« Un projet de laïcité réducteur »

Le plus allumé des balados politiques est de retour et passe au crible une actualité débordante. Marie-France Bazzo et son équipe reviennent sur le dépôt du projet de loi 21 sur la laïcité de l’État avec Rachida Azdouz. Elisabeth Vallet nous parle de l’après rapport Mueller aux États-Unis. Et puis on jase aussi de Jody Wilson-Raybould, de Claire Samson et de… l’Île-du-Prince-Édouard.

Contenu audio
Photo : Antoine Bordeleau

Nos invitées

  • Rachida Azdouz est psychologue et spécialiste des relations interculturelles. Elle a été conseillère à la Commission Bouchard-Taylor. Elle est l’auteure de Le vivre ensemble n’est pas un rince-bouche (Édito).
  • Elisabeth Vallet est directrice de l’Observatoire de géopolitique de la Chaire Raoul-Dandurand et associée au Département de géographie de l’UQAM.
balado-esprit-politique
Avec Élisabeth Vallet, on prend un peu de hauteur sur l’enquête du procureur Robert Mueller.

Réalisation et musique : Antoine Bordeleau
Production : Mathieu Carbasse

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La donne liée à l’immigration est utilisée actuellement comme pierre angulaire dans un débat qui demande de la nuance. Alors le martelage de »bienpensance » qui se jumelle à la culpabilité et les hauts cris de la discrimination sont des manipulations de l’opinion publique à des fins idéologiques et politique.
Dans un marché ouvert comme celui des médias… penser, écrire et agir comme à l’époque des années 70 et 90 est suicidaire. La majorité des lecteurs de cette revue ont besoin d’être autant sinon plus d’être respecter dans leur intérêt collectif qu’individuel.
Je songe sérieusement à me désabonner … je ne serai pas seul. Il faut choisir ses combats et l’Actualité fait un choix de militance qui va à l’encontre de la forte majorité de ses lecteurs… alors libre à vous de continuer votre matraquage militant.

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« La donne liée à l’immigration est utilisée actuellement comme pierre angulaire. »

Exact, et elle a pour pendant – un pendant dont elle a un continuel besoin pour s’alimenter – la contrefaçon identitaire du principe de laïcité où s’est enfoncé le PQ lorsqu’il s’est emparé du sujet.

Ce qui compte pour de nombreux opposants-militants à la séparation du religieux et du politique (qui parfois se déclarent pour la laïcité mais à condition que celle-ci ne soit jamais manifeste), c’est de pouvoir continuer à ploguer la discrimination comme « véritable motif dissimulé » ou « agenda caché » des partisans de la laïcité. Cela produit régulièrement des contresens, par exemple sur « le catholicisme religion de la majorité » alors qu’on peut tout à fait débarquer d’Haïti, de Pologne ou du Japon et être catholique, d’une part, et qu’on peut tout à fait être canadien-français et converti au judaïsme ou à l’islam d’autre part. Cette obsession de visser chaque individu dans une seule catégorie – majorité, minorités – gruge la citoyenneté comme un acide.

Je crains de ne pas être clair. Reprenons. De deux côtés opposés à la fois, on évacue le cœur du débat – la laïcité, la distinction entre la sphère spirituelle et la sphère politique de la vie humaine, les rapports entre les cultes et l’État – pour le remplacer par des rodomontades identitaires (du côté des pour) ou des accusations non moins identitaires (du côté des contre) où la citoyenneté, socle irréfragable du principe d’égalité, est remplacée par l’appartenance à des groupes (majorité / minorité).

Le principe immortel du libéral Cavour « Libera chiesa in libero stato » (Des Églises libres dans un État libre) ne va pas, comme on le laisse trop souvent entendre, uniquement dans le sens de l’État. Il est bon de part et d’autre. Car ce principe laïque et libéral protège à la fois les Églises contre la politisation du spirituel, qui dégrade la foi au rang d’un clientélisme identitaire, et à la fois il protège l’État contre la spiritualisation du politique, qui l’exalte et l’extrémise indûment.

Pour le bien de la vie politique comme de la vie spirituelle, il importe non seulement de rappeler de temps en temps que ces sphères sont deux et pas une, mais aussi d’indiquer symboliquement, dans les faits, une ligne manifeste de démarcation entre l’une et l’autre. Et donc, pour prendre un exemple, voilà pourquoi il ne saurait y avoir de signes religieux ni sur les murs ni sur les têtes dans l’enceinte parlementaire elle-même, cœur de notre vie politique. (Mais un tel interdit symbolique devrait englober selon moi au moins un symbole de sens opposé : si jamais on retrouvait la chemise rouge portée par notre compatriote Arthur Buies, figure québécoise du Risorgimento, lorsqu’il prit part à l’expédition des Mille sous le commandement de Garibaldi (1860), cette relique devrait être interdite au mur du Salon bleu. Alors je dis interdisons-la symboliquement, bien qu’elle n’ait pas été retrouvée ! Et ce, afin que non seulement tous les cultes, mais aussi l’anti-culte, soient logés à la même enseigne).

À l’autre bout du spectre, existe depuis belle lurette un droit coutumier au sanctuaire, que l’épiscopat accorde avec raison au compte-gouttes, dans l’enceinte de toute église catholique. Je ne crois pas que ça se pratique traditionnellement dans un temple protestant, une synagogue ou une mosquée. Quand est appliquée cette rare coutume catholique, la police – bras armé de l’État – ne peut pas entrer dans l’Église pour en déloger, par exemple, un vieux monsieur musulman aveugle menacé de déportation, comme ça s’est passé il y a quelques années sur la Rive-Sud.

Mais justement : si dans quelques lieux et moments au demeurant fort peu nombreux, l’Église est libre de l’État, alors ne s’ensuit-il pas que dans quelques lieux et moments au demeurant fort peu nombreux, l’État soit libre des Églises? C’est cela la neutralité de l’État, et c’est un dur sacrifice que l’on demande là aux croyants – celui d’un symbole de leur culte dans certains lieux et moments symboliques – mais sacrifice nécessaire car c’est cette neutralité même qui est garante de l’Égalité de tous les cultes.

J’estime que seule, la neutralité laïque dans la sphère restreinte de l’État peut à terme assurer la concorde entre les différentes formes que prend la vie spirituelle des citoyens au sein de la vaste sphère de la vie sociale (« là où tout est désordre et vie », comme disait le comte Sforza).

Voilà, c’est sur ce terrain que devrait se passer un débat sur la laïcité, et non sur celui du saucissonnage de la population en groupes identitaires, majorité ou minorités peu importe.

Rectification
La charte des valeurs de Drainville visait aussi les enseignants.
Désolée d’avoir répondu machinalement non alors que la réponse était oui bien évidemment

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Monsieur Drainville et non <> Un minimum de respect chère collègue même si Monsieur Drainville n’est, à vos yeux, qu’un vulgaire Québécois francophone canadien-français…

Pourquoi faire un drame avec ca les liberaux ont laisser tomber , maintenant il faut finir avec ,
Je suis d accord avec le principe il faut respecter la majorite, ensuite nous sommes chez nous,pas en Iran
Arreter de faire durer le plaisir d ecrire.
Merci

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J’aurais bien aimé que M. Provencher qui commente le sujet abordé de la laïcité puisse participer dans un échange de point de vue. J’ai une immense admiration pour madame Ardouz mais voyant le titre du sujet, j’ai préféré m’abstenir d’écouter le propos. Me suis-je disqualifié?

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« J’aurais bien aimé que M. Provencher qui commente le sujet abordé de la laïcité puisse participer dans un échange de point de vue. »

Merci de me lire, en tout cas.

Maintenant j’aimerais lancer les choses sur un autre front, un front peu discuté et qui me tient à cœur. Mais cela, en partant de faits évoqués ici même, dans la balado.

On y apprend que la citoyenne Azdouz était une collaboratrice de la commission Bouchard-Taylor. Ah bon ! Voilà donc un témoin aux premières loges. Et justement, je me demande si elle y travaillait toujours, à cette auguste commission, quand fut rédigé son rapport final?

Car ce rapport se clôt sur un punch d’humour noir certes involontaire, mais néanmoins digne des chutes les plus fracassantes des meilleures histoires macabres d’Ambrose Bierce ou de Patricia Highsmith.

En effet, tout au long du rapport, on voit continuellement passer le mot ‘culture’ : par le truchement des mots ‘multiculturalisme’ – que préfère le professeur Taylor – et ‘interculturalisme’ – que préfère le professeur Bouchard.

Mais quand on arrive à la fin du document (que je n’ai plus en main, il est vrai), il y est question des Canadiens-français et là, surprise ! Ce n’est pas ‘culture’ qui sort, mais son contraire : ‘ascendance’. Les Canadiens-français y sont définis par nos braves commissaires comme étant des gens d’ASCENDANCE canadienne-française.

Hé ben mes vieux ! Quand je pense à tout le temps que nos deux commissaires – et leurs collaborateurs lologues – ont passé à se draper dans la vertu antiraciste, à faire la leçon sur ce sujet ! Tout ça pour aboutir à nous avouer qu’ils prennent le fait d’être french-canadian pour un fait héréditaire, comme si les gens étaient déjà canadiens-français à la naissance au lieu de le devenir ! C’est vraiment dingue.

À l’époque j’ai réussi, pour une fois, à  publier une petite lettre dans le courrier des lecteurs du Devoir : sans le moindre effet. J’y rappelais que le racisme, bien avant d’en arriver au délire supplémentaire des prétendues « races » inférieures et supérieures, consiste d’abord à prendre les peuples (faits culturels et historiques, lanternes) pour des « races » (faits naturels-biologiques, vessies), selon une TRÈS malencontreuse transposition à la diversité humaine, vers la fin du 18e siècle, d’un schéma explicatif emprunté à la zoologie. Après quoi la transposition va être reprise tout au long du 19e siècle par l’anthropologie et l’ethnologie alors naissantes, qui vont répandre le racisme dans le monde comme une traînée de poudre avec l’argument massue « Je suis la science » (et quelle science : polygénisme, raciologie, craniométrie, alouette… !), le tout culminant avec l’organisation, par des anthropologues et des ethnologues déments (rendus déments par leurs théories du sang, comme le seront les nazis après eux), des tristement célèbres « zoos humains », sur la base d’un saucissonnage PHYSIQUE des peuples qui était une radicale négation du genre humain.

Il suffit pourtant de tomber une fois sur une dame anglophone unilingue qui s’appelle Laframboise ou sur un monsieur fr ancophone unilingue qui s’appelle Harper pour tout de suite saisir – si ce n’était déjà fait ! – qu’on peut avoir des tas d’ancêtres canadiens-français et ne pas être canadien-français le moins du monde ; qu’on peut avoir zéro ancêtre canadien-français et être tout à fait canadien-français. Donc que cette histoire délirante de prétendue « ascendance » collective ne tient pas debout, que rien de tout ça n’a jamais été héréditaire. De même il suffit de tomber sur une Beauceronne pure laine à la peau noire ou sur un monsieur Haïtien à la peau blanche pour tout de suite saisir – si ce n’était déjà fait! – que l’haïtianità, si vous excusez mon italien, est un fait de civilisation et non un fait racial, que la francesità est un fait de civilisation et non un fait racial, et que personne n’est déjà d’un peuple ou d’un autre à la naissance.

Bonjour monsieur letourneau
Voici mon adresse courriel…je vous Invite à m’écrire pour un échange constructif et nécessaire , surtout en ce moment !
Je serai très heureuse
[email protected]

Bonsoir,
Quelle polémique créée par ce projet de loi.
Pour moi la liberté; la mienne ou celle de l’autre s’arrete Là où celle de l’autre commence.
Il faut respecter les autres comme on s’attend à être respecter et les autres doivent me respecter comme ils veulent être respectés.
Ce devrait être si simple, la bienséance, le respect devraient dominer.

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Réducteur vous dites?

C’est l’un des pires projets de loi à avoir été soumis à l’Assemblée nationale depuis longtemps et la façon dont la CAQ mène ce dossier est ignoble et indigne d’un parti politique faisant partie d’une démocratie.

On bulldoze tout le monde et ce, sans pouvoir nous fournir ne serait-ce qu’un seul exemple des dommages importants que des signes religieux auraient causé aux Québécois et aux Québécoises.

J’ai honte de ce que le Québec est en train de devenir. Même Trump n’est pas allé si loin dans la démesure.

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« Même Trump n’est pas allé si loin dans la démesure. »

Voilà une observation qui n’est pas démesurée du tout et n’indique pas la moindre perte du sens des proportions. Pour retrouver une démesure comparable, il faut remonter soit à la gauche radicale-socialiste (Clémenceau) dans la république française de 1905, soit à la droite libérale (Cavour) dans la monarchie constitutionnelle italienne de 1860. C’est donc bien épouvantable !

@ François 1 :
Vous avez la mémoire très courte monsieur François. Rappelez vous seulement les effets secondaires et néfastes qu’a eu la suprématie de l’église catholique sur le peuple québécois pendant deux ou trois siècles. Cette religion qui nous a fait croire à l’enfer bien plus qu’au paradis; cette religion dont des centaines de prêtres ont baissé les pantalons de milliers de jeunes garçons en récitant le ¨Notre Père¨, cette religion qui a forcé des milliers de femmes à enfanter tous les ans jusqu’ à dix, quinze et même vingt fois, cette religion qui exigeait le dixième des revenus modestes des pauvres travailleurs alors que sa hiérarchie habitait et habite encore des palais royaux.
Certes, il n’y a pas eu que du mauvais, il y a toujours deux côtés à une médaille, mais c’est justement de tout ça que le peuple québécois a encore en mémoire et qu’il ne veut plus jamais revivre.
Et si vous décidez enfin de vous ouvrir les yeux, François 1, puisqu’on sous-entend ici une attaque envers l’islam (salafiste, s’entend), car c’est bien de cela qu’il s’agit, eh bien, c’est contre cela que le peuple québécois en a. Il ne veut plus jamais revivre une vie sous le contrôle de quelque religion que ce soit, que ce soit le bouddhisme, le sikhisme, l’islam, l’hindouisme, le voodoo ou le sectarisme de la grenouille verte…, et c’est ici que ça s’arrête.
Alors, cela répond-t-il à votre question : ¨ … fournir ne serait-ce qu’un seul exemple des dommages importants que des signes religieux auraient causé aux Québécois et aux Québécoises… ¨
Les signes ¨parlent¨, et les personnes qui les portent encore plus.

Un membre de votre équipe a mentionné que le dernier mandat majoritaire au fédéral était celui de Arthur Meighen en 1930. C’est faux. Meighen a succédé (en cours de mandat) à Borden en 1920. Il a été défait par les libéraux en 1921. Meighen est redevenu premier ministre en 1926 pendant une courte période de trois mois. Celui qui a été élu premier ministre fédéral en 1930 s’appelait Richard Bedford Bennett. Il a été défait en 1935 par les libéraux de Mackenzie King. Depuis cette période, Bennett demeure le seul Premier ministre élu majoritaire à n’avoir fait qu’un seul mandat.

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J’ai écouté toute l’entrevue de Mme Azdouz. C’était bien. Mieux, en tout cas, que la conclusion « c’est comme ça qu’on vit au Québec » (ou « Au Québec c’est comme ça qu’on vit ») du PM. Et à Montréal? Est-ce aussi ‘comme ça’?

Le voile (dit) islamique peut n’être que caprice ou fantaisie — (chose certaine ce n’est pas le Coran qui le prescrit alors que les Écritures chrétiennes, elles, oui) –, mais cela n’en «disqualifie» pas pour autant celles considérant, en conscience, devoir ou vouloir le porter, d’avoir «raison» ou d’être ‘justifiées’ de le faire.

Il n’y a au demeurant qu’UN problème avec le projet de loi 21. C’est de n’être point préoccupé des enfants (qui seront) laissé.e.s sur le carreau. Du fait qu’en bloquant l’entrée en fonction de dizaines, de vingtaines d’enseignantes prêtes à s’adonner à l’enseignement sous peu, qui ne le pourront ou ne le voudront plus advenant une prompte promulgation d’interdiction du voile en cette aire; ainsi des centaines, peut-être des milliers (?) d’enfants additionnel.le.s se verront privé.e.s d’enseignantes suppléantes voire d’enseignante tout court. Pas «fort». A fortiori venant d’un gouvernement se targuant d’avoir hissé ou de viser à le faire – au ‘top’-du-sommet-des-sommets l’Éducation. Il n’y paraît guère : quand t’es prêt, comme ça, à faire passer la religion ou l’antireligion — (ne faisant de mal à personne, en tout cas à l’égard desquelles il n’y a encore jamais eu plainte en milieu scolaire primaire) — avant des besoins objectifs, criants et décriés, d’enfants laissé.e.s pour compte au plan le plus scolaire proprement dit…

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Rachida Azdouz, un grand merci pour votre participation à cette émission. J’espère que nous vous entendrons plus souvent à cette émission et je vais lire vos écris assurément.

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Réduction ou réductionnisme qui n’en finiront jamais de « rattraper » leurs auteurs.

Maintenant, des parents se proclament « pas vaincus »
https://lactualite.com/actualites/port-du-voile-par-des-enseignantes-des-parents-ne-savouent-pas-vaincus/

Et ils ont assez raison, merci, de ne pas l’être (con)vaincu.e.s. Voyez.

Il s’avérait en effet si urgent, il y a deux mois et demi, de préserver immédiatement, voire rétroactivement s.v.p., de petits enfants de la vue d’enseignantes voilées, qu’il ne pouvait être question d’accepter d’en laisser entrer quelques autres de plus, au public, toutes prêtes, formées ou en formation, pour lesquelles l’État même a pourtant aussi investi, et nonobstant de surcroît, surtout, l’actuel manque criant d’enseignantes.

Arrive maintenant, donc, ce qui ne pouvait guère ne pas arriver. Illustrant patemment qu’en réalité la « chose » ferait si peu mal à la fin, qu’il ne saurait davantage être question de préserver ainsi, aussi immédiatement que cela, au public, même à la demande expresse d’un parent, quelque enfant que ce soit de la vue d’enseignante voilée. D’où appert…

… qu’elle a raison « la dame », et les autres aussi. Puisqu’étant donné que des enseignant.e.s conserveront indéfiniment leur prérogative de garder leurs ‘signes’ en fonction, pendant que des enfants ou leurs parents ne pourront jamais, eux, « magasiner » leur enseignant.e…; cela fera en sorte de préserver, indéfiniment, la liberté de conscience ou d’expression des un.e.s, eu égard au religieux, sans faire de même à l’égard d’autres. Lesquel.le.s autres, incidemment, seraient pourtant censé.e.s pouvoir ou devoir bénéficier avant tou.te.s autres de cette loi 21, si l’on en juge tant par l’argumentaire des Guy Rocher et semblables qu’en vertu du principe, de l’esprit de celle-ci même, conçue et adoptée censément pour les enfants d’abord.

Comme on le voit, s’ensuit une indéniable asymétrie d’application ou de traitement. Qui ne finira pas sitôt d’en faire ‘rager’. Considérant que dans dix, quinze, vingt-cinq ans même, encore, pourra-t-il advenir que des élèves, dont les parents ne le voudraient pas, «écopent» de la «malchance» de devoir être enseigné.e.s par quelqu’un.e exhibant, encore, un ‘signe’.

Si bien que ce gouvernement aurait-il d’ores et déjà perdu son pari? Qui était, ânonnait-il, d’oeuvrer à ‘régler’, complètement et durablement, quelque chose estimé ‘embarrassant’, en (s’)en « débarrassant », présumément, une bonne fois pour toutes… Mais « régler » quoi au fait? La véréalité toute nue et toute crue semblant être plutôt qu’il pourrait bien davantage en avoir créé un amoncellement que réglé un – « problème ».

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