Arlette en enfer

Arlette Cousture est dans un état de panique. Et elle en rit.

Arlette Cousture est dans un état de panique. Et elle en rit. «J’ai écrit un livre hermétique, pour me faire plaisir, dit-elle. Une réflexion sur la mort, qui n’a rien à voir avec mes autres romans. Et je n’arrive pas à le lâcher.» Depuis un an déjà, J’aurais voulu vous dire William marine sur sa table. Elle le met de côté tantôt pour travailler à un scénario de film, tantôt pour terminer ses recherches en vue d’un nouveau tome des Filles de Caleb. «Puis je redescends aux enfers avec mon William, j’ajoute une précision, je nuance une phrase.» Le roman sera publié par Libre Expression avant la fin de… 1998. Juré!

La guerre des «ex» n’aura pas lieu

Depuis la parution de l’autobiographie de Lise Payette, qui dépeint son ex-mari comme volage et violent, le journaliste André Payette a les éditeurs aux trousses. «Ils veulent que je réponde à ses demi-vérités et à ses mensonges, dit-il. Mais je ne porte jamais de jugement sur les ordures.» Depuis six ans, il rédige lui-même ses souvenirs, de nature strictement professionnelle. Ex-cadre de Radio-Canada, ex-animateur, candidat conservateur défait puis conseiller du premier ministre Joe Clark, il a interviewé plusieurs chefs d’État. «Je suis le dernier reporter à avoir rencontré Ben Gourion, avant sa mort. Hélas! Radio-Canada a perdu le film.»

Un psychiatre touche-à-tout

Quand un cadre du secteur privé a atterri chez lui pour lui annoncer qu’il avait perdu son emploi, le psychiatre Yves Lamontagne a écrit un guide destiné à ceux qui sont à la croisée des carrières. Lorsque la Fondation québécoise des maladies mentales, qu’il dirige, a eu besoin de fonds, il a demandé à ses amis d’enregistrer un album de chansons avec lui. Le dernier livre de ce touche-à-tout, Être parent dans un monde de fous (Guy Saint-Jean éditeur), a aussi sa petite histoire: «Je ne suis pas un docteur Spock, mais un vieux jeune père de deux enfants forcés de vivre dans un monde de compétition», dit-il. C’est sa femme, le juge Céline Lacerte-Lamontagne, qui lui a soufflé le titre.

Des livres à l’eau

Dans le port de Montréal, en 1840, au moment de s’embarquer pour la Nouvelle-Angleterre, le relieur Charles-Odilon Beauchemin voit sa cargaison de missels et d’almanachs tomber à l’eau. Obligé de tout faire sécher dans un hangar de la rue Craig, il y reste, fondant du même coup la librairie Beauchemin, qui allait devenir le plus gros éditeur de livres au Québec. «De père en fils, les Beauchemin ont publié des ouvrages d’une idéologie réactionnaire», dit François Landry, qui signe Beauchemin et l’édition au Québec (Fides). «On leur doit néanmoins d’avoir fait connaître les livres d’ici.»

L’écrivain compulsif

En forme ou non, le poète et romancier André Brochu s’est imposé, pendant sept ans, une heure d’écriture par jour. «Il le fallait pour réaliser mes ambitions», dit-il en précisant qu’à ce rythme, il a eu besoin de deux ans pour écrire son dernier roman, Le Maître rêveur (XYZ). Mais cette discipline de fer est chose du passé. «J’ai pris ma retraite de l’Université de Montréal, où j’enseignais la littérature. Maintenant, je vais écrire de façon moins compulsive et laisser mûrir mes idées.»

Actrice d’un jour

Dominique Demers n’a pas résisté à l’envie d’aller fureter sur le plateau de tournage du téléfilm basé sur son roman Marie Tempête. «J’ai demandé un petit rôle, dit-elle. On m’a confié celui de l’infirmière qui, dans la scène finale, remet le bébé de Marie-Lune à sa mère adoptive.» Oui, elle a «braillé» en voyant vivre les personnages nés de sa plume. Ensuite, elle a repris sa tournée dans les écoles avec son dernier roman jeunesse, La Mystérieuse Bibliothécaire (Québec/Amérique). «À l’heure de l’Internet, mon héroïne consacre sa vie à donner aux enfants le goût des livres. Comme moi.»