Les prix Travelers’ Choice 2022 du site Tripadvisor placent Banff au 12e rang parmi les 25 parcs nationaux les plus courus de la planète. S’il est vrai que les montagnes et panoramas grandioses de cette destination canadienne exercent sur nous un attrait certain, les activités qu’on y pratique ne sont pas toujours adaptées aux bambins ni à papy-qui-a-mal-aux-genoux. Banff et ses environs se distinguent néanmoins grâce à une offre de visites permettant à chacun de baigner dans le décor plus grand que nature des Rocheuses. Voilà qui devrait réjouir tous ceux qui envisagent une escapade de plein air avec la smala !
Banff, du haut des airs
Ma dernière visite dans la bucolique localité datant de 15 ans, je m’attendais à ce qu’elle ait drôlement changé. Mais j’avais oublié qu’en raison de son emplacement, à même le parc national auquel elle a donné son nom, tout au plus peut-on y démolir et reconstruire des bâtiments sur leur empreinte d’origine. La beauté du lieu est ainsi pérennisée.
Histoire de s’orienter, cap sur le mont Sulphur et son téléphérique. Tout là-haut, d’un balcon panoramique, quelle vue fantastique on a par temps clair sur Banff, la vallée de la Bow (la rivière verte qui s’y tortille) et les sommets environnants, certains empanachés de neige. Un centre d’interprétation y raconte la faune, la flore, la géologie et les pionniers. Parmi ces derniers, je retiens Bill et Jim Brewster, guides et porteurs des clients de l’hôtel Banff Springs à la fin du XIXe siècle, pourvoyeurs exclusifs du chemin de fer Canadien Pacifique (CP) dès 1904 et fondateurs de la première compagnie de transport locale. Celle-ci a depuis changé de mains, mais pas de nom, et si on décidait de se passer d’une voiture, c’est peut-être avec le Brewster Express qu’on irait à Lake Louise ou au lac Moraine. (Les navettes de Parcs Canada sont une autre option.)
Des tables sympas entre deux randos
Toujours là-haut, à 2 281 m d’altitude, les plats à base de bœuf des Prairies et de wapiti du Sky Bistro, rendus plus exquis encore grâce au panorama, font saliver. (En passant, c’est parce que ce paysage rappelait à l’Écossais George Stephen, premier président du CP, son Banffshire natal que la destination a été baptisée Banff.)
Ne pas prendre ici la clé des champs serait un vrai crime de lèse-montagne ! D’autant plus qu’il suffit d’enfiler ses bottes de randonnée et… c’est parti. Parmi les sentiers faciles pour tous et offrant de jolis points de vue, la boucle du mont Tunnel est vivement recommandée. On pourrait ensuite vouloir se régaler d’un repas évoquant ce qu’on mange autour d’un feu de camp, burger de bison et s’more compris, au restaurant de la distillerie Park.
Virée en Colombie-Britannique
Situé à une heure et demie de route de Banff, le nouveau Golden Skybridge attire les familles en quête de beauté naturelle et de sensations fortes. Deux fois plutôt qu’une, d’ailleurs, car les pièces maîtresses du site sont deux ponts suspendus, l’un haut de 80 m et l’autre de 130 m, au-dessus d’un ruisseau nommé… Hospital ! Les accès aux ponts, dont le plus haut au pays, assure-t-on, sont reliés de part et d’autre du canyon par des sentiers pédestres en forêt, le tout formant une boucle. En sus du très beau paysage, on trouve également sur le site des parcours d’hébertisme, une tyrolienne, une balançoire en chute libre ainsi qu’un parc pour les tout-petits, doté de ses propres miniponts suspendus. Et puis, la route pour s’y rendre, via le parc national Yoho, en met plein la vue.
Ouvert du 13 mai au 10 octobre, lundi de l’Action de grâce
Le champ de glace Columbia
De Banff, on met deux heures et demie en voiture pour atteindre le champ de glace Columbia, au cœur du parc national Jasper. Et ce trajet est bien trop court, puisque la route des glaciers (Icefields Parkway) donne à voir une époustouflante succession de pics enneigés, de lacs d’émeraude et de sapins « sentinelles ».
Le champ de glace, lui, se compose de six glaciers, dont le plus important est l’Athabasca. « Dans les années 1950, les gens s’y rendaient dans leur propre voiture ou en motoneige ! » me raconte Jessica, au volant d’un des mastodontes qui nous y conduisent. « D’autres y allaient, et y vont encore, à pied, bien que ce soit hyper-dangereux, à cause des crevasses. »
Nous savons tous que la fonte des glaciers résulte des changements climatiques, eux-mêmes une conséquence de l’activité humaine. D’ailleurs, ce glacier ne fait pas exception : il a reculé de plus de 1,5 km depuis 1844 et, au train où vont les choses, il pourrait disparaître vers 2100, apprend-on sur place. Il revient donc à chacun de décider de faire ou non cette excursion contrôlée, mais, chose certaine, y emmener ses enfants contribue à les sensibiliser à la portée environnementale de nos gestes.
L’accès au glacier est possible du 7 mai au 10 octobre inclusivement.
Un Glacier Skywalk qui en jette !
Ç’a assurément été mon expérience préférée. Non loin du Discovery Centre, la base du champ de glace, un parcours d’un kilomètre sur les hauteurs de la vallée de la Sunwapta est ponctué de panneaux d’interprétation de la nature. Au fil de la promenade, on a vu de hauts sommets et des glaciers, dont celui de la face nord de l’Athabasca et celui du mont Andromeda. J’ai même observé des mouflons, en contrebas. Le clou de l’affaire ? Un anneau de verre digne de Dune, en saillie de la falaise et perché à 280 m au-dessus de la rivière. C’est décoiffant !
Le Glacier Skywalk est ouvert du 7 mai au 10 octobre inclusivement. Un audioguide en français est offert.
Dormir à Banff
- À courte distance de marche de l’animation du centre, Elk + Avenue est un hôtel de facture contemporaine. Un plus : le restaurant Farm & Fire, attenant et réputé pour ses pizzas.
- À l’ombre du mont Cascade, le motel-boutique Dorothy compte 42 chambres au cachet rétro. Il rend hommage à Dorothy Carleton, une épouse de guerre qui a élevé ses trois fils dans l’arrière-pays.
- Et il y a bien sûr l’iconique Fairmont Banff Springs, dont la première incarnation a été inaugurée en 1888, soit cinq ans après la fondation de Banff.
Dormir au champ de glace Columbia
La seule option est le Glacier View Lodge. L’établissement de 32 chambres occupe le dernier étage du Discovery Centre, point de départ des navettes vers le glacier Athabasca et le Glacier Skywalk.
Dernière nuitée de la saison : le 9 octobre prochain.
Carolyne Parent était l’invitée de l’entreprise de tourisme Pursuit, qui n’a eu aucun droit de regard sur ce texte.
En été préparez-vous à affronter la cohue, en particulier à Banff! C’est une horde de touristes qui fait que Banff est victime de sa beauté et de sa popularité. Il faut réserver les endroits pour dormir des mois d’avance, y compris les sites de camping, du moins ce l’était l’année avant la pandémie.
Ça prend aussi beaucoup de patience sur la route panoramique 1A entre Banff et Lake Louise avec sa cohue de véhicules récréatifs mais pour ceux qui sont pressés, il y a la route 1, la transcanadienne, à 4 voies mais où tout le traffic de camions vers la côte ouest passe.
Les autres parcs nationaux de la région (Yoho, Kootenay et Glacier) sont aussi très intéressants quoique moins développés et fréquentés mais au moins on peut avoir la paix.