En librairie : Ouimet, Laurens et Hofstad

Une ex-journaliste qui s’insurge des pratiques à sa propre maison de retraite, la biographie de la jeune ballerine qui servit de modèle à Degas, et le deuil de ceux qui restent au lendemain d’un attentat.

Il arrive à la journaliste Michèle Ouimet de lâcher les faits et l’analyse pour s’adonner à la fiction. Son plaisir est contagieux, si on se fie à son dernier-né, dans lequel une ancienne journaliste débarque dans une résidence pour retraités et y découvre un monde d’aberration. Avec un humour noir et une lucidité épatante, cette Jacqueline Laflamme brassera la baraque à sa manière.

L’heure mauve, par Michèle Ouimet, Boréal, 356 p.

Tout le monde connaît la petite ballerine en tutu de Degas, mais peu savent que cette danseuse a réellement existé. En plus de se produire à l’Opéra de Paris au XIXsiècle, elle était aussi modèle. Rien de très glamour quand on découvre les conditions dans lesquelles elle posait et les raisons pour lesquelles elle le faisait. La brillante Camille Laurens retrace les grands pans de la vie de cette gamine pour lui donner enfin ses lettres de noblesse.

La petite danseuse de quatorze ans, par Camille Laurens, Stock, 173 p.

Les attentats des derniers mois remettent en question le sens du deuil collectif. Grand espoir des lettres en Norvège, Eivind Hofstad Evjemo, marqué par le massacre perpétré par Anders Breivik sur l’île d’Utøya, où 69 personnes ont été tuées, s’est inspiré de la tragédie pour imaginer la dévastation de deux familles qui vivent côte à côte et qui doivent se reconstruire, « réapparaître » dans la société et, peut-être, compter sur les autres pour respirer de nouveau.

Vous n’êtes pas venus au monde pour rester seuls, par Eivind Hofstad Evjemo, Grasset, 296 p.