Trois questions à Debbie Lynch-White

Dans La Bolduc, drame biographique de François Bouvier, l’actrice Debbie Lynch-White incarne Mary Travers Bolduc, la première chansonnière québécoise.

Vous avez raconté avoir « braillé [votre] vie » après avoir lu le scénario du film. Qu’est-ce qui vous a profondément émue dans ce récit ?

Je me suis beaucoup attachée à Mary dès ma première lecture du scénario. Je ne me sentais pas très loin d’elle : elle me faisait penser aux femmes de ma famille au Nouveau-Brunswick par sa force, sa fierté et sa détermination, malgré la misère. Je trouve que Frédéric Ouellet, l’auteur, a su raconter cette histoire avec énormément d’humanité et de sensibilité.

Mary Travers Bolduc est considérée comme une pionnière du mouvement d’émancipation des femmes. En quoi son histoire est-elle féministe ?

Je pense qu’elle a été une féministe sans le savoir. Elle était dans l’action, elle devait nourrir ses enfants avant tout. Elle a évidemment pris plaisir à la musique et aux tournées, mais elle a aussi vécu de grands déchirements entre ce que la musique lui apportait et ce que le clergé et la société la poussaient à faire. Simplement en donnant des spectacles et en étant la pourvoyeuse de sa famille à une époque où c’était l’homme qui mettait le pain sur la table, Mary a été un modèle de femme moderne pour son temps. Elle chantait les valeurs de l’époque, mais faisait le contraire ! Elle a donné une voix forte et de l’espoir au peuple.

Qu’est-ce que ce film ancré dans les années 1920 et 1930 dévoile sur notre époque ?

Le film transmet des valeurs très québécoises : la générosité, la force, la résilience, la fierté malgré la misère, la fête, la famille. Ça nous rappelle d’où l’on vient et qui nous sommes. Même s’il y a encore de grands progrès à faire par rapport aux droits de la femme, je pense que ça fait du bien de jeter un regard sur le chemin qui a été parcouru avant nous. En salle à compter du 6 avril. (Olivier Boisvert-Magnen)

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Sur votre écran

Alpha et Oméga
Avant la pièce, il y a la websérie. En guise d’amuse-gueule au spectacle de science-fiction de Daniel Brière, Alexis Martin et Christian Vanasse qui sera présenté à l’Espace Libre du 24 avril au 19 mai, le public est convié à participer à sa création par l’intermédiaire d’un site interactif.   À alphaetomega.artv.ca.

Trop

Evelyne Brochu et Virginie Fortin sont de retour pour une deuxième saison d’aventures relationnelles des attachantes sœurs Isabelle et Anaïs. Les deux comédiennes montrent une belle complicité à l’écran, et les textes signés Marie-Andrée Labbé abordent avec humour et tendresse le trouble bipolaire. À compter du 21 mars à vero.tv.

Microphone

Louis-Jean Cormier revient à la barre de cette émission où il réunit des artistes autour d’un micro afin de revisiter des succès et classiques de la chanson québécoise. Parmi les invités cette année, on trouve Zachary Richard, Isabelle Boulay et Klô Pelgag. Le jeudi à 20 h, à Télé-Québec.

 (Valérie Thérien)

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La Bolduc féministe ? À l’heure du politiquement correct ,
certaines voient des féministes partout . On n’a jamais pensé
à Mary Travers en terme de féministe . Cela ressemble à
de l’instrumentalisation . À ce compte-là , madame Rose Ouellette ( La Poune ) a précédé la Gaspésienne au royaume
des .

Pourquoi parler d’instrumentalisation??? J’ai 70 ans et j’ai toujours dit que j’avais été élevée par une mère féministe. Elle avait simplement le besoin d’être une personne à part entière. Ces femmes dont Mme Travers, dit la Bolduc, ont simplement tracé, par leur vie, des chemins pour les plus jeunes. Elles vivaient leur vie en s’assumant malgré l’environnement politique, religieux et familial.

Vous avez tout-à-fait raison. C’est de la récupération à 100%. Cela dit, c’était une femme courageuse et hors de l’ordinaire. Ce que l’on passe sous silence cependant, c’est que son genre musical était loin de faire l’unanimité, plusieurs la considérant comme «quétaine».