Qui n’a jamais participé au Marathon canadien de ski a probablement de la misère à comprendre l’enthousiasme des participants pour cette épreuve hivernale. Et pourtant, il suffit de se joindre une seule fois à la fête pour comprendre leur passion.
Le Marathon canadien de ski, c’est une épreuve qui se déroule sur une piste de ski de fond exclusive de 160 km qui parcourt les collines des Laurentides et de l’Outaouais, dont le point central est la ville de Montebello. Ici, pas de chronomètre ni de médaille, car il ne s’agit pas d’une course, mais d’un défi à relever en solo, en groupe ou en famille.
Inauguré en 1967 pour célébrer le 100e anniversaire du Canada, le Marathon canadien de ski est la plus longue et la plus vieille épreuve du genre en Amérique du Nord. Lors des éditions prépandémiques, autour de 1500 fondeurs prenaient part à cette fête hivernale, en provenance de partout en Amérique du Nord. De nombreux adeptes en font une tradition familiale annuelle qui se perpétue de génération en génération.
Le nec plus ultra du Marathon canadien de ski, c’est de parcourir les 160 km en deux jours afin d’obtenir le titre honorifique de Coureur des bois, qui se décline en trois grades : bronze, argent et or. Pour obtenir le grade or, il faut skier les 160 km et passer une nuit à l’extérieur, en dormant sur des ballots de foin! Rassurez-vous, il est possible de faire le demi-marathon ou de parcourir une seule étape par jour et même une seule étape pendant le week-end. À chacun son défi.
Afin de maintenir la flamme pendant la pause pandémique, le Marathon canadien de ski a mis sur pied son défi virtuel, qui a connu un énorme succès, où les fondeurs réalisaient leur distance de prédilection à partir de n’importe quelle piste dans le monde (il y a même des gens qui l’ont fait en ski à roulettes). En 2021, 2139 skieurs y ont pris part, et 1711 en 2022.
Les 11 et 12 février 2023, le retour à la formule traditionnelle aura sans aucun doute des airs de fêtes (à moins qu’un nouveau variant de la covid se pointe, tout est possible!). Frédéric Ménard, directeur de l’événement, anticipe un achalandage supérieur à la moyenne. « Les habitués ont hâte de se retrouver, tandis que notre édition virtuelle a conquis un nouveau public. Plusieurs d’entre eux voudront sûrement goûter à la vraie expérience », dit-il. Le ski de fond a connu aussi un engouement sans précédent au Québec, ce qui devrait apporter de l’eau au moulin.
D’ici le jour J, l’organisation fait face à un défi de taille. Elle doit remobiliser les bénévoles après deux ans d’interruption, resigner des ententes de droit de passage avec des centaines de nouveaux propriétaires terriens qui ont envahi la campagne depuis le premier confinement en plus d’assumer une inflation galopante. « Plutôt qu’augmenter nos frais d’inscription, nous souhaitons augmenter le nombre de participants, ce qui nous permettrait d’équilibrer notre budget », dit Frédéric Ménard, en poste depuis 2014.
Amis fondeurs, c’est le temps de commencer votre entraînement dès maintenant ! Les inscriptions ont débuté en décembre 2022.