Ce qui se cache derrière Mon coeur après la pluie

Mon coeur après la pluie, de Pierre Labrie, est en lice pour les Prix littéraires du Gouverneur général 2019 dans la catégorie Littérature jeunesse – texte.

Depuis vingt ans, Pierre Labrie donne des conférences, des animations, ainsi que des ateliers d’écriture et d’alphabétisation, en plus de participer à des shows de poésie. Il est l’auteur de plusieurs titres pour les adultes et la jeunesse, dont certains méritent les honneurs. Entre autres, il reçoit le Prix de la littérature Gérald-Godin 2015 pour à minuit, changez la date et le Prix littéraire des enseignants AQPF-ANEL 2013 avec Nous sommes ce continent. Il recevra une seconde fois ce prix avec Un gouffre sous mon lit en 2015, publié chez Soulières éditeur comme le précédent, en plus de lui valoir le Grand Prix de littérature jeunesse de la Montérégie. Il est aussi lauréat du Prix de poésie Rina-Lasnier en 2011 pour Mémoires analogues, ainsi qu’en 2014 avec Ajouts actuels aux révélations. En 2018, il reçoit le Prix littéraire des enseignants de français (AQPF-ANEL) avec La poésie, c’est juste trop beurk ! publié chez Soulières éditeur. En 2019, il fait paraître deux nouveaux livres de poésie jeunesse, Mon cœur après la pluie et Des poèmes pour la route.

Comment s’est déroulée la création de l’œuvre ?

Écrire apporte des surprises de la vie… Lorsque j’ai écrit Le vent tout autour (éditions de La Bagnole), mon premier livre de poésie pour la jeunesse, je ne m’imaginais jamais que cette nouvelle aventure poétique me mènerait aussi loin. En écrivant une suite, Nous sommes ce continent (Soulières éditeur), les personnages d’Elle et Lui allaient prendre encore plus forme. L’idée d’en faire une « saga poétique » commença à ce moment à me trotter dans la tête. Le personnage de Elle allait être nommé et devenir Alice dans Un gouffre sous mon lit (Soulières éditeur), livre qui raconte sa jeunesse. Puis un coup Le vent tout autour épuisé, j’ai eu le goût de lui redonner une nouvelle vie, un nouveau souffle, une nouvelle forme, une nouvelle identité. Il allait devenir Suivre le lapin blanc (Soulières éditeur). Sous cette version revue et augmentée, le lien entre les livres de la saga s’intensifiait. Puis arriva Mon cœur après la pluie pour raconter la jeunesse du personnage central, Lui. Cela venait aussi faire un lien dans la saga entre mes lecteurs du primaire et du secondaire !

Que souhaitez-vous que les lecteurs retiennent de ce livre ?

Pour les lecteurs, petits et grands ? Dans ce livre, on y retrouve les premiers amours, la joie de l’amitié autant que la dureté du regard des autres, le pouvoir des mots dans ce qu’il y a de beau et de méchant. J’espère qu’il saura faire réfléchir et sourire en même temps. Pour les enseignants ? C’est un outil à utiliser en classe pour parler de la poésie, de l’amour, de l’amitié, de la différence et de l’intimidation.

Quel message vouliez-vous faire passer ?

Que la poésie, nous la vivons au quotidien, dans la lumière comme dans l’ombre, qu’elle fait partie de nous et encore plus lorsqu’on est petit… et que l’émerveillement, on finit par le perdre en grandissant.

///

Un extrait de Mon cœur après la pluie

«je trouve qu’Isabelle
est très jolie aujourd’hui
mais je n’oserai pas le lui dire
mes amis pourraient rire
jusqu’à la fin de l’année scolaire

ils l’ont fait
l’an dernier
parce que Maxime
avait dit de Caroline
justement
qu’il la trouvait belle
pas question que ça m’arrive
je vais garder ça pour moi
peut-être
que je ne le penserai plus demain

la cloche sonne
nous resterons à l’intérieur»

Aujourd’hui, il pleut. Il pleut à transformer les flaques d’eau en lacs. Aujourd’hui, il n’y aura pas de récréation dans la cour d’école. Il n’y aura pas plus de pause à l’extérieur après le dîner. Aujourd’hui, tout se passe à l’intérieur. Aujourd’hui, l’eau est synonyme autant de tristesse que de fraîcheur. Aujourd’hui, c’est le début de tout.

***

Mon coeur après la pluie, par Pierre Labrie, Soulière éditeur