Conseils de libraires pour acheter québécois

La huitième édition de l’événement « Le 12 août, j’achète un livre québécois » a lieu aujourd’hui. Pourquoi ne pas en profiter pour découvrir de nouvelles librairies ? En voici quatre qui valent le détour !

Montage L'actualité

Montréal – Le Renard perché

Une librairie jeunesse sympathique comme tout

Les familles de passage à Montréal peuvent faire un petit détour par Hochelaga-Maisonneuve pour découvrir la toute jolie librairie Le Renard perché (3731, rue Ontario Est). « On chérissait l’idée de fonder un jour notre propre librairie. On avait bon espoir que ça fonctionne, mais on a été totalement surprises par la vitesse à laquelle le quartier nous a adoptées », raconte la libraire-propriétaire Catherine Chiasson, qui a créé ce commerce avec ses collègues Raphaëlle Beauregard et Mélissa Boudreault. Ouverte en mars 2021, la librairie présente une heure du conte, et prévoit aussi tenir bientôt des lancements. L’endroit est assez vaste — oui, les poussettes passent ! — pour permettre aux petits et aux grands d’assister à des évènements ou de lire, tout simplement. Bien qu’il soit spécialisé en littérature jeunesse, Le Renard perché propose également quelques nouveautés de littérature générale.

Pour le 12 août :

« Même si je déteste choisir un seul livre, je vais suggérer Les fables extravagantes de Conrad le corbeau (Pierrette Dubé et Audrey Malo, Les 400 coups, 80 p.). Il s’agit d’une réécriture des célèbres Fables de La Fontaine, mais du point de vue du corbeau. Ceux qui aiment Élise Gravel trouveront auprès de Pierrette Dubé un humour aussi absurde. J’ai un faible pour l’histoire de Monique la moule, mais je n’en révèle pas plus ! » — Catherine Chiasson

Sherbrooke — Librairie Appalaches

Une bouffée d’air frais

Dans cette région où les auteurs sont nombreux, elle se laissait désirer, la librairie de quartier où on pourrait jaser avec des passionnés de livres et repartir avec une recommandation sortant des sentiers battus. Depuis octobre 2020, la Librairie Appalaches (88, rue Wellington Nord) est devenue un incontournable culturel, à quelques pas du Théâtre Granada. Le propriétaire, Sylvain Descours, avait cette idée en tête depuis longtemps. « Je voulais créer un endroit de rencontre avec les libraires, où leur expertise serait mise de l’avant et où les lecteurs se sentiraient accueillis », explique-t-il. Avec deux acolytes, il a monté le projet. « Pour constituer le fonds de la librairie, j’ai même demandé l’avis d’auteurs de la région. » Au final, le résultat est fort agréable : une librairie générale, avec un intérêt pour le roman graphique, les livres jeunesse et la littérature québécoise. Il y a de plus une toute petite, mais bien garnie, section anglophone. Avec toutes les bonnes tables dans les Cantons-de-l’Est, trouver un accord roman-bistro risque de ne pas être trop ardu !

Pour le 12 août :

« Je propose d’emblée Petit traité sur le racisme (Dany Laferrière, Boréal, 224 p.), un essai court et accessible qui aborde le racisme sous plusieurs angles, dont celui, très personnel, de l’auteur. Le ton est très juste et l’écriture, très humaine. » — Sylvain Descours

Montréal — n’était-ce pas l’été

Flâner au gré des découvertes

Tout d’abord, c’est le nom qui intrigue : une phrase tirée de l’œuvre de la poétesse québécoise Marie Uguay. Mais poussez la porte et vous entrez dans le monde de Mélanie Guillemette, une jeune entrepreneure déterminée à faire connaître toutes les littératures à sa communauté. Elle a d’abord désiré que n’était-ce pas l’été (6792, boulevard Saint-Laurent) soit un lieu accessible : elle y offre des nouveautés, mais aussi des livres d’occasion ainsi que des zines, ces publications souvent autopubliées où on déniche de belles pépites. « Je voulais un lieu accessible où tous pourraient trouver la lecture qui les appelle », explique-t-elle. Ouvert depuis mars dernier, l’endroit possède une ambiance épurée et une allure vintage. On peut s’y arrêter pour lire un instant ou pour discuter avec la libraire, toujours généreuse de ses conseils.

Pour le 12 août :

« Je recommande Là où je me terre (Caroline Dawson, Remue-ménage, 208 p.). C’est l’histoire de l’autrice, qui quitte le Chili à sept ans avec sa famille pour venir s’établir au Québec. On traverse avec elle les épreuves et les étapes de l’immigration. J’ai trouvé ce livre super touchant, parce qu’on la voit passer de petite fille à femme, mais avec les difficultés du déménagement dans un nouveau pays. On assiste à sa rencontre avec la télé québécoise, Passe-Partout, et même Réjean Ducharme. » — Mélanie Guillemette

Granby – Le Repère

Renaître en pleine pandémie

On le sait, la pandémie a rudement touché plusieurs commerces. Mais pour la librairie jeunesse Le Repère (243, rue Principale), ouverte depuis à peine quatre ans, cette année difficile le fut encore plus, car en février dernier, un incendie a détruit le local adjacent, causant une perte totale pour la librairie. « Nos lieux n’étaient plus utilisables à 75 % et 16 000 livres ont été endommagés », raconte Virginia Houle, copropriétaire et libraire. L’équipe s’est rapidement retroussé les manches, a déménagé dans un local temporaire pour ensuite s’installer à quelques pas de l’ancienne librairie, dans un endroit plus grand, lumineux à souhait et complètement repensé. « Une connaissance a refait nos meubles, ce qui nous a permis d’avoir de nouveaux présentoirs pour les bandes dessinées, plus pratiques pour nos jeunes lecteurs », explique-t-elle. Et ce qui n’a pas changé ? La passion que les libraires transmettent à ces jeunes lecteurs !

Pour le 12 août :

« Je propose un livre qui convient autant aux élèves à la fin du primaire qu’aux adultes. Dans Rap pour violoncelle seul (Maryse Pagé, Leméac, 152 p.), on rencontre Malik, un jeune qui doit faire des travaux communautaires dans une résidence pour personnes âgées. Un roman qui aborde avec tendresse les relations intergénérationnelles. » — Virginia Houle

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Une suggestion de lecture pour la Journée du livre québécois. Pourquoi pas un recueil de nouvelles écrits par des aînés, en région, dans le cadre d’une activité d’équipe? Parcours ombragés est un livre publié par les Éditions du Tullinois. Huit auteures et auteurs du Bas-Saint-Laurent se sont donné le mot pour écrire chacun et chacune un récit original. Le projet s’est déroulé dans un Atelier de rédaction à l’hiver 2020.
Le livre propose une variété de situations dramatiques, à l’échelle humaine, souvent réellement vécues. On les vit, on les raconte, et on apprend comment on peut en sortir grandis. Chemin faisant, on prend conscience de la force de la vie. Les obstacles que nous surmontons peuvent nous redonner de la vigueur, de la résistance, et même de la sagesse… Bonne lecture!