Yannick Nézet-Séguin partage sa carrière entre l’Orchestre Métropolitain, à Montréal, l’Orchestre de Philadelphie et le Philharmonique de Rotterdam, aux Pays-Bas. En 2020, il deviendra directeur musical du Metropolitan Opera de New York, la plus importante institution culturelle américaine.
Sur la beauté
« La musique dite classique a toujours été une façon d’exprimer les choses qui ne se disent pas en mots. Et de rassembler les gens. Mais c’était aussi une manière d’analyser, de réfléchir, d’imaginer les mouvements sociaux, que ce soit les guerres ou les célébrations. Cette musique transporte des valeurs qui traversent le temps. Et qu’on doit continuer de présenter pour mettre en contexte notre monde. »
Sur son métier
« C’est insécurisant de guider 100 musiciens, d’être scruté par eux. Ça crée parfois des mécanismes de défense, comme l’arrogance. Je comprends ce réflexe-là, mais il est contre-productif. Si je veux que l’expérience musicale soit pleinement humaine, il faut que la relation entre le chef et les musiciens soit aussi pleinement humaine. »
Sur sa mission
« La communication est maintenant indissociable de la musique. L’obligation d’être relevant [pertinent], comme disent les Anglais, d’avoir notre raison d’être dans une société et d’être davantage en interaction avec la ville dans laquelle on joue. Et c’est de moins en moins difficile de convaincre les musiciens d’accepter cette mission d’éducation et de décloisonnement. »
Sur son succès
« Je vois mon visage sur les grandes affiches, et je n’arrive pas encore à comprendre que je suis là. Ce que je voulais faire, c’était me centrer autour du signifiant, beaucoup plus que la carrière en tant que telle. Et c’est peut-être une des clés d’une certaine réussite. »
Cet article a été publié dans le numéro d’octobre 2017 de L’actualité.