La 93e cérémonie des Oscars promet d’être la plus inclusive de son histoire. Après la victoire, l’an passé, du palpitant film coréen Parasite, de Bong Joon-ho, l’Académie des arts et des sciences du cinéma continue sa marche vers une plus grande ouverture avec une œuvre qui relate un épisode de la lutte des Black Panthers, un long métrage américain majoritairement en langue coréenne intitulé Minari et un record de neuf nominations pour des acteurs et actrices issus de la diversité culturelle. Les campagnes #OscarsSoWhite de 2015 et 2016 semblent enfin avoir une résonance.
Voici comment trouver les huit longs métrages en compétition pour le prix du meilleur film :
Mank, de David Fincher — 10 nominations
Où le voir ? Netflix (abonnement requis)
En vedette : Gary Oldman (Le chevalier noir, Le cinquième élément)
Le cinéaste David Fincher devrait se sentir confiant, son film ayant obtenu le plus grand nombre de citations, mais il sait que Nomadland a le vent dans les voiles. Basé sur le scénario de son défunt père Jack Fincher, Mank raconte l’histoire du scénariste de Citizen Kane, Herman J. Mankiewicz, surnommé Mank. Gary Oldman, dans le rôle-titre, pourrait être élu à nouveau meilleur acteur de l’année (il avait gagné l’Oscar pour son interprétation de Winston Churchill dans L’heure la plus sombre en 2018).
Judas and the Black Messiah, de Shaka King — 6 nominations
Où le voir ? Au cinéma ou en location en ligne (Amazon Prime, Cineplex Store, Google Play, iTunes et YouTube)
En vedette : Lakeith Stanfield (C’est le destin qui vous appelle [Sorry to Bother You], la série Atlanta), Daniel Kaluuya (Get Out, Queen et Slim, Panthère noire)
Les drames biographiques ont la cote auprès de l’Académie, que l’on pense aux récents Bohemian Rhapsody sur la carrière de Freddie Mercury ou Vice sur la montée au pouvoir de Dick Cheney. Judas and the Black Messiah revisite, quant à lui, un pan de la vie du militant Fred Hampton, dirigeant du mouvement Black Panther en Illinois. Ce long métrage, aussi en lice dans la catégorie du meilleur scénario original, se démarque surtout grâce à ses interprètes. Daniel Kaluuya (Hampton) et Lakeith Stanfield (un membre du groupe infiltré) s’affronteront pour le prix du meilleur acteur dans un second rôle. Kaluuya a une longueur d’avance, ayant remporté le Golden Globe dans cette catégorie en février.
Le père (v.o. The Father), de Florian Zeller — 6 nominations
Où le voir ? Au cinéma et sur Cineplex Store Premium
En vedette : Anthony Hopkins (Le silence des agneaux, Les vestiges du jour), Olivia Colman (les séries Broadchurch et The Crown)
En adaptant pour le grand écran sa pièce sur un octogénaire atteint de démence qui refuse l’aide de ses proches, le dramaturge et écrivain français Florian Zeller a offert à Anthony Hopkins un personnage à la hauteur de son talent. La légende britannique obtient ainsi sa sixième nomination pour la statuette du meilleur acteur. Olivia Colman, dans un second rôle important, est en lice pour la deuxième fois après son sacre comme meilleure actrice en 2019 dans La favorite, de Yorgos Lanthimos.
Le son du silence (v.o. Sound of Metal), de Darius Marder — 6 nominations
Où le voir ? En location en ligne (Cinéma du Parc en ligne, Google Play, iTunes, Le Clap sur demande et YouTube)
En vedette : Riz Ahmed (Rogue One : Une histoire de Star Wars, Venom)
Magnifique œuvre sur la résilience d’un batteur d’un groupe de musique métal qui perd l’ouïe, Le son du silence se démarque par la richesse de son travail sonore, à juste titre souligné par l’Académie. Mais également par la bouleversante performance du Britannique Riz Ahmed, qui élève le film par la force évocatrice de son personnage. Il devient ainsi le premier musulman cité dans la catégorie du meilleur acteur.
Les sept de Chicago (v.o. The Trial of the Chicago 7), d’Aaron Sorkin — 6 nominations
Où le voir ? Netflix (abonnement requis)
En vedette : Eddie Redmayne (Danish Girl, Les animaux fantastiques : Les crimes de Grindelwald), Sacha Baron Cohen (Borat, Ali G)
Le célèbre scénariste Aaron Sorkin avait initialement écrit Les sept de Chicago pour Steven Spielberg, mais il s’est retrouvé à la barre de ce drame juridique qui relate le procès des sept organisateurs d’une manifestation durant la convention nationale démocrate de 1968. Il obtient ainsi sa cinquième nomination en tant que scénariste. Et Sacha Baron Cohen est en lice pour la première fois comme meilleur acteur dans un second rôle.
Minari, de Lee Isaac Chung — 6 nominations
Où le voir ? Dans les cinémas ou en location en ligne (Amazon Prime, Cineplex Store, Google Play, illico, iTunes Store et YouTube)
En vedette : Steven Yeun (Okja, la série The Walking Dead)
En choisissant de porter à l’écran l’histoire de sa famille, soit celle d’immigrants coréens qui s’implantent en plein cœur de la campagne de l’Arkansas, le réalisateur américain Lee Isaac Chung ne s’attendait pas à ce que son film touche autant le public et la critique. Minari pourrait bien créer la surprise le 25 avril prochain. Ce film permet à Steven Yeun d’être le premier Asiatique américain sur les rangs pour l’Oscar du meilleur acteur.
Nomadland, de Chloé Zhao
Où le voir ? Au cinéma ou sur Disney+ (dès le 9 avril ; abonnement à la chaîne Star requis) — 6 nominations
En vedette : Frances McDormand (Fargo, Trois affiches tout près d’Ebbing, Missouri), David Strathairn (Godzilla, Lincoln)
Ce film séduit les jurys et le public, ayant déjà remporté, entre autres, le prestigieux Lion d’or à la Mostra de Venise et le Prix du public au festival de Toronto. Avec l’histoire de Fern, sexagénaire qui a tout perdu durant la crise financière de 2008 et qui vit dans sa camionnette sur la côte Ouest, la cinéaste chinoise Chloé Zhao a d’excellentes chances d’être la deuxième femme à gagner l’Oscar de la meilleure réalisation (après Kathryn Bigelow en 2008 pour Démineur). Et Frances McDormand pourrait devenir la deuxième femme lauréate d’un troisième Oscar de la meilleure actrice (l’autre étant Katharine Hepburn, qui en a reçu quatre).
Une jeune femme pleine de promesses, d’Emerald Fennell — 5 nominations
Où le voir ? Au cinéma ou en location en ligne (Cineplex Store, Google Play, illico et YouTube)
En vedette : Carey Mulligan (Gatsby le magnifique, Une éducation), Alison Brie (les séries Mad Men et BoJack Horseman)
Carey Mulligan, ici transformée en séduisante vengeresse s’en prenant aux hommes qui veulent abuser d’elle, mérite bien sa seconde nomination comme meilleure actrice. Et pour la première fois de l’histoire des Oscars, deux femmes concourent dans la catégorie de la meilleure réalisation, soit Chloé Zhao et, pour ce long métrage, Emerald Fennell. La parité n’est pas atteinte (à peine 16 des 100 films les plus populaires de 2020 ont été tournés par des femmes), mais c’est un pas dans la bonne direction.
des Oscars, deux femmes concourent