
La source et le roseau
de Jean-François Beauchemin
Si vous cherchez une lecture apaisante et douce, ce récit est pour vous. Jean-François Beauchemin y raconte son amitié avec Camus, son inséparable compagnon canin, un golden retriever à l’âme philosophique. Entre les balades en pleine nature et les séances d’écriture, on suit un auteur qui réfléchit à la vie, à l’absence des disparus, au bonheur quotidien d’une amitié tricotée serrée. Un texte magnifique qui porte à méditer sur la beauté de l’existence, malgré ses imperfections. (Druide, 136 p.)

Contrecoup
de Marie Laberge
Marie Laberge possède cet étonnant talent de raconter avec doigté les répercussions d’un événement tragique à travers le vaste prisme des émotions humaines. Rock fait irruption dans une boutique avec une arme d’assaut et fauche en un instant trois vies. Pour ceux qui restent — dont le frère jumeau de l’assassin —, il y a beaucoup plus qu’un deuil à faire, il y a toute une réalité à reconstruire, des blessures invisibles à guérir et la tentative de trouver un sens là où il n’y en a pas. Malgré la dureté du sujet, on referme ce livre avec une certaine dose d’espoir. (Québec Amérique, 507 p.)

L’écueil des mondes
de David Beaudoin
Ce recueil de nouvelles propose un accord thématique audacieux : parler de catastrophes naturelles… et d’érotisme. En tout, sept tableaux, dans sept endroits du monde où des relations entre bourlingueurs et habitants du coin créent des remous. « Rouge Cuyabeno », campée dans un Équateur victime d’un déversement chimique, et « Direction Pokhara », où un photographe danois s’installe dans un hôtel touristique, sont deux nouvelles particulièrement réussies. La plume est habile et le dépaysement, instantané. (Annika Parance Éditeur, 168 p.)

Perles de verre
de Dawn Dumont
Dans un entrelacs d’histoires courtes autour de quatre jeunes Autochtones ayant tous quitté leur communauté en quête d’une vie différente, on découvre leur réalité, leur quotidien, leurs défis et leurs victoires. Julie, Nellie, Taz et Everett sont coincés entre leur identité profonde et ce que l’avenir semble leur réserver. Surtout Julie, qui bûche pour devenir avocate, mais n’arrive pas à se défaire des souvenirs d’un passé trouble. Impossible de ne pas souligner la traduction impeccable, qui transmet des voix inoubliables. (Traduction de Daniel Grenier, Éditions Hannenorak, 376 p.)

Sidérations
de Richard Powers
On attendait avec grande impatience le nouveau roman de celui qui avait remporté le Pulitzer en 2019 avec L’arbre-monde. Et franchement, il ne déçoit pas. Cette fois-ci, l’action se concentre sur un duo père-fils : Theo, un astrobiologiste, tente d’aider le jeune Robin à maîtriser sa colère par une thérapie expérimentale neurologique. Mais pour le garçon dont la mère est décédée, rien n’est simple, surtout pas les émotions. Un roman magistral. (Traduction de Serge Chauvin, Actes Sud, 400 p.)

L’âge des accidents
de Catherine Perrin
Patricia est journaliste scientifique. Quand sa fille, résidente en médecine, survit à l’effondrement d’un viaduc qui fait de nombreuses victimes, elle tente en vain de donner un sens à cette catastrophe. Puis, la vie continue : les familles se font et se défont, et le quotidien est marqué par de petits et grands changements. Au départ, l’écriture de l’autrice se contente de raconter, puis elle devient moins narrative, plus près du ressenti, un peu comme si Patricia laissait son coeur parler… Une lecture agréable et lumineuse. (XYZ, 192 p.)
Cet article a été publié dans le numéro de décembre 2021 de L’actualité.