De 1957 à 1978, Janet Groth a travaillé au prestigieux magazine The New Yorker. Arrivée à 19 ans avec des rêves d’écriture, elle en est ressortie diplômée de littérature et professeure. Mais d’abord, il a fallu commencer au bas de l’échelle, à la réception, là où tout se sait… Dans un monde à la Mad Men, cette Peggy Olson du journalisme raconte de façon très drôle les coulisses de la célèbre publication, avec en toile de fond la libération des mœurs et la montée du féminisme.
La réceptionniste du New Yorker, par Janet Groth, Éditions du sous-sol, 272 p.
Avant-dernier volet d’une tétralogie, ce très court roman de la comédienne Sylvie Drapeau relate la détresse psychologique de Richard, le plus jeune d’une famille élevée sur la Côte-Nord. Atteint de schizophrénie, celui qui était chouchouté par ses sœurs y a laissé sa peau, marquant à tout jamais celles qui l’aimaient. C’est un texte intime à la portée universelle, dont les mots intenses foudroient de sincérité et de douceur. Rien de racoleur, juste de la vérité.
L’enfer, par Sylvie Drapeau, Leméac, 94 p.
Pour que le lac / devienne la mer / faudrait une crisse / de grosse salière
La slameuse Elkahna Talbi faisait paraître récemment un premier recueil de poésie aux tonalités chaudes comme ses origines tunisiennes, avec une franchise mordante comme les grands froids du Montréal qu’elle habite. Un bijou à l’image de son humour, qui traite d’exil, d’appartenance, de filiation et d’amour, surtout d’amour pour la création, seul lieu où l’auteure se sent réellement chez elle.
Moi, figuier sous la neige, par Elkahna Talbi, Mémoire d’encrier, 86 p.
Cet article a été publié dans le numéro de mai 2018 de L’actualité.