Les premiers prospecteurs d’or noir à Gaspé ont été intrigués par des taches d’huile laissées sur les arbres par des ours noirs, qui se seraient roulés dans des mares de pétrole pour éloigner les insectes.
L’aventure pétrolière à Gaspé a commencé dès 1844, avec la découverte, par le premier président de la Commission géologique du Canada, William Logan, de dépôts de pétrole dans les vallées des rivières Saint-Jean et York.
C’est sur la grève de Douglastown (aujourd’hui annexée à Gaspé) et à l’embouchure de la rivière York que la Gaspé Bay Mining Company a foré les deux premiers puits du Québec, en 1860. À peine deux ans après le tout premier puits canadien, à Oil Springs, en Ontario, et un an après le plus ancien puits américain, à Titusville (Pennsylvanie).
Dans son recueil de gravures Canadian Scenery : District of Gaspé, qu’il publie en 1866, Thomas Pye affiche un optimisme débordant à propos d’un puits de la Gaspé Petroleum Company, sur les hauteurs de Sandy Beach : «On a de bonnes raisons de croire qu’on y découvrira aussi de l’or !»
La même année, une brochure publiée à New York invite les gens d’affaires à tourner le regard vers la Gaspésie. «Ce pétrole est d’une nature très supérieure, presque exempte de toute odeur, et il y a tout lieu de croire que cet endroit constitue l’une des régions pétrolifères les plus étendues et les plus prometteuses jamais découvertes.»

La Petroleum Oil Trust, de Londres, investira 500 000 £ en 1899 (environ 775 000 $ aujourd’hui) dans un chantier d’hydrocarbures, construisant 120 km de routes en forêt, des gîtes pour 200 travailleurs, etc. Après l’extraction de 300 barils de pétrole, l’aventure prendra fin en 1902 avec la faillite de la compagnie.
Depuis, la Gaspésie n’a cessé de faire rêver les aventuriers du pétrole, qui sont revenus périodiquement y tenter leur chance.
Boîte à thé en métal produite pour la société pétrolière britannique Petroleum Oil Trust, qui a creusé une cinquantaine de puits en Gaspésie de 1899 à 1902.