On dit souvent du livre qu’il est menacé de disparition; on le dit « contraire à l’esprit du temps », selon les mots de Milan Kundera; on s’inquiète de la désaffection du lectorat; on dénonce l’hégémonie d’Internet, l’omniprésence de la télévision, la vitesse de la vie moderne. Et voilà qu’à l’invitation de L’actualité plus de 2 600 lecteurs non seulement prennent le temps de s’arrêter pour réfléchir au livre qui a marqué leur vie, mais se donnent aussi la peine de motiver leur choix, à la plume – 1 165 bons de participation ont été remplis « à la main » – ou par courriel. N’est-ce pas émouvant? N’est-ce pas la plus belle réponse aux pessimistes? J’ose faire le pari que les gens auraient été moins nombreux à accepter le défi si on leur avait demandé de déterminer « l’émission de télé qui a changé leur vie » ou « le site Web qui les a le plus marqués ». À lire leurs envois, on en vient à croire que le livre possède des pouvoirs plus grands que l’image. Les bouquins, surtout les premiers que l’on fréquente, s’imprègnent en nous à jamais. Ils ouvrent des horizons, reviennent tout au long de notre vie. Tandis que l’image est fugace, une plus ancienne étant chassée par une nouvelle.
« En lisant Les filles de Caleb, d’Arlette Cousture, j’ai découvert qu’il y avait d’autres choses que la télévision dans la vie. Les romans me transportent bien plus loin que les téléséries », écrit Isabelle Blais, de Rimouski.
L’enthousiasme des amants des lettres ne doit toutefois pas être aveugle. Plus de 59% des hommes québécois de plus de 15 ans et 38% des femmes avouent ne jamais ouvrir un livre, rappelle le chercheur Rosaire Garon dans un récent rapport de l’Observatoire de la culture et des communications du Québec.
En un sens, la zappette demeure le principal ennemi du livre. L’adulte moyen, celui qui « n’a pas le temps de lire », consacre au moins 20 heures par semaine à la télé, et les adolescents, 2 heures par jour. Les éditeurs le savent bien. Pour faire la promotion de sa collection « Folio » au Québec, Gallimard a d’ailleurs lancé cet hiver une trousse de « décrochage télévisuel ». L’ensemble comprend notamment un signet pour calculer le nombre de jours d' »abstinence » et des autocollants dissuasifs à installer sur la télé…!
Premier constat au terme du dépouillement des réponses au concours de L’actualité: le livre, au Québec, demeure l’affaire des femmes. Ce sont elles, en particulier celles de plus de 50 ans, qui constituent la majorité des lectrices, ou du moins, des répondantes. L’opération confirme une fois de plus l’immense popularité de Marie Laberge, grande gagnante avec sa trilogie Le goût du bonheur. Quiconque a déjà assisté à une séance de signatures de l’auteure dans un salon du livre comprendra aisément l’attrait que son oeuvre exerce sur les lecteurs: ils sont des centaines à faire la file devant son stand. La romancière accueille cette première place avec émotion, d’autant plus, souligne-t-elle, qu’elle lui est attribuée par le public. « J’en ai les larmes aux yeux. C’est un très beau cadeau! »
Sa trilogie est suivie de près par Les filles de Caleb (2e), d’Arlette Cousture. Les deux oeuvres, de véritables fresques, racontent des pans importants de l’histoire des Québécoises. « Marie Laberge m’a permis de connaître les conditions de vie de la femme d’autrefois jusqu’à aujourd’hui », écrit Carole Demers, de Terrebonne. « Le goût du bonheur m’a fait revivre les années d’enfance de ma mère et m’a fait comprendre la vie de cette époque », confie Renée Morin, de Montréal. « Ces livres m’ont tellement donné le goût de la littérature que je passais des nuits blanches à lire « seulement la prochaine page ». C’est la saga de femmes qui ont voulu se démarquer malgré les interdits de leurs époques respectives. C’est le courage au féminin », note Émilie, étudiante de Buckingham.
Ce besoin de s’identifier au destin d’autres femmes ressort tout aussi clairement des réponses de celles qui ont été marquées par Les filles de Caleb. « L’histoire racontait mes racines, mes instincts de Québécoise et, surtout, de femme en devenir », se souvient Isabelle Bety, de Mascouche. Cette soif de s’identifier à des femmes extraordinaires et de renouer avec ses racines est aussi présente chez les lectrices qui ont fait du Roman de Julie Papineau (24e), de Micheline Lachance, le livre de leur vie. « [L’auteure] m’a fait connaître, par ce livre, une partie de notre histoire ainsi que la vie d’une femme remarquable », écrit Jocelyne Rioux, de Montréal.
Le roman La grosse femme d’à côté est enceinte (3e), de Michel Tremblay, c’est aussi, avant tout, l’histoire d’une femme. « Même si je lisais la langue québécoise pour la première fois, je me rendais compte que l’histoire du monde ordinaire pouvait faire un très bon sujet de livre », note Micheline Dextraze, de Saint-Jean-sur-Richelieu. Thérèse et Pierrette à l’école des Saints-Anges (14e) a réveillé de beaux souvenirs, notamment chez Gabrielle Breton, d’Outremont: « Ce livre m’a fait plonger dans mon enfance très, très à l’eau bénite. J’y ai retrouvé les odeurs, les bondieuseries, j’ai bien ri. »
Une affaire de femmes, disait-on, que la lecture au Québec. Qui, mieux que Janette Bertrand (Ma vie en trois actes, 5e), incarne l’affranchissement des Québécoises? Fraîchement publiée, son autobiographie a, de toute évidence, déjà ému de nombreuses lectrices. « Cette femme m’a toujours impressionnée. Elle m’a aidée dans mon cheminement personnel. Je l’admire », écrit Louisette Labrie, de Beauport. L’auteure a aussi touché le coeur de certains hommes. « Il s’agit d’une plongée fantastique dans la société québécoise depuis les années 1940. Malgré une approche et une vision que je ne partage pas toujours, que de souvenirs Mme Bertrand fait naître », avoue André Roy, un lecteur d’Outremont.
En octobre 2004, le magazine français Lire a effectué un sondage auprès de 2 000 Français afin de connaître les livres qui les avaient marqués. Il en est ressorti que les lecteurs de l’Hexagone aimaient relire leurs classiques. La découverte du « livre fondateur », soulignait ce magazine, se fait généralement à l’adolescence. Le concours de L’actualité ne permet pas de tirer de conclusion semblable, les répondants ne formant pas un échantillon représentatif, selon les règles des sondages. Dans le haut de la liste des romans étrangers, on trouve bien sûr quelques classiques, dont Le Petit Prince, de Saint-Exupéry, et La vie devant soi, de Romain Gary. Ce classement reste toutefois dominé par les Harry Potter et Da Vinci Code, best-sellers universels mais tout de même récents.
N’empêche que quelques classiques de la littérature d’ici se hissent au sommet du palmarès des livres québécois. Notamment Agaguk (4e), d’Yves Thériault, écrivain qui a souffert, de son vivant, de ne pas être reconnu à la hauteur de son talent. « Premier roman lu, ce livre m’a donné le goût de la lecture pour le reste de ma vie », confesse Michel Simard, de Montréal. « C’était un choc pour moi de lire des passages de nature sexuelle écrits de façon aussi crue, aussi animale. Surtout que ce livre obligatoire faisait partie du programme dans un collège de soeurs », souligne une lectrice de Rosemère, Nathalie Laganière.
Récent gagnant du « Combat des livres », à l’émission Indicatif présent, à la radio de Radio-Canada, le roman L’avalée des avalés (6e), de Réjean Ducharme, confirme son statut d’oeuvre majeure de la littérature québécoise contemporaine. « Abreuvée d’auteurs français, je découvris qu’un auteur d’ici pouvait aussi me chavirer, m’étonner. Quel choc! » écrit Carole Fecteau, de Rivière-Héva. « Ce fut la découverte de la poésie et de l’inventivité, la découverte que les mots ne sont pas que les prisonniers des dictionnaires, qu’on peut les couper, les modeler – sans leur faire mal », renchérit David Lefebvre, de Québec.
Gabrielle Roy figure incontestablement parmi les écrivains les plus marquants. Bonheur d’occasion (8e) et La détresse et l’enchantement (18e) ont été cités par de nombreux participants. L’auteure de Ces enfants de ma vie demeure la préférée des enseignantes. « Sa lecture fut un régal, tant Gabrielle Roy allie le raffinement du style à celui des sentiments. Son humanisme s’y révèle, comme dans toute son oeuvre. J’en ai parlé autour de moi et je l’ai offert en cadeau », écrit Céline Dalati, de LaSalle, qui est enseignante – on le devinerait rien qu’à admirer sa superbe calligraphie!
Félix Leclerc a, lui aussi, suscité plus d’une vocation de lecteur avec Pieds nus dans l’aube (34e). « Ce fut ma première lecture, imposée par mon prof de 5e année. Je découvrais l’odeur de ma jeunesse et la beauté de mon pays. Je l’ai relu dans la vingtaine, la trentaine et la quarantaine », se rappelle Robert Reid, de Howick.
Jacques Poulin et son Volkswagen blues (19e), au programme de nombre d’écoles secondaires, ont influencé bien des Québécois, dont Isabelle Roy, de Laval. « Wow! Quelle aventure! Cela m’a donné le goût du voyage. » L’homme rapaillé (38e), de Gaston Miron, classique de la poésie québécoise, a inspiré de touchants témoignages, comme celui de Pierre Lafontaine, de Sainte-Foy: « Je ne connais rien à la poésie, mais cet ouvrage contient des phrases qui me bouleversent. »
Bien qu’ils soient minoritaires, quelques jeunes auteurs se retrouvent au sommet du palmarès: Stéphane Bourguignon (L’avaleur de sable, 10e), Patrick Senécal (Sur le seuil, 13e), Yann Martel (L’histoire de Pi, 16e) et Guillaume Vigneault (Chercher le vent, 21e). Patrick Cool, de Léry, a retenu Chercher le vent: « Pendant 268 pages, j’ai cru que Guillaume racontait mon histoire à moi. »
Les lecteurs préfèrent manifestement les romans ancrés dans le réel, voire dans l’actualité, aux romans introspectifs ou intimistes. On ne se surprendra pas qu’Un dimanche à la piscine à Kigali (9e), de Gil Courtemanche, inspiré du génocide rwandais de 1994, ait touché à ce point. « Parce que ce roman m’a amené aux frontières ultimes de l’intolérable, de la barbarie ordinaire, jamais je ne l’oublierai », note Jean Dauphinais, professeur de Longueuil. Chantal Marquis, de Montréal, l’a choisi « pour la forme et le fond, la qualité de l’écriture, son dynamisme, son éclairage cru, son mélange de fiction et de réalité, qui, d’un côté comme de l’autre, exige un regard aussi précis que le verbe qui l’accompagne ». Si Le matou (11e), d’Yves Beauchemin, a frappé l’imaginaire de nombreux répondants, c’est aussi en raison de sa trame. « Il m’a fait découvrir le plaisir de lire, de se laisser emporter par l’histoire et les personnages, et d’en redemander », dit Serge Perrin, de Val-Bélair.
La participation massive des élèves de deux écoles secondaires a par ailleurs fait ressortir quelques ouvrages pour jeunes: Des fleurs sur la neige (17e), d’Élisa T., Jeanne, fille du Roy (26e), de Suzanne Martel, La lumière blanche (36e), d’Anique Poitras, Rouge poison (42e), de Michèle Marineau, et Marie-Tempête (46e), de Dominique Demers.
Ceux qui scruteront attentivement le palmarès remarqueront la présence de Claude Vorilhon, alias Raël, auteur du Livre qui dit la vérité. Pour les adeptes de la secte des raëliens, il s’agit certainement du « livre de leur vie ». Cependant, dans un sondage scientifique auprès d’un échantillon aléatoire de Québécois, Raël n’aurait probablement pas figuré parmi les 50 auteurs les plus marquants.
Quel est le livre qui a été « un déclencheur dans votre vie? » demandait-on. Il semble que les participants aient plutôt mentionné les livres qu’ils avaient aimés. Il y en a tout de même certains, très rares, qui ont expliqué en quoi la lecture d’un livre avait provoqué des changements dans leur vie. C’est le cas de Frédérique Dubé, de Montréal, qui a choisi L’hiver de force, de Réjean Ducharme: « Rire du désespoir, la force de l’amitié, écriture inventive, puissante. Je suis retournée à l’école, en lettres, tout à fait à cause de ce roman. »
Dans une lettre manuscrite très émouvante, Françoise Blanc Tardif, de Mazan, en France, raconte à quel point Le monde sur le flanc de la truite, de Robert Lalonde, l’a remuée. « Jamais aucune lecture ne m’a autant envoûtée, écrit la Québécoise d’origine. C’était comme si l’auteur me réveillait d’un long sommeil, avec lui je réapprenais à regarder, écouter, sentir, il m’entraînait dans notre belle forêt, je le suivais dans ses errances, écoutant avec lui le chant du vent dans la cime des arbres, les craquements de nos pas sur le tapis épais des feuilles d’automne. » Ce livre l’a fait renaître et lui a prouvé que « même en vieillissant, on peut voir le monde avec un regard neuf, et s’en émerveiller ». Ironie de la chose, elle n’a pu participer au concours, lequel était réservé aux personnes résidant au Canada…
C’est Jean-Pierre Quimper, de Sainte-Foy, désigné à la suite d’un tirage au sort, qui a gagné le bon d’achat de 3 000 dollars chez Renaud-Bray. Il avait choisi Regards et jeux dans l’espace, du poète Hector de Saint-Denys Garneau. « C’était en 1961, ma première vraie rencontre avec ce type de poésie. Découvrir une facture nouvelle pour décrire l’angoisse, la solitude, l’homme, l’espace… avec une vérité étonnante. » À n’en point douter, cette lecture aura été profitable!
LIVRES D’ICI
1 Le goût du bonheur, Marie Laberge
2 Les filles de Caleb, Arlette Cousture
3 La grosse femme d’à côté est enceinte, Michel Tremblay
4 Agaguk, Yves Thériault
5 Ma vie en trois actes, Janette Bertrand
6 L’avalée des avalés, Réjean Ducharme
7 Bonheur d’occasion, Gabrielle Roy
8 Un homme et son péché, Claude-Henri Grignon
9 Un dimanche à la piscine à Kigali, Gil Courtemanche
10 L’avaleur de sable, Stéphane Bourguignon
11 Le matou, Yves Beauchemin
12 Les chevaliers d’Émeraude, Anne Robillard
13 Sur le seuil, Patrick Senécal
14 Thérèse et Pierrette à l’école des Saints-Anges, Michel Tremblay
15 Aliss, Patrick Senécal
16 L’histoire de Pi, Yann Martel
17 Des fleurs sur la neige, Élisa T.
18 La détresse et l’enchantement, Gabrielle Roy
19 Volkswagen blues, Jacques Poulin
20 La petite fille qui aimait trop les allumettes, Gaétan Soucy
21 Chercher le vent, Guillaume Vigneault
22 Annabelle, Marie Laberge
23 Ces enfants d’ailleurs, Arlette Cousture
24 Le roman de Julie Papineau, Micheline Lachance
25 Le livre qui dit la vérité, Claude Vorilhon (Raël)
26 Jeanne, fille du Roy, Suzanne Martel
27 La belle bête, Marie-Claire Blais
28 Les belles-soeurs, Michel Tremblay
29 Quelques adieux, Marie Laberge
30 Carnets de naufrage, Guillaume Vigneault
31 Le Survenant, Germaine Guèvremont
32 Poésies complètes, Poèmes choisis, etc., Émile Nelligan
33 La cérémonie des anges, Marie Laberge
34 Pieds nus dans l’aube, Félix Leclerc
35 Le souffle de l’Harmattan, Sylvain Trudel
36 La lumière blanche, Anique Poitras
37 Menaud, maître-draveur, Félix-Antoine Savard
38 L’homme rapaillé, Gaston Miron
39 Kamouraska, Anne Hébert
40 La cordonnière, Pauline Gill
41 L’hiver de force, Réjean Ducharme
42 Rouge poison, Michèle Marineau
43 Un ange cornu avec des ailes de tôle, Michel Tremblay
44 Le dernier des raisins, Raymond Plante
45 Maria Chapdelaine, Louis Hémon
46 Marie-Tempête, Dominique Demers
47 L’alliance de la brebis, Gabrielle Lavallée
48 Marie LaFlamme, Chrystine Brouillet
49 La route de Chlifa, Michèle Marineau
50 Au nom du père et du fils, Francine Ouellette
LIVRES D’AILLEURS
1 Harry Potter, J.K. Rowling
2 Da Vinci Code, Dan Brown
3 Le seigneur des anneaux, J.R.R. Tolkien
4 L’alchimiste, Paulo Coelho
5 Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry
6 La vie devant soi, Romain Gary (Émile Ajar)
7 Le parfum, Patrick Süskind
8 Au nom de tous les miens, Martin Gray
9 Les enfants de la Terre, Jean M. Auel
10 Anne… La maison aux pignons verts, Lucy Maud Montgomery
11 Le chardon et le tartan, Diana Gabaldon
12 L’étranger, Albert Camus
13 Le journal d’Anne Frank, Anne Frank
14 1984, George Orwell
15 Ensemble, c’est tout, Anna Gavalda
16 Et si c’était vrai, Marc Levy
17 Le comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas
18 Les trois mousquetaires, Alexandre Dumas
19 Cent ans de solitude, Gabriel García Márquez
20 Des souris et des hommes, John Steinbeck
21 Les fourmis, Bernard Werber
22 Les misérables, Victor Hugo
23 Les rois maudits, Maurice Druon
24 L’écume des jours, Boris Vian
25 L’insoutenable légèreté de l’être, Milan Kundera
26 Le monde selon Garp, John Irving
27 Germinal, Émile Zola
28 Quatre filles et un jean, Ann Brashares
29 Garfield, Jim Davis
30 La peste, Albert Camus
31 Le grand cahier, Agota Kristof
32 La bicyclette bleue, Régine Deforges
33 Dix petits nègres, Agatha Christie
34 Les piliers de la terre, Ken Follett
35 Le meilleur des mondes, Aldous Huxley
36 Les oiseaux se cachent pour mourir, Colleen McCullough
37 Mémoires d’Hadrien, Marguerite Yourcenar
38 Comme un roman, Daniel Pennac
39 Jamais sans ma fille, Betty Mahmoody
40 L’île des Gauchers, Alexandre Jardin
41 Le maître des illusions, Donna Tartt
42 Le monde de Sophie, Jostein Gaarder
43 Autant en emporte le vent, Margaret Mitchell
44 Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand
45 Geisha, Arthur Golden
46 La prophétie des Andes, James Redfield
47 Le nom de la rose, Umberto Eco
48 Le testament français, Andreï Makine
49 Angélique, Serge et Anne Golon
50 Illusions ou Le messie récalcitrant, Richard Bach