Le roman du mois : Rose à l’île, de Michel Rabagliati

Le bédéiste le plus populaire du Québec envoie Paul et sa grande fille se reposer sur une île du Bas-Saint-Laurent, après une dure année. Un roman illustré empreint de douceur.

montage : L’actualité

L’histoire

La dernière année a été éprouvante pour Paul : il a perdu ses parents, il est fatigué et il trouve sa vie un peu « bof ». Avec sa fille de 20 ans, Rose, il loue un chalet sur une île du Bas-Saint-Laurent. Parfois ensemble, parfois en solo, père et fille explorent l’endroit à leur façon. Pour Paul, ce moment de répit est l’occasion de réfléchir à la suite des choses en toute tranquillité, bercé par le fleuve.

(La Pastèque, 260 p.)

3 bonnes raisons de lire… Rose à l’île, de Michel Rabagliati

1

Le Bas-Saint-Laurent est sublime sous le crayon de Rabagliati

Bien que Paul ait connu certaines de ses aventures dans les Laurentides et à Québec, c’est à Montréal que son auteur préfère le faire vivre. Alors que la ville telle qu’il l’imagine est dense, Michel Rabagliati esquisse ici plutôt sobrement les grands espaces (on devine qu’il s’agit de l’île Verte, même si elle n’est jamais nommée). Le ciel infini, les berges désertes, le fleuve calme ; les dessins du roman brossent un portrait magnifique de la région. Ce qui étonne, ce sont les nombreuses pages sans texte, où le dessin raconte tout. On s’y accroche les yeux, peu pressé de poursuivre, immergé dans le paysage.

2

La dynamique entre Paul et sa fille est touchante

Dans le plus récent tome de sa populaire série, Paul à la maison, l’auteur racontait les défis de la cinquantaine de son personnage. Dans Rose à l’île, il explore plutôt sa relation avec sa fille, maintenant devenue grande. Que ce soit lors de discussions vives sur leurs goûts musicaux ou pendant leurs silences complices, l’auteur souligne avec tendresse le bonheur simple qu’ils éprouvent à être ensemble. Cette relation fait écho à celle qu’il a perdue avec ses propres parents. Le thème de la filiation et de ce qui est transmis d’une génération à l’autre y est d’ailleurs doucement abordé dans un aparté sur les derniers moments du père de Paul.

3

Le passage de la bande dessinée au roman est réussi

C’est pour éviter de cantonner d’immenses paysages dans des cases rigides que l’auteur a décidé de se tourner vers le roman illustré. Dès les premières pages, le dessin tient le haut du pavé, mais le texte n’en demeure pas moins pertinent. Sa plume rappelle le reste de son œuvre, un heureux mélange d’autodérision et d’introspection sur des thèmes récurrents (la vieillesse, la solitude, le succès). Les dialogues sont peut-être moins présents, mais ils laissent une belle place aux réflexions de Paul.

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Non seulement on devine qu’il s’agit de l’île Verte, mais on en a la preuve avec le panneau « Attention aux aînés »…

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