
L’intrusive
par Claudine Dumont
Camille ne dort plus depuis des semaines. Elle a besoin d’aide : le monstre sous son lit l’empêche de dormir. Son frère la somme de voir Gabriel, un spécialiste du sommeil, qui vit en ermite. Ses rêves, sordides, feront remonter à la surface des douleurs impossibles. Survivra-t-elle à sa propre horreur ? Un roman glauque où la souffrance est presque un personnage et dont la plume tranchante donne la chair de poule. (XYZ, 384 p.)

Le fantôme de Suzuko
par Vincent Brault
Un auteur montréalais retourne à Tokyo après la disparition de son amoureuse, Arai Suzuko, une curieuse artiste qui s’intéressait à la taxidermie. Les allers-retours entre le passé et le présent tissent une trame efficace où l’amour et le deuil s’entrecroisent avec une langueur exquise. Comment Vincent arrivera-t-il à faire son deuil dans la ville où il a connu sa compagne ? Comment retrouve-t-on celle qu’on a perdue ? À quoi tiennent l’amour, le désir, l’amitié ? Un roman court et touchant. (Héliotrope, 206 p.)

Dans les murs
par Maya Ombasic
Point de départ : Trieste, ville italienne qui a appartenu à plusieurs pays et empires au cours de l’histoire. C’est là que Leijla, devenue Laure, retourne, après avoir quitté son mari et son fils. Cette femme intense assoiffée de désir traverse une remise en question profonde qui l’oblige à repenser la direction de sa vie. Elle puise au contact des autres et de leur histoire une réflexion personnelle saisissante. Un roman sensuel bien dense. (VLB éditeur, 248 p.)

La reconstruction du paradis
par Robert Lalonde
Dans la nuit du 26 décembre 2019, la maison de Robert Lalonde a brûlé. Pendant des heures, les pompiers ont tenté de sauver les 4 000 livres qu’elle contenait, mais la plupart n’ont pu être récupérés. En attendant de trouver sa nouvelle demeure, l’auteur passe d’un chalet à un autre, revisitant les lectures qui l’ont marqué tout en entreprenant la traduction de Leaves of Grass, de Walt Whitman. Les mots de ce dernier apaisent et rebâtissent l’homme qui croyait avoir tout perdu. (Boréal, 168 p.)

26 nœuds
par Bindu Suresh
Araceli aime Adrien, qui aime Pénélope, qui se marie avec Gabriel. Pas simple ! Voilà un roman qui aborde avec brio la complexité du sentiment amoureux : les amours qu’on laisse, celles que l’on gagne… On y savoure un Roméo et Juliette bien de son temps, avec Montréal comme toile de fond, et une traduction si réussie qu’on pense avoir sous les yeux un texte original. Un premier roman à découvrir ! (Traduction de Daniel Grenier, Marchand de feuilles, 184 p.)

Un bref instant de splendeur
par Ocean Vuong
Impossible de ne pas être touché en plein cœur par ce livre qui se veut une longue lettre de l’auteur à sa mère. D’un côté, ce jeune poète vietnamien qui a grandi aux États-Unis, lauréat de nombreux prix littéraires, et de l’autre, sa mère, analphabète. Dans cette œuvre à la fois roman d’autofiction et récit d’une enfance déracinée, Vuong raconte comment il est devenu écrivain, ce qui le rattache à sa propre identité et de quelle façon les mots, parfois, prennent toute la place. (Traduction de Marguerite Capelle, Gallimard, 292 p.)

Je suis le courant la vase
par Marie-Hélène Larochelle
Dans ce roman qui valse entre le méchant et le touchant, on suit une nageuse au fil de ses courses et de ses compétitions dans le microcosme de l’Athletic Center, à Toronto. Les membres de l’équipe de natation se côtoient dans une intimité parfois malsaine où les failles de chacun sont autant de prétextes pour nager plus vite, plus fort, où tout est possible pour arriver à l’exploit sportif. Dérangeant. (Leméac, 168 p.)

Une vie de poupée
par Erik Axl Sund
Au plus froid de l’hiver, rien de mieux qu’on bon polar scandinave ! Alors que deux adolescentes fuguent d’un foyer pour jeunes filles, une troisième, Tara, est retrouvée morte au bas d’un immeuble. Un suicide ? Peut-être, mais ça n’explique certainement pas pourquoi Nova et Mercy sont en cavale. Et qui est Le Marionnettiste, ce sombre personnage qui fait circuler des photos de jeunes filles et que les policiers tentent de coincer ? Préparez-vous à être déroutés ! (Traduction de Rémi Cassaigne, Actes Sud, 380 p.)

Les femmes d’Heresy Ranch
par Melissa Lenhardt
Un western au féminin, ça fait changement ! Ayant tout perdu, Margaret Parker décide de fonder le gang Parker, une bande de femmes hors-la-loi qui vont régner sur l’Ouest américain à la fin du XIXe siècle. Le destin de Margaret et de ses acolytes est présenté comme une histoire vraie à l’aide d’entrevues, d’extraits de carnets intimes et d’articles de journaux. (Traduction de Tania Capron, Cherche midi, 468 p.)

Les derniers romantiques
par Tara Conklin
Centenaire, la poétesse Fiona Skinner décide de raconter ce qui l’a inspirée à écrire un de ses poèmes les plus connus, « Luna ». S’ensuit alors l’histoire de cette famille de quatre enfants dont le père est décédé et qui doivent trouver dans l’adversité une façon de se reconstruire. Un fort joli roman sur les liens qui nous unissent à nos frères et à nos sœurs. (Traduction de Danièle Momon, Éditions de l’Homme, 432 p.)
10 romans à lire cet hiver
La photo accompagnant Un bref instant de splendeur par Ocean Vuong est celle de La reconstruction du paradis de Robert Lalonde.
Dans cette liste il y a quelques livres qui sont traduits d’une autre langue. Souvent la traduction française est indigeste pour le lecteur Québécois, surtout quand c’est en patois parisien, mais je voudrais souligner une traduction vraiment pertinente du livre de Dawn Dumont, « La course de Rose ». Daniel Grenier a traduit magistralement cette œuvre en français d’ici et comme l’action se passe dans une réserve indienne, le lecteur a droit aux jurons et aux patois d’ici. C’est une belle réussite.
Dommage d’avoir si peu de romans québécois dans cette liste un peu
politiquement correct . Rien de controversé ici ,