Les meilleurs livres à lire en février 2023

L’auteur québécois David Clerson, connu pour son roman primé Frères, raconte d’étranges retrouvailles dans Mon fils ne revint que sept jours. Et dans Hier pour rien, l’écrivain Alain Raimbault tisse un récit fantastique… entre les murs d’un CHSLD.

montage : L’actualité

En librairie ce mois-ci

Harlem Shuffle

de Colson Whitehead

Elle était attendue, la traduction du roman de cet auteur doublement couronné du Pulitzer pour ses deux romans précédents, Underground Railroad et Nickel Boys. Et l’histoire ne déçoit pas ! Au cœur du Harlem des années 1960, on suit Ray Carney, vendeur d’électroménagers qui fraie avec la petite pègre locale. Quand son cousin lui propose de participer à un vol, il accepte, sans savoir les conséquences que ce geste entraînera. Comment prospérer dans une société où les personnes noires n’ont pas les mêmes droits ni les mêmes chances de réussir ? Un hybride de polar et de roman social où Harlem est un personnage en soi.

(Traduction de Charles Recoursé, Albin Michel, 400 p.)

Hier pour rien

d’Alain Raimbault

En pleine pandémie, Alain décide de contribuer à l’effort de guerre et s’inscrit pour devenir aide de service auprès des personnes âgées. Un beau geste, si ce n’est que chaque journée se déroule deux fois (un peu comme dans le film Le jour de la marmotte), ce qui provoque certaines scènes plutôt cocasses. Quand il rencontre des gens pour la seconde « première fois », il doit être vigilant, sinon on le prendra pour un fou ! Pas facile d’aider en ces circonstances particulières ! L’auteur s’est inspiré de sa propre expérience en CHSLD pour décrire un univers où la solitude et la solidarité se côtoient. Le personnage principal y est attachant et drôle : malgré l’ampleur de la tâche, il tente de trouver du bon à chaque situation…

(L’instant même, 182 p.)

Père fictif

de Joe Ollmann

Jimmi Wyatt est une superstar de la bande dessinée qui publie de courtes histoires touchantes mettant en scène un père aimant et son fils curieux. La réalité est bien différente : Jimmi est un père négligent, enfermé toute la journée dans son studio, entièrement consacré à son art. Devenu lui aussi un artiste, son fils unique, Caleb, est aujourd’hui un cinquantenaire paumé et aigri. Lors du décès du paternel, pourra-t-il enfin s’affirmer, ou toutes ces années à être ignoré par son père seront-elles trop lourdes à porter ? Dans ce roman graphique, le trait parfois grotesque montre avec brio le côté sombre des personnages.  

(Traduction de Luba Markovskaia, La Pastèque, 212 p.)

Yu Kam

de Maude Vézina

Seng, une employée de banque à Vientiane, fait la rencontre de Tim, un journaliste québécois qui a décidé, après le décès de sa conjointe, de poursuivre le travail de recherche qu’elle avait entamé sur la dépression post-partum au Laos. Seng lui présente ses deux meilleures amies, Mee et Miou, qui viennent d’accoucher et qui vivent leur entrée dans la maternité de façons fort différentes. Mais admettre qu’on a besoin d’aide quand il n’existe même pas de mot dans sa langue pour parler de dépression peut s’avérer complexe… et tabou. Une plume toute douce pour aborder un sujet difficile : mission réussie !

(Québec Amérique, 265 p.)

Ce que je sais de toi

d’Éric Chacour

Dans l’Égypte des années 1980, Tarek deviendra médecin, comme son père. Puis, ainsi que c’est prévu pour lui, il trouvera une femme, fondera une famille et honorera les siens. À l’aube de ce parcours de vie tout tracé, le jeune homme fera une rencontre déterminante, une onde de choc si puissante qu’elle fera tout dérailler, le poussant à fuir au Canada, honteux de cet amour interdit dans son pays. Un premier roman magnifique sur les secrets de famille et les amours qui perdurent longtemps après leur point de rupture.

(Alto, 296 p.)

Mon fils ne revint que sept jours

de David Clerson

Dans un chalet au cœur de la Mauricie, une femme passe ses étés seule. Depuis plus de 10 ans, son fils lui envoie des lettres décousues, d’un peu partout dans le monde. Dans la tête du fils, une bataille constante se tisse entre le réel et l’imaginaire… Un jour, il débarque au chalet, confus et déboussolé. Pendant une semaine, le duo arpentera la forêt avoisinante et l’imposante tourbière, tentant de comprendre la disparition du père et du mari, tout en se raccrochant à la vie. Un roman à l’ambiance quasi surnaturelle où la nature dicte ses propres règles.

(Héliotrope, 126 p.)

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