
L’anecdote est éclairante : deux garçons, qui ont fait des études de théologie et qui enseignaient à l’université allemande de Tübingen, appelés ensemble comme experts en 1962 au concile Vatican II, n’ont pourtant cessé de s’affronter. L’un, Joseph Ratzinger, de caractère austère et légaliste, est devenu pape, l’autre, Hans Küng, enjoué et ouvert à la science, a été marginalisé et même interdit d’enseignement.
Maintenant qu’un nouveau pape souriant est chargé de l’Église de Rome, remplaçant le triste Joseph Ratzinger, dépassé par la tâche colossale de réformer cette institution corrompue, se joue le dernier acte du conflit fondamental qui oppose les deux théologiens. À 86 ans, Hans Küng publie un essai sur Jésus, qui est un acte de foi catholique et un appel à moderniser la pensée vaticane. De son côté, Benoît XVI se terre, enfermé dans un château.
Le théologien suisse compare tout d’abord à celles de Jésus les vies et morts de Confucius, Bouddha et Mahomet, dont il respecte les messages humanistes, mais qui n’ont pas comme le Christ souffert sur la croix pour l’humanité. Dans l’histoire des grandes âmes, écrit-il, seul Jésus a fait la promotion d’un royaume sans en tirer un profit personnel.
La méthode de Küng est rigoureuse. Il lit les quatre Évangiles, dont on sait qu’ils ont été rédigés dans le siècle qui a suivi la mort du Christ et qu’ils comportent différentes affirmations tenant plus de la légende que de la vérité, en situant le récit du Nouveau Testament dans son contexte.

On peut imaginer l’effervescence religieuse de l’époque en voyant les hassidim d’aujourd’hui tourner autour de leurs synagogues. S’opposaient plusieurs groupes pieux qui reprochaient au Nazaréen ses fréquentations.
« Jésus s’est commis avec les marginaux de la société, les bannis, les hérétiques, les déclassés », rappelle Küng. On le voyait souvent à table, à faire la fête sans se soucier des interdits.
Se fiant aux découvertes récentes de la science historique, Küng ne retient que ce qui est avéré, rejetant les inventions des prosélytes. Ainsi, la naissance virginale du Fils de Dieu et son Ascension lui semblent impossibles pour un esprit du XXIe siècle. Par contre, la Crucifixion et la Résurrection demeurent les piliers de sa foi, car l’histoire rapporte la condamnation du roi des Juifs sans procès, et même si « revenir d’entre les morts » n’est pas plus crédible que naître d’une vierge, d’autant plus qu’il n’y eut aucun témoin de cette résurrection, il croit néanmoins au message pascal. Pourquoi ? Le propre de la pensée de Hans Küng est de centrer sa foi non pas sur la Résurrection, mais sur le Ressuscité. C’est l’homme Jésus qui l’intéresse et son message qui le nourrit.
Aux yeux de Küng, ce Jésus était un révolutionnaire à la fois politique et religieux, mais il n’avait aucun intérêt pour le pouvoir, s’opposant aux courants dominants de l’époque, dénonçant les pharisiens légalistes ou les zélotes, prédisant l’arrivée imminente du royaume de Dieu. En fait, Jésus de Nazareth se situait dans une perspective apocalyptique, alors courante : le règne de Dieu s’annonçait pour les vivants, la fin du monde était toute proche.
Bien sûr, le prophète s’est trompé, 2 000 ans plus tard le message d’amour divin n’a pas eu le succès escompté, les hommes n’ont cessé de s’entretuer, n’ayant aucune envie « d’aimer leurs ennemis ». Avec son Jésus, Hans Küng ne convertira aucun athée, mais il force l’admiration, car des chrétiens de sa trempe font honneur à sa religion.

Jésus
par Hans Küng
Seuil
283 p., 34,95 $
Ça va au ciel ça un pape? Pas sûr de ça moi.
L’ignorance des fondamentaux de la foi chrétienne et son rejet nous rapprochent à nouveau de la barbarie qui se diffuse de plus en plus dans notre monde déboussolé. L’auteur de cet article, étant journalise, devrait être moins partisan dans ce qu’il dit. Non ! Monsieur Godbout, le Christ, parole de Dieu incarnée, ne s’est point trompé. Heureusement, beaucoup essayent de le suivre parce qu’ils ont saisi le sens du véritable amour. Benoît XVI est un vrai et un grand théologien. Küng choisit de croire aux vérités qui lui plaisent. Cependant, par la foi et la raison, tous les mystères et les enseignements du christianisme peuvent être accueillis et compris dans le cadre de l’amour infini de Dieu qui s’est abaissé pour nous élever à Lui. Malheureusement, ceux et celles qui les rejettent tendent inévitablement à l’adoration de leur propre raison orgueilleuse ou d’autres faux dieux et mythes.
Étienne
Dieu?
Qui?
Dieu qui?
Il n’a pas de nom de famille?
Ciel…serieux? Les papes et al sont les rois de la grande superstition!
Au Canada, mais surtout au Québec, quasi impossible d’avoir un journaliste qui couvre le religieux… et qui ne se couvre de ridicule. Pourquoi ne pas faire une honnête recension d’un auteur intéressant, sans se comprommettre dans des affirmations à l’emporte-pièce qui révèlent… que l’auteur n’a rien compris des nuances de Hans Kung (a fortiori Joseph Ratzinger)? Pas croyable. Vite, du vrai journalisme en matière religieuse, et ça presse!
Le père noël aussi existe ou a existé.
Mais il n’a jamais été prouvé qu’il a passé aussi souvent par les cheminées en apportant des cadeaux!