
Les toilettes transgenres, les travailleurs saisonniers, le mandat de Radio-Canada. Voilà le type de thèmes qu’abordera la nouvelle émission Info, sexe et mensonges, diffusée à compter du 23 septembre à ICI ARTV et animée par Marc Labrèche.
«Le projet est de creuser avec humour des sujets qui sont dans l’air du temps», précise le trublion du petit écran. Mais il se fait rassurant: «L’équipe compte de vrais journalistes, dont Yves Boisvert, qui va collaborer au contenu. On a le souci de ne pas dire n’importe quoi en ondes, mais on compte bien révéler les aspects absurdes de ces dossiers. Et il y en a pas mal!»
Sur les mensonges du titre, Marc Labrèche est intarissable. «C’est devenu la norme, on sait que les histoires qui arrivent à nos oreilles sont rarement la stricte vérité. Par contre, je me plais à croire qu’on a développé des réflexes pour voir venir et démasquer les grands mensonges sociaux, qui mettent en péril notre façon de vivre. Je pense à un Donald Trump, évidemment, qui est un mensonge vivant: peu à peu, les gens renoncent à le suivre.»
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Si d’autres aventures l’occupent aussi beaucoup, à commencer par le théâtre — Marc Labrèche rentre tout juste d’une tournée internationale des Aiguilles et l’opium, la pièce de Robert Lepage qu’il a interprétée près de 200 fois et qui l’a mené jusqu’en Australie —, la télé lui procure le même bonheur qu’au premier jour. «Je ne trouve l’équivalent nulle part ailleurs. J’adore l’interprétation, mais j’ai aussi un besoin viscéral d’inventer des histoires. Si je savais écrire, ça prendrait sans doute la forme de romans, par exemple, mais ce n’est pas le cas. Alors je crée face à la caméra», explique celui dont le nom reste associé à l’iconoclaste émission La fin du monde est à 7 heures (1997-2000), souvent citée comme source d’inspiration par ceux qui font la télé d’aujourd’hui.
Derrière l’écran
Après plus de 30 ans à fréquenter le milieu télévisuel, Marc Labrèche se réjouit de la vitalité du média, mais s’inquiète de le voir s’éloigner peu des sentiers battus. «Étant donné l’importance qu’occupe la télé dans la culture québécoise, je m’étonne souvent de la prudence dont on fait preuve dans nos concepts. Dans le registre des dramatiques, oui, on a régulièrement de belles surprises, mais en variétés, l’audace ne me semble pas tellement encouragée.»
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Selon lui, la frilosité des diffuseurs, qu’encourage le fait que les cotes d’écoute sont maintenant mesurées en temps réel, teinte trop fortement l’établissement des grilles de programmation. «Je me souviens, quand j’animais Le grand blond avec un show sournois [émission de fin de soirée diffusée à TVA de 2001 à 2003], la direction surveillait de très près qui seraient les invités durant les périodes de sondages. À ces moments, on était contraint de recevoir des vedettes ultraconnues du grand public, pour augmenter les cotes d’écoute, mais en dehors de ces fenêtres, je pouvais sans problème recevoir des gens comme les chorégraphes Margie Gillis ou Édouard Lock. Il y avait une zone de liberté, qui me paraît de moins en moins exister à l’heure où on sait dans l’immédiat combien de personnes sont à l’antenne.»
L’animateur enchaîne en affirmant que le jour où sa zone de liberté télévisuelle à lui sera trop grignotée par les considérations publicitaires et le positionnement stratégique, il n’hésitera pas à accrocher ses patins et à faire autre chose. «Attention, prévient-il, je m’en sais tout à fait capable!»
Bravo, très heureux d’apprendre le retour de Marc Labrèche à la télé. Ça pourrait nous changer de l’insignifiance »normalisée » actuelle.
On espère qu’il saura ouvrir toutes les fenêtres afin qu’avec son sens de l’humour il pourra balayer les préjugés et les idées toutes faites de notre société.
J’ai beaucoup apprécié l’émission à la programmation d’été à la radio de radio canada en compagnie d’ Anne Dorval, quel duo !!! Je suis heureuse que la folie soit le départ d’une vraie réflexion je ne doute pas que la nouvelle émission soit aussi divertissante et déjanté tout en nous apportant matières à réflexion.
Merci de faire une différence