
Le fantôme de Suzuko
de Vincent Brault
De retour à Tokyo après la disparition de son amoureuse, un auteur montréalais plonge dans les souvenirs de leur relation singulière, où s’entrechoquaient l’amour et le désir. L’évocation douloureuse du deuil transpose des sentiments profondément enfouis qui se dévoilent au fur et à mesure des déambulations dans la ville nipponne, où l’écrivain croit voir le fantôme de sa douce un peu partout. Un roman court et touchant.
(Héliotrope, collection P, 204 p.)

La trajectoire des confettis
de Marie-Ève Thuot
Lors de sa sortie, en 2019, ce premier roman avait connu un immense succès critique au Québec et en France : finaliste aux prix Médicis et Ringuet et lauréat du Prix des libraires, entre autres. Trois frères et un demi-frère vivent fort différemment leur vie sentimentale, allant de la chasteté pour l’un au couple ouvert pour un autre. Autour d’eux gravitent une constellation de femmes de diverses générations, qui incarnent une analyse fine de l’évolution des mœurs, des années 1960 à aujourd’hui. Les symboliques récurrentes (les confettis, notamment) consolident la structure éclatée du roman et lui donnent une étonnante fluidité.
(Les Herbes rouges, collection Territoires, 629 p.)

Sel
de Jussi Adler-Olsen
Lorsque le cadavre d’une femme est découvert dans de curieuses circonstances, l’escouade V est saisie du dossier. Car ce meurtre déguisé en suicide porte une signature que les enquêteurs ont déjà vue dans d’autres cas non résolus depuis 30 ans : un monticule de sel, déposé à côté des victimes. Afin d’éviter que l’assassin ne récidive, il faudra faire vite. La plume percutante du roi du polar danois est toujours aussi fluide et accrocheuse. Un roman policier efficace qui entretient le doute jusqu’à la dernière page.
(Traduction de Caroline Berg, Le Livre de Poche, 672 p.)

La fin des hommes
de Christina Sweeney-Baird
Cette autrice britannique a fait preuve de flair, puisque son roman qui montre les effets sociologiques d’une pandémie a été écrit un an avant le début de la crise sanitaire liée à la COVID-19. En 2025, un virus décime 90 % de la population masculine. Les femmes en sont porteuses, mais elles n’en meurent pas. Comment la société doit-elle se reconstruire en évitant l’extinction ? Ce premier roman est touffu, intéressant et mystérieux. Un récit dystopique qui suscite des discussions passionnées.
(Traduction de Juliane Nivelt, Gallmeister, collection Totem, 480 p.)

La république du bonheur
d’Ito Ogawa
Il n’est pas nécessaire d’avoir lu La papeterie Tsubaki (2018) pour plonger dans l’univers d’Hatoko, une écrivaine-calligraphe qui a repris la papeterie de sa grand-mère. Maintenant mariée, elle est la belle-mère d’une fillette et continue d’écrire pour les autres des lettres qui émeuvent et qui racontent. À travers son écriture, Hatoko apprend à se découvrir elle-même. Et comme les livres d’Ogawa sont aussi gourmands, ils évoquent les arômes et les subtilités de la cuisine maison, à la fois simple et rassurante.
(Traduction de Myriam Dartois-Ako, Picquier Poche, 368 p.)