Depuis son premier roman, Du bon usage des étoiles, Dominique Fortier insuffle dans ses livres une bonne dose d’imaginaire au cœur d’histoires fabuleuses. En 2016, elle remporte, pour Au péril de la mer, le Prix littéraire du Gouverneur général, catégorie Romans et nouvelles. Cet automne, elle se retrouve sous le feu des projecteurs puisque son roman Les villes de papier est en lice à la fois pour le prix Renaudot et le prix Femina. Elle plonge également dans un univers jeunesse pour la première fois avec Violette et Fenouil, un conte écrit avec sa fille Zoé qui sera publié prochainement.
Des souris et des hommes
par John Steinbeck (illustré par Rébecca Dautremer)
Rébecca Dautremer, dont les fabuleuses illustrations ornent habituellement des textes destinés aux enfants, s’est attaquée avec brio au chef-d’œuvre de Steinbeck, Des souris et des hommes, repris cet automne chez Alto. Ce faisant, elle ne fait pas qu’illustrer le texte, mais entretient avec lui un véritable dialogue coloré, touchant, troublant, ses images faisant apparaître entre les mots des fenêtres d’où l’on a des vues parfois vertigineuses. (Alto, 2020, 420 p.)
Les livres de Marianne Dubuc
Pour passer non seulement l’hiver, mais aussi le printemps, l’été et l’automne de belle façon, il y a les livres de Marianne Dubuc, trop nombreux pour les citer tous, dont ma fille se régale presque depuis sa naissance, et moi avec elle. Ses illustrations au trait simple, la fantaisie qui se dégage des courts textes, ses histoires à hauteur d’enfant sont parfaitement irrésistibles. Parmi nos préférés : L’arche des animaux, Le chemin de la montagne et la série des Facteur Souris. (L’arche des animaux, La courte échelle, 2015, 96 p.)
Mémoire du feu
par Eduardo Galeano
Pour comprendre le continent sur lequel on vit, je ne connais pas de meilleur guide que le sublime Mémoire du feu, d’Eduardo Galeano, qui offre en trois volumes réunis par Lux une histoire magnifiée de l’Amérique, depuis ses origines jusqu’aux temps modernes. De courts fragments méticuleusement documentés, qui sont chacun comme un roman en miniature, terrifiants et flamboyants, imprégnés de magie. On a l’impression que ce livre contient en germe toutes les histoires qui seront écrites en terre d’Amérique. (Lux, 2013, 992 p.)
Les désarçonnés
par Pascal Quignard
L’un des livres qui m’a le plus rassérénée n’est ni un ouvrage de croissance personnelle, ni un manuel de yoga, ni un livre de recettes réconfortantes (quoique…), mais le très beau Les désarçonnés, de Pascal Quignard. Être désarçonné, c’est, au sens propre, tomber de cheval, et ce septième tome du Dernier royaume est consacré à « ceux qui tombent et se relèvent ». On y croise George Sand et l’empereur Alexandre, Jules César et Sigmund Freud, convoqués par Quignard qui réfléchit de magnifique façon sur nos faiblesses, nos défaites, nos failles et ce qu’on trouve de l’autre côté. (Grasset, 2012, 352 p.)
Car l’adieu, c’est la nuit
par Emily Dickinson
Pour survivre à l’hiver qui, au Québec, est toujours une sorte de confinement, on lira Emily Dickinson, le remède idéal. Dans Car l’adieu, c’est la nuit, les poèmes en langue anglaise sont accompagnés d’une traduction française, ce qui permet au lecteur d’installer sa lecture quelque part entre les deux langues. Plus de 100 ans après la mort de Dickinson, sa poésie continue d’étonner par son caractère unique, imprévisible, quasi miraculeux. (Gallimard, 2007, 448 p.)
Cet article a été réalisé grâce au Conseil des arts du Canada.