Nouveautés littéraires pour vos soirées d’hiver

Voyagez de la Galilée au Groenland, avec une escale au Québec, grâce aux livres — romans, récit, roman graphique et recueil épistolaire — que propose ce mois-ci notre chroniqueuse Julie Roy.

Montage : L'actualité

En librairie ce mois-ci

Symptômes

de Catherine Ocelot

Ce roman graphique est un réconfortant antidote au creux de l’hiver. Un groupe de personnes atteintes du trouble de la solitude (!) se réunit pour échanger et créer des liens. La façon qu’a l’autrice de parler de notre santé mentale collective est empreinte de tendresse et de bienveillance. D’autres thèmes sont abordés en corollaire, comme la maladie physique, les relations toxiques et les fils qui nous relient, le tout avec un trait de crayon d’une grande finesse, doublé d’une plume poétique. (Pow Pow, 288 p.) 

Toucher la terre ferme

de Julia Kerninon

Ce récit bien tourné raconte avec une grande beauté le cheminement de l’autrice dans sa maternité et comment elle est arrivée à réconcilier la jeune femme éclatée avec la mère protectrice, fatiguée et parfois dépassée qu’elle est devenue lors de la naissance de son premier enfant. La transparence de Julia Kerninon, son souci d’économiser les mots, mais jamais leur puissance, voilà la marque d’un travail d’orfèvre littéraire qu’on garde longtemps en tête. (Annika Parance, coll. « Sauvage », 128 p.)

American Predator

de Maureen Callahan

Cette histoire vraie démarre presque doucement : une jeune fille est kidnappée en Alaska. Après une chasse à l’homme d’envergure nationale, un suspect, Israel Keyes, est épinglé au Texas. Les enquêteurs en savent très peu sur cet individu, père d’une fillette, travailleur de la construction, tranquille et sans histoire. Mais ses révélations vont souffler les policiers : devant eux se tient l’un des plus prolifiques tueurs en série américains. Qui plus est, il s’agit d’un assassin organisé : il a enterré, un peu partout aux États-Unis, des trousses d’enlèvement lui permettant de commettre ses crimes sans soulever le moindre soupçon. Glaçant. Et efficace ! (Sonatine, 368 p.)

La Vallée des Fleurs

de Niviaq Korneliussen

Ce second roman de l’autrice groenlandaise (Homo sapienne) prend aux tripes. Une Inuite quitte le Groenland pour aller étudier à l’Université d’Aarhus, sur la côte est de la péninsule danoise du Jutland. Perdant ses repères, loin de son amoureuse, elle trouve la transition éprouvante. De retour chez elle à cause d’un suicide dans sa belle-famille, la jeune femme tentera de comprendre pourquoi tant de gens dans la fleur de l’âge commettent l’irréparable. Un roman aussi difficile qu’essentiel sur ceux qui se sentent déracinés et qui essaient par tous les moyens de retrouver le chemin de leur maison. (La Peuplade, 384 p.)

Le livre des ferveurs

de Sue Monk Kidd

Ana vient d’une famille aisée de la Galilée. Sa vie qui semblait déjà tracée prend un virage inattendu lorsqu’elle rencontre Jésus, un ouvrier de condition modeste dont elle s’éprend. Une jeune scribe qui épouse un prophète, est-ce vraiment possible ? Même si Ana n’est que pure création, on se laisse emporter par le récit grâce aux solides recherches de l’autrice sur les contextes historique et politique de l’époque, auxquels elle a pris soin de greffer une foule de personnages féminins inspirants. (JC Lattès, 496 p.)

Nous ne sommes pas des fées

de Louise Dupré et Ouanessa Younsi

Ouanessa Younsi est autrice, poète et psychiatre. Louise Dupré est poète, romancière et professeure à la retraite. Même si plus de 30 années les séparent, les deux femmes entretiennent une correspondance poétique où elles échangent sur divers sujets : l’enfance, la maternité, la mort, l’écriture. Leurs lettres prennent parfois la forme de longs poèmes, parfois de textes plus épistolaires. Les liens solides qui se sont tissés au fil de ces dialogues en font un ouvrage fort intéressant. (Mémoire d’encrier, 120 p.)