Le roman du mois : Cabale, de Michael Delisle

Foi de notre chroniqueuse Julie Roy, si vous avez le temps de lire un seul ouvrage de fiction en février 2023, que ce soit celui-ci ! Voici pourquoi Cabale est un incontournable dans la bibliographie déjà riche de l’écrivain Michael Delisle.

montage : L’actualité

L’histoire

Louis et Paul sont des frères plutôt dissemblables : alors que le premier travaille en usine et mène une vie de famille bien remplie, le second est célibataire et enseigne le français au collégial. En fin de vie, leur père, bonimenteur et éternel absent, revient dans le décor. Les deux frères ne réagiront pas de la même façon. Quand la fin approche, nos liens avec la figure paternelle peuvent-ils se réparer ?

(Boréal, 136 p.) 

3 bonnes raisons de lire Cabale

1

L’auteur aborde des thèmes universels

Que ce soit la paternité, la fratrie ou le vieillissement, Delisle ramène dans Cabale ses thèmes fétiches, qu’il explore cette fois-ci principalement par l’entremise du personnage de Paul. Il ajoute à ces sujets l’enseignement, un environnement qui lui est familier puisque, comme Paul, il a enseigné le français au collégial. Sans tirer à bout portant sur ce milieu, l’auteur crée certaines scènes, parfois loufoques, souvent touchantes, qui révèlent les relations complexes entre l’étudiant et son maître, mais aussi entre collègues. 

2

C’est un roman court mais riche 

Les romans de Michael Delisle font rarement plus de 150 pages. L’auteur admet élaguer massivement jusqu’à ce qu’il ne reste que l’essentiel. Ainsi, aucune phrase ne sert de remblai, tout est utile. Sa capacité à écrire court mais bien n’est probablement pas étrangère à ses talents de nouvelliste. Deux de ses recueils — dont le plus récent, Rien dans le ciel (2021) — lui ont valu le prix littéraire Adrienne-Choquette, qui récompense un auteur pour l’excellence de son travail dans ce genre littéraire. On trouve d’ailleurs dans Cabale des chapitres qui s’apparentent à des nouvelles : chacun semble contenir une histoire complète (sans pour autant nous empêcher de lire tout le livre d’une traite !).

3

Il offre une belle porte d’entrée dans l’œuvre de Delisle

L’histoire émouvante et bien amenée de ce roman est parfaite pour entrer en douceur dans l’univers vaste et diversifié — récits, nouvelles, poésie, romans — que l’auteur bâtit avec soin depuis les années 1980. Pour poursuivre la découverte, le récit romancé Le feu de mon père et le recueil de nouvelles Le palais de la fatigue (Boréal, 2014 et 2017) sont de bons choix. Les curieux apprécieront aussi Fontainebleau, publié en 1987 aux Herbes rouges, un livre hybride où l’auteur utilise la poésie, le récit et la photo pour raconter son enfance dans un quartier de Longueuil.

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