Pour ne plus dire « Arcade qui ? »

Le groupe montréalais Arcade Fire a peut-être gagné un Grammy, il reste tout de même un mystère pour plus d’un. Voici un petit « Arcade Fire 101 » en photos, vidéos et musique.

Membres du groupe

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Photo : Rama / Wiki / CC2.0

Win Butler

Né en 1980 au Texas, Win Butler est le fils d’une harpiste et le petit-fils du guitariste jazz Alvino Rey (qui a joué notamment avec Duke Ellington et Louis Armstrong). C’est le parolier, compositeur et chanteur principal d’Arcade Fire.

Déménagé à Montréal en 1999, il s’est d’abord inscrit à l’Université McGill en théologie, mais n’a pas terminé les cours. Il a rencontré Régine Chassagne en 2002 lors d’un vernissage à la galerie d’art de l’Université Concordia. Rapidement, les deux amoureux ont commencé à composer ensemble.

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Photo : Rama / Wiki / CC2.0

Régine Chassagne

Elle est née à Montréal en 1977. Ses parents sont d’origine haïtienne et ont fui la dictature de François Duvalier dans les années 1960.

Diplômée en communication de l’Université Concordia, elle a étudié brièvement le chant jazz à l’Université McGill. Avant Arcade Fire, elle a fait partie d’Azúcar, une formation de jazz brésilienne, et de La Mandragore, un groupe de musique ancienne. On peut d’ailleurs la voir et l’entendre dans ce vidéoclip de ce dernier.

Multi-instrumentiste, Régine Chassagne chante, joue de l’accordéon, du piano, de la batterie et de quelques instruments inhabituels dans le rock, dont la vielle à roue, un instrument à cordes frottées qui a connu ses heures de gloire à la Renaissance.

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Photo : Rama / Wiki / CC2.0

Richard Parry

Lui aussi multi-instrumentiste, Richard Parry, 33 ans, joue de la contrebasse, du piano, de la batterie et de la guitare dans Arcade Fire.

Diplômé en musique électroacoustique à l’Université Concordia, l’Ontarien d’origine est également membre de Bell Orchestre, un groupe postrock instrumental formé avant Arcade Fire.

Photo : Simon Law / Wiki / CC2.0
Photo : Simon Law / Wiki / CC2.0

Sarah Neufeld

Comme son comparse Richard Parry, Sarah Neufeld est diplômée en musique électroacoustique et membre du groupe Bell Orchestre. L’Anglo-Colombienne d’origine, née en 1979, joue du violon dans les deux formations. Elle collabore aussi à l’occasion avec le groupe montréalais The Luyas.

Photo : Rama / Wiki / CC2.0
Photo : Rama / Wiki / CC2.0

Will Butler

Le jeune frère de Win Butler, âgé de 28 ans, joue du piano, de la basse, des percussions et du synthétiseur. Sur scène, Richard Parry et lui ont l’habitude de courir partout et d’y aller d’excentricités qui ont fait la réputation de bêtes de scène d’Arcade Fire.

Photo : Rama / Wiki / CC2.0
Photo : Rama / Wiki / CC2.0

Tim Kingsbury

L’Ontarien d’origine Tim Kingsbury est guitariste et bassiste pour Arcade Fire. Avec Richard Parry et le batteur Jeremy Gara, il était, avant de faire partie d’Arcade Fire, membre d’une formation appelée New International Standards. Il collabore régulièrement avec le groupe montréalais Wolf Parade.

Photo : Rama / Wiki / CC2.0

Jeremy Gara

Né en 1978 à Ottawa, le batteur Jeremy Gara ne joue pas sur le premier album complet du groupe, Funeral, mais est présent sur Neon bible et The suburbs.
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Discographie

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2003 – Arcade Fire (EP)

Le petit album de sept pièces sort de façon indépendante en 2003 et est réédité deux ans plus tard.

C’est après l’avoir écouté que la maison américaine Merge Records fait entrer Arcade Fire dans son écurie, qui compte déjà des groupes importants comme Spoon et The Magnetic Fields.

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2004 – Funeral

Enregistré pour la modeste somme de 10 000 dollars, le premier disque complet du groupe se fait d’abord connaître grâce au Web. Des blogues musicaux en chantent les louanges, des fichiers MP3 sont mis en ligne, et le bouche à oreille fait son œuvre. La machine s’emballe encore un peu plus lorsque l’influent et excessivement critique magazine musical Pitchfork lui décerne un… 9,7 sur 10 !

Peu après la sortie de Funeral, le chanteur David Bowie écrit dans son site : « C’est l’album de l’année. Vous devez l’acheter maintenant, aujourd’hui, pronto. Probablement les compositions les plus belles, les plus touchantes et les plus passionnées que j’aie entendues depuis des lustres ! »

En février 2005, après avoir envoyé un courriel au groupe, le musicien David Byrne, du groupe Talking Heads, monte sur scène avec les membres d’Arcade Fire pour interpréter sa chanson This must be the place. En septembre, c’est David Bowie qui vient les rejoindre durant un concert à New York. Un minialbum rassemblant les trois chansons qu’ils jouent ensemble (Wake up, d’Arcade Fire ; Life on Mars et Five years, de David Bowie) est mis en vente sur iTunes.

Pour couronner le tout, Arcade Fire fait la première partie des spectacles de U2 à Montréal et à Ottawa en novembre.

Au Canada, en 2005, ce sont les chansons d’Arcade Fire qui sont les plus téléchargées à partir du magasin en ligne iTunes.

Le groupe reçoit deux nominations aux Grammy en 2006 : Meilleur album alternatif et Meilleure chanson écrite pour une émission de télé, un film ou un autre média visuel (la pièce Cold wind, composée pour la série Six feet under).

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2007 – Neon bible

L’argent gagné en 2005 permet aux membres de la formation d’acquérir, pour un peu plus de 200 000 dollars, une petite église presbytérienne de Farnham qu’ils transforment en studio d’enregistrement. C’est là qu’est créé Neon bible, deuxième disque du groupe.

Orgue d’église, chorales, envolées orchestrales : Arcade Fire enrichit sa musique à l’extrême. Et, encore une fois, le succès est au rendez-vous.

Deux « œuvres multimédias », à défaut d’un meilleur terme pour désigner ces vidéoclips non orthodoxes, sont lancées. Pour Black mirror, le site rorrimkcalb (le titre de la pièce à l’envers) propose de choisir soi-même quelles pistes de la chanson on souhaite entendre. Vous ne voulez que la voix et la batterie ? Vous préférez le piano et les cordes ? C’est à votre goût.

Pour la pièce-titre du disque, le site beonlineb propose de cliquer sur les différents éléments qui s’affichent, afin de lancer diverses animations.

La tournée qui suit la sortie de cet album est filmée par les cinéastes Vincent Morisset et Vincent Moon. Leur documentaire Miroir noir consistera en un mélange de film d’art expérimental et d’extraits de concerts.

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2010 – The Suburbs

Pour son album suivant (son plus récent), la formation s’inspire de son enfance en banlieue et des sonorités des années 1970 et 1980. Avant le lancement du disque, Arcade Fire offre un concert gratuit… dans le stationnement d’un centre commercial de Longueuil.

Le groupe remporte son premier Grammy grâce à The Suburbs, sacré album de l’année, à la grande surprise de plusieurs.

Comme pour le disque Neon bible, Arcade Fire ne se contente pas d’un banal vidéoclip. À la place, il propose pour la pièce-titre de son album une expérience multimédia personnalisée. Pour la vivre, il suffit se rendre sur The wilderness downtown et de suivre les instructions.

Spectacles et vidéoclips

En spectacle

Un spectacle complet enregistré à New York au Madison Square Garden par le réalisateur Terry Gilliam.

Une petite prestation acoustique filmée pour la série Concerts à emporter.

Les vidéoclips tirés du disque Funeral

Rebellion (Lies)

Neighborhood #1 (Tunnels)

 

Neighborhood #2 (Laika)

Neighborhood #3 (Power out)

Un vidéoclip tiré du disque Neon bible

Black mirror

Un vidéoclip tiré du disque The suburbs

The suburbs, qui est en fait un extrait du court métrage Scenes from the suburbs, du réalisateur Spike Jonze.

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Groupe ontarien ou québécois? Je ne vois qu’une seule et unique Québécoise dans le groupe

Ils habitent à Montréal depuis plus de dix ans et ils ont remercié Montréal EN FRANÇAIS dans leur discours au Grammy.

Si est Québécois qui décident qu’ici c’est sa maison, je crois qu’on peut parler d’un groupe québécois. Mais je parlerais plutôt d’un groupe Montréalais. Leur attache, c’est la métropole plus que la province en entier. Quand même pas mal, non ?

@mathieu K

Je suppose que vu de même, Céline Dion est américaine? Luc Plamondon suisse?
J’ai toujours trouvé ce nationalisme territoriale ridicule.

C’est quoi la différence d’où ils viennent ou bien où ils demeurent? C’est le talent, le son qui compte. Ils ont gagné les Grammy et le grand prix Brit. C’est ça qui compte. Ils vont probablement rafler les Juno. C’est ça qui compte. Ça prouve leur talent hors de tous doutes.

Ils ont fait un concert gratuit dans un stationnement à Longueuil.

C’est chez nous ça!!! Mais je n’y étais pas. C’est comme si j’étais à Amsterdam ou à Ouagadougou. C’est ça qui compte.

Leur appartenance au québec me semble se limiter à une adresse civique. Je suis certain que pratiquement tous les membres de ce groupe à une exception près sont parfaitement incapables de nommer une ville hors Môrial.

Quant à leur musique, elle représente la monoculture rock américaine. J’imagine que c’est intéressant pour ceux que ça intéresse. À l’heure où la diversité culturelle est érigée en veau d’or, mettons que ça fait comme une espèce de bémol.

Thank you Montrial. Faites moi pas rire avec «groupe Montréalais»…

@Gilles de NDH: Il est vrai qu’ils passent probablement la majeure partie de leurs temps hors quebec et que de dire « groupe montréalais » est un peu facile. Sauf que, mêmes si ils ont la notoriétée de ne faire que de grandes salles, font quand même une tournée au québec dans plusieures villes et des shows extérieur. Ils sont très près de leurs fans et impliqué dans la collectivitée en donnant beaucoup à des oeuvre de charitée et moi j’admire ça beaucoup. Pour ce qui es de votre commentaire comme quoi il ne représente la monoculture (!?) rock américaine, avez-vous au moins daigner écouter plus de 30 secondes du spectacle bénifice à NewYork (le premier video). Je veux dire, on peut aimer ou non, mais il faut au moins avoir vu le matériel avant de passer un commentaire, sinon ça s’appelle, parler à travers son chapeau.

Que c’est drôle de vous lire!!! Les membres d’A F se sont rencontrés ici, reconnu des affinités ici et explorer leurs sons ici. Lors de concerts à la radio de la BBC en 2005 ils se disaient de Montréal et revendiquent encore ce titre. Moi je suis montréalais et je me reconnais en eux (comme aussi dans Malajube, Karkwa, Watson, Plants & Animals, Clues,…). Montréal est majoritairement composé de citoyens québécois venant d’un peu partout au Québec. Montréal est une construction québécoise et ouverte à qui veut s’y baigner. Quand le chanteur (originaire du Texas)dis ‘merci beaucoup’ à la fin d’un concert au Madison Square Garden il affirme son appartenance. Mais au delà de ces considérations, écoutez leurs musiques avec attention et vous vous y reconnaitrez!!