
Écoutez « L’emmerdeur », avec l’aimable autorisation de Effendi.
Le pianiste de Québec Vincent Gagnon est resté longtemps dans l’ombre, comme un secret bien gardé. Actif au sein du sextette d’André Larue, de l’amusant Pho Trio et de la formation rock de Keith Kouna, il s’est fait remarquer pour sa sensibilité et son intelligence aux côtés de la chanteuse Annie Poulain, avec qui il a enregistré deux albums. Le voici qui présente enfin un florilège de ses premiers thèmes et arrangements, lui qui a décroché d’emblée le prix Étoiles Galaxie de Radio-Canada pour la meilleure composition au 30e Festival international de jazz de Montréal.
La pièce primée, « Après l’une », est une espèce de blues décalé qui révèle une personnalité artistique assumée et originale. Gagnon peut swinguer par pur plaisir dans « L’emmerdeur » ou « Blue Truck », mais il se réclame autant de Chopin que de Lester Young ou d’Alan Broadbent. Mieux : il laisse beaucoup d’espace aux musiciens de son nouveau quintette. Impressionniste, intuitif, ce garçon de 33 ans, qui se consacrait au génie électrique, a bien fait de revenir à ses premières amours…