Avait-on réellement besoin de réhabiliter la mémoire de Marilyn Monroe? La légende me semble pourtant en très bon état. Mais pour la réalisatrice Liz Garbus, le moment est venu de montrer que la belle et sulfureuse actrice était pas mal plus intelligente que les personnages de nunuches qu’elle a incarnés tout au long de sa carrière.
En fait, c’est la découverte de ses journaux intimes, il y a quelques années, qui ont donné l’idée à Garbus de présenter au monde cette Marilyn nouvelle et améliorée.
À travers maints témoignages de gens qui l’ont côtoyée, et surtout à travers les propres écrits de la star, Love, Marilyn nous plonge dans la vie tourmentée de la belle américaine qui, bien avant les Madonna, Rihanna et autres Miley Cyrus, a posé nue pour mousser sa carrière.
Marilyn, apprend-on, en avait marre de jouer les idiotes de service. Malgré son désir de faire valoir son talent dans des rôles plus substantiels, les réalisateurs l’ont toujours confinée à des personnages de blonde un peu sotte. Même un de ses maris, l’auteur et scénariste Arthur Miller, n’a pas accédé à ses désirs. Et chaque fois qu’un rôle d’épaisse lui tombait dessus, elle le prenait comme une trahison. D’autant plus que la bombe sexuelle prenait très au sérieux l’amélioration de son jeu et de son talent d’actrice, allant jusqu’à étudier à l’Actor Studio, de New York, où elle a été snobée et dénigrée par les autres étudiants.
Sa condition financière, l’exploitation que les studios ont fait d’elle, ses amours malheureuses sont disséquées dans ce documentaire fort bien fait.
Love, Marilyn fait bien sûr une large place aux écrits de la vedette, qui sont lus — et interprétés, toujours sobrement — par une pléïade d’actrices de renom : Glenn Close et Uma Thurman, notamment.
Si Marilyn est portée au nues dans ce documentaire, son côté sombre et tourmenté, sa dépendance aux médicaments, sa déchéance et son suicide sont aussi abondamment illustrés, faisant de Love, Marilyn un film honnête et poignant.
https://www.youtube.com/watch?v=RMSHrnz4Rko