: « Ce n’est pas à nous d’écrire “vin bio” sur les étiquettes, c’est aux autres d’écrire “vin chimique”. »
Bio et bons
Ces quatre vins certifiés bio sont d’une qualité au-dessus de tout soupçon. Plaisir garanti.
Clos de la Briderie 2007, Vieilles Vignes, Touraine-Mesland: Les cépages côt (malbec), cabernet franc et gamay forment un heureux ensemble alliant structure et rondeur fruitée dans ce délicieux vin rouge de Loire. À servir légèrement rafraîchi (S-977025; 17,10 $).
Mas Elena 2004, Penedès, Parés Baltà: Ce vin du nord-est de l’Espagne a juste ce qu’il faut de corps et de tanin pour assurer sa fraîcheur et son équilibre (S-10985763; 18,95 $).
Les Ruines 2007, Syrah – Cabernet sauvignon, Eilandia, Bon Cap: D’Afrique du Sud, cet assemblage de 60 % de syrah et de cabernet sauvignon se signale par sa présence en bouche, franche (S-10985843; 14,95 $).
Cabernet sauvignon 2007, Organico, Valle de Aconcagua, Errázuriz: Excellent vin chilien moderne et chaleureux, mais qui préserve un équilibre impeccable grâce à une acidité finement dosée (S-10694392; 22,75 $).