Langue de bois

Les forêts forment des familles, et s’y promener a des effets thérapeutiques!

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Les Japonais ont découvert ces dernières années les propriétés thérapeutiques du bain de forêt, qu’ils appellent shinrin-yoku. Le garde forestier allemand Peter Wohlleben nous offre l’équivalent de ces bienfaisantes promenades sous les voûtes forestières dans son fascinant essai La vie secrète des arbres. On y apprend d’abord que les forêts naturelles sont des milieux aussi structurés que des fourmilières, dont les racines, LIVRE_passociées aux champignons, sont interreliées de façon à former un véritable réseau de communication qui envoie des signaux électriques à la vitesse d’un centimètre par seconde. Ou encore qu’une poignée de terre forestière contient plus d’organismes vivants qu’il y a d’humains sur terre !

Les forêts forment des familles, dont les parents ralentissent volontairement les poussées en hauteur de leurs rejetons par restriction de lumière. Cette épreuve de patience peut durer jusqu’à deux siècles, et a pour but d’assurer la longévité de leurs descendants. Les arbres sont aussi capables de reconnaître un insecte nuisible à sa salive, et leur écorce remplit les mêmes fonctions protectrices que la peau humaine : elle se desquame en période de croissance, et porte les cicatrices et les rides de l’expérience. On ne pourrait imaginer meilleur plaidoyer pour le respect de nos frères végétaux.

(La vie secrète des arbres, par Peter Wohlleben, MultiMondes, 261 p.)