Vous n’êtes pas assez prétentieux pour aspirer au Nobel ! Pourquoi donc avoir préparé votre discours ?
Mais bien sûr que je sais que je ne l’aurai jamais ! [Rire] Par contre, j’ai relu souvent le discours de réception d’Albert Camus, qui est le plus beau, le plus noble et le plus important d’entre tous. Je me suis amusé à me demander ce que je dirais, moi, si je recevais le Nobel de littérature.
Votre constat sur la place de la littérature dans notre société est plutôt pessimiste…
J’essaie d’être optimiste, mais c’est difficile ! Le fossé se creuse entre ceux qui aiment la culture et ceux qui s’en câl… Les deux camps s’affrontent, alors que nous sommes tous pareils : tous en train de crever sur une planète qui part en couille. La littérature ne peut pas continuer à se draper dans le manteau de la grande culture, ce n’est pas ainsi qu’on va aller chercher ceux qui la méprisent. On a plutôt besoin de leur tendre la main.
De quelle manière ?
Je prêche le retour d’un certain roman social. On oublie trop souvent la réalité dans laquelle on vit : on a du mal à gagner nos vies, on « rushe » comme des malades, on ne sait pas de quoi demain sera fait. Pourquoi on n’en parle jamais dans les romans ? Parce que ce n’est pas sexy ? Pourtant, c’est commun et c’est ce qui touche les gens.
Vous accompagnez des auteurs comme directeur littéraire, mais vous, qu’est-ce qui vous a empêché d’écrire de la fiction pendant toutes ces années ?
J’étais persuadé que, si je terminais un roman, il ne serait pas lu pour ce que j’y mettrais, mais pour d’autres raisons. De mauvaises raisons. Grâce à cet exercice du Nobel, je crois m’être enfin rappelé l’importance de la littérature. Je ne veux plus chercher à plaire. Moi aussi j’ai eu ce syndrome, de vouloir des likes, parce qu’on croit que notre survie en dépend. Là, je suis passé de l’autre bord et je sais ce dont je suis capable.
Cet article a été publié dans le numéro de mai 2018 de L’actualité.
En tant qu’il est un fan de GND et du parti QS,je mets plusieurs bémol sur la crédibilité de ses écrits. Dommage mais le monsieur s’est mis un gros bandeau sur les yeux avec sa go-gauche toute croche , opportuniste et multiculturalisme.
Bien pratique Mr. ‘Bien dit en parl’ de se cacher derrière un nom fictif pour assassiner en mots une autre personne. Difficile d’être à la hauteur d’un homme qui a la vision suivante:
« Le monde dont je rêve a les bras ouverts. Il accueille les maganés, les différents, les gens de partout, les naufragés. Il accepte la différence. Il sait que personne n’est parfait. Le monde dont je rêve est généreux. Le monde dont je rêve n’est pas à la merci des dictats de quelques-uns, bien au contraire.
Ce monde, je continuerai à me battre pour qu’il advienne. Et je continuerai à aimer les gens, même ceux qui ne pensent pas comme moi, même ceux qui ne m’aiment pas, même ceux qui me détestent, car c’est cela l’humanisme, et c’est cela le but : imaginer ce que nous pourrions devenir si on s’y mettait tous ensemble, et chercher les moyens d’y parvenir. » – Jean Barbe
Bravo Jean!
Et merci Daniel B.
Très bon commentaire de Monsieur Barbe. Je suis tout à fait en accord avec ce qu’il dit. Personnellement, je trouve que la génération des nouveaux auteurs entre dans sa ligne de pensée. Je pense à des auteurs comme David Goudreault ou Sophie Bienvenue pour ne citer que ceux-ci.