Louis-Thomas Plamondon est né en 1984 à Québec. Ses études en biologie, en design et comme professeur de yoga l’ont mené à choisir le geste créateur comme médium d’exploration de l’identité et de notre rapport au monde.
Comment s’est déroulée la création de ce livre ?
De manière très organique ! L’intention première était de distiller mes propres expériences de contemplation en nature au fur et à mesure que je les vivais. Puis vint l’idée de créer des images qui me permettraient d’y retourner pour mon propre plaisir. Et par effet d’entraînement, je me suis retrouvé à plonger plus que je ne l’ai jamais fait dans ces contemplations. Pour nourrir encore et encore l’écrit. Au point où je me suis retrouvé avec quelque chose de complètement nouveau, qui jouait avec les impressions comme on joue avec les odeurs dans la composition d’un parfum. Jusqu’à ce que l’envie naisse d’en partager l’artefact (écrit). D’où le processus d’édition.
Que souhaitez-vous que les lecteurs retiennent de votre livre ? Quel message vouliez-vous faire passer ?
Je désire amener le lecteur dans de courts instants de contemplation méditative. De les amener dans les sensations, au-delà du sens du mot et dans une expérience qui est soutenue par les multiples sens des vers. Après tout, la méditation n’a-t-elle pas pour but de transcender la dimension du sens pour nous ramener vers (les sensations du) présent ?
///
Un extrait de Portages
jour oblique l’automne
tu observes
le tressage des empreintes
s’éloigner en forêt
le froid pénètre
ta barbe d’épave au vent
comme une panne profonde
les lèvres à vif tu reconnais
le passage ouvert
à la bête
—
le regard au loin
ton pouce esquisse
la posture d’un arbre
le souvenir d’un feu
s’impose comme un
mot sur la langue
ta poitrine porte
toute l’ampleur
du territoire
***
Portages, par Louis-Thomas Plamondon, La Peuplade