De l’art ou du cochon ?

De tous les festivals qui quadrillent la province, il y en a un qui attise particulièrement la curiosité : le Festival d’art érotique de Montréal (du 13 au 16 août).

photo : Andrea Hausmann

Le Conseil des arts du Québec présente cette manifestation, qui veut « promouvoir positivement la sensualité, l’érotisme et les valeurs d’une société évolutive ». Ça, c’est le langage du commerce ; la réalité mange d’un autre pain. L’évolution des mœurs bouge plus lentement que les organisateur-s de manifestations « zérotiques » le souhaitent. La preuve : dans les musées, il se trouve encore des gens que hérisse un téton sorti d’un corsage, fût-ce dans une œuvre de la Grèce antique. Imaginez leur stupéfaction quand Zizi et Zézette se montrent la binette.

Et puis, l’art n’a pas à promouvoir positivement quoi que ce soit. Il doit interroger, quitte à brusquer et à choquer. Quand tout le monde marche droit, l’artiste est celui qui fait un pas de biais.

Côté arts visuels (le Festival promet aussi de la danse, du théâtre, du cinéma…), on appréciera – ou non – les tableaux d’une peintre
fascinée par le tantrisme, les fantasmes illustrés d’un graphiste qui fait une fixation sur les pin up, et beaucoup, beaucoup de photographies (boudoir, érotiques ou fétichistes).

L’« amorale » de l’histoire ? Plutôt qu’à la tête, il est bon parfois que l’art parle au cul, autre siège de l’émotion.


 

(Couchez les enfants et cliquez sur les photos pour les voir dans leur intégralité.)

Du 13 au 16 août. https://www.conseildesarts.org/evenement/0908 Festival/Festival-accueil.html

Photos : Andrea Hausmann et Collared Argaive