Fouiner dans la bibliothèque est votre premier réflexe en arrivant chez vos amis? Bouquinovore insatiable, vous reluquez sans cesse des idées de lecture et brûlez de partager vos découvertes — livres favoris ou haïs? Alors les sites de réseautage littéraire sont pour vous. Il en existe une flopée (Blablalivres, Critiques Libres, Lecteurs, Lecture Academy, Libfly, Librarything…), les plus fréquentés des lecteurs québécois étant l’américain Goodreads et le français Babelio — tous deux lancés en 2007.
Ces clubs de lecture géants offrent une foule de fonctions fort utiles. En plus d’échanger avec d’autres lecteurs et de se refiler recommandations et mises en garde, on peut organiser sa bibliothèque virtuelle, fureter dans celles de centaines de milliers d’autres lecteurs, mettre de l’ordre dans sa pile de livres à lire. Et participer à des groupes de discussion sur divers thèmes de lectures, de l’intimidation aux romans de fantasy allemands en passant par l’univers d’Astérix.
Avec 40 millions de membres, 1,1 milliard de livres référencés (dans leur langue d’origine et en anglais) et 43 millions de critiques, Goodreads est le réseau le plus gros au monde. Propriété d’Amazon depuis 2013, il a aussi une vocation commerciale, puisqu’on peut y acheter un livre en un clic. Rien de tel chez Babelio (255 000 membres, 3 millions de visiteurs mensuels), qui n’en a pas moins de fortes relations avec les éditeurs. Profitant d’un lien direct avec de grands lecteurs, ces derniers leur font tester leurs nouveautés, en leur envoyant des livres gratuitement en échange d’une recension — qu’elle soit bonne ou mauvaise.
Certaines critiques spontanées de lecteurs vont bien plus loin — et sont plus acerbes, drôles, justes et savoureuses — que celles des médias traditionnels. Un redoutable bouche-à-oreille virtuel! Celles des best-sellers La vérité sur l’affaire Harry Quebert ou 50 nuances de Grey, par exemple, figurent parmi les plus appréciées des abonnés de Babelio. Une lectrice a même recensé le nombre de fois où Anastasia Steele — l’héroïne des 50 nuances — rougit (898), se pince les lèvres (732) et où Christian Grey lui demande de se les pincer parce que ça l’excite (732)…