Parmi toutes les choses qui auront été ravies à nos enfants pendant cette pandémie, celle dont la perte les fera le plus souffrir est cette insouciance qui leur est normalement naturelle.
En sachant comment déceler les véritables failles dans un discours, on apprend à vivre dans l’inconfort du doute et on évite de tout rejeter en bloc. La philo nous y rend plus apte, la littérature aussi.
En cette époque molle où l’on confond parfois la participation et l’excellence, à force de distribuer des médailles à tous les vents dans les épreuves sportives, j’ai envie de quelque chose de plus grand, et c’est ce que me procure mon idée du sport.
Non, nous ne vivons pas en dictature. Mais nous sommes en train de devenir les rouages d’une surveillance permanente qui nous rend tous susceptibles de jouer à la police.
J’ai compris qu’en temps de crise comme de paix sociale, le réconfort appartient à celles et ceux qui s’extasient facilement, qui vivent comme ils l’entendent, et non en se moulant aux attentes.
David Desjardins voulait écrire cette chronique pour les gens plus seuls que seuls devant l’adversité. Celles et ceux pour qui la crise s’ajoute à un drame intime, et qui sont désormais, en plus, privés du réconfort dont ils auraient besoin.
Il faut réapprendre à danser. Apprivoiser le vertige des grands espaces. Pour que la forêt ne soit plus uniquement une ressource ou un poumon de secours pour nos villes qui s’allument avec leurs mégots.
Méditative, en raison de la répétition du geste et du temps qui s’écoule alors autrement, la marche me permet de faire le vide en observant ce qui s’offre à mon regard. Dehors comme dedans.
Nous en sommes là : à revenir dans le temps pour faire le procès de personnalités publiques en imposant à leurs comportements d’hier le filtre moral d’aujourd’hui.