Le cirque Alfonse, une affaire de famille

Timber !, Espace Go, à Montréal, du 15 au 17 juill., 514 285-9175.
Approchez, mesdames et messieurs, que je vous présente les Carabinier Lépine : Antoine, 29 ans, doté d’une grâce animale ; Julie, 27 ans, mue par une envie de vivre aux éclats. Le frère et la sœur animent Alfonse, cirque contemporain emmené par des airs traditionnels québécois, sinon tsiganes ou arabes.

Au moment de la rencontre, Julie ne se hissait pas sur des échasses — l’une de ses spécialités, avec la gigue sur pointes, les sangles aériennes, le chant —, car elle était très enceinte. Si tout va bien, le bébé fera partie du spectacle. Papa y figure déjà : Jonathan Casaubon, gymnaste qui fait des miracles au trampoline et à la bascule. Antoine, pour sa part, pratique la roue Cyr, la planche sautoir, la roue allemande, le main à main avec Jonathan, etc. À trois, ils savent tout faire, même de la musique.

Approchez, mesdames et messieurs, que je vous présente les Carabinier Lépine : Antoine, 29 ans, doté d’une grâce animale ; Julie, 27 ans, mue par une envie de vivre aux éclats. Le frère et la sœur animent Alfonse, cirque contemporain emmené par des airs traditionnels québécois, sinon tsiganes ou arabes.

Au moment de la rencontre, Julie ne se hissait pas sur des échasses — l’une de ses spécialités, avec la gigue sur pointes, les sangles aériennes, le chant —, car elle était très enceinte. Si tout va bien, le bébé fera partie du spectacle. Papa y figure déjà : Jonathan Casaubon, gymnaste qui fait des miracles au trampoline et à la bascule. Antoine, pour sa part, pratique la roue Cyr, la planche sautoir, la roue allemande, le main à main avec Jonathan, etc. À trois, ils savent tout faire, même de la musique.

Photo : Jocelyn Michel

Ensemble, en duo ou chacun de son côté, Julie, Antoine et Jonathan ont brillé sous les feux des plus importants cirques du Québec et du monde. C’est lors de représentations au Cirkus Cirkör, en Suède, qu’Antoine a jeté les bases du cirque familial, mis en orbite en 2006 avec La brunante, clin d’œil aux veillées québécoises d’antan.

Étrenné cet été au festival Montréal complètement cirque, Timber ! plante ses exploits physiques et poétiques dans un camp de bûcherons : roue de charrette, bâtons de drave, billots remplacent les agrès connus. Ici, on ne jongle pas avec des quilles, mais avec des haches. Même la percussionniste s’y met, et le violoniste, pas plus gros qu’une corde de son instrument, vogue par-dessus les épaules d’Antoine, de son beau-frère et d’un ami de la famille : Guillaume Saladin, acrobate fondateur d’Artcirq, à Igloolik.

Dans le spectacle, Alain Carabinier, poseur de papier peint et père d’Antoine et de Julie, fait le clown et des voltiges. On le trouvera, à 65 ans, perché en haut d’une colonne humaine. La mère, Louise Lépine, se tient loin de la piste, mais pourvoit aux nécessités : la demande de subsides, par exemple.

« Avec Timber !, on ne fait pas une thèse sur le bûcheron, prévient Julie. C’est l’esprit festif du camp qui nous intéresse, pas la veste à carreaux. » Le spectacle, bourré de testostérone, empile des numéros ourlés de vrais dangers, tel celui du godendart — « grande scie dont il vaut mieux éviter les dents », précise Antoine, hilare.

Demandés ici et ailleurs, Antoine, Julie et son conjoint ont inventé des numéros à trois — sur patins à roues alignées, entre autres — qu’ils présenteront dans des cabarets en Allemagne dès novembre prochain. « Ça nous permettra d’amasser de l’argent pour la suite d’Alfonse. » Alfonse, qu’ils souhaitent voir grandir en sagesse et en prouesses. Comme le bébé de Julie ?

• Timber !, Espace Go, à Montréal, du 15 au 17 juill., 514 285-9175.