
Plus surprenant encore, les chercheurs André Cellard et Dominique Nadon ont établi un lien entre la révolte des patriotes et l’ouverture d’un premier asile entièrement subventionné par l’État au Bas-Canada. (Leurs recherches, en PDF)
Lord Durham, chargé par Londres de trouver des solutions aux problèmes de sa colonie, fut de ceux qui réclamèrent la construction d’un asile public, une institution répandue en Grande-Bretagne. Un des rapports qu’il commanda allait même jusqu’à faire le lien entre les rébellions et la présence de « lunatiques » en liberté parmi les Canadiens français. Ceux-ci auraient été « de la pire influence sur le caractère moral de la société », disait le rapport.
On installa l’asile au troisième étage de la prison de Montréal, en attendant la construction d’un autre édifice, qui ne se réalisa jamais.
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De 1839 à 1844, le Montreal Lunatic Asylum a accueilli 196 patients, dont 123 ont reçu leur congé, 98 étant considérés comme guéris et les 25 autres, comme « améliorés ». En 1845, le nouvel asile de la ville de Beauport, près de Québec, put finalement accueillir les patients du Pied-du-Courant.
L’édifice abrite aujourd’hui le siège social de la Société des alcools du Québec. On est bien loin des rebelles et des « lunatiques ».