L’argent des proches, ou love money, ne sert pas qu’à démarrer une entreprise. Les parents donnent de plus en plus souvent un coup de pouce financier à leurs enfants pour l’achat d’une première maison. La raison : la hausse fulgurante du coût de l’immobilier résidentiel. En avril dernier, le prix moyen des reventes des propriétés au Québec était d’environ 451 000 $, selon l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec.
« Nous avons beaucoup de questions au sujet de l’aide financière parentale pour accéder à la propriété, même si cela tarde à se traduire en gestes concrets dans la réalité », confirme Sandy Lachapelle, planificatrice financière et présidente de Lachapelle finances intelligentes, un cabinet indépendant de services financiers. Après tout, le sujet est délicat. Lors d’un récent sondage en ligne mené pour le compte des Professionnels hypothécaires du Canada, une personne sur trois a répondu qu’elle croyait n’être jamais en mesure d’acheter une maison pour elle et sa famille.
Pour que propriété ne rime pas avec ruiné
Financer sa progéniture pour lui permettre de devenir propriétaire doit être une décision réfléchie. Attention aux élans du cœur, qui peuvent avoir des conséquences désastreuses sur ses finances personnelles. « On ne veut pas avoir une incidence négative sur sa retraite, explique l’experte. Il est important de faire une mise à jour de son scénario de décaissement d’actifs pour s’assurer d’en avoir assez pour soi-même. »
Ce scénario vaut également pour les personnes qui accèdent à la propriété immobilière pour la première fois. À quoi bon disposer d’une propriété s’il est impossible de la posséder sans se ruiner? Une généreuse mise de fonds, gracieuseté de papa-maman, peut rapidement devenir un cadeau empoisonné si une bonne planification financière n’est pas effectuée en amont. Comme quoi l’achat d’une propriété ne se résume pas à un bête calcul de remboursement hypothécaire mensuel; il faut aussi entretenir son bien, payer l’impôt foncier (la fameuse taxe municipale) et ainsi de suite.
Les risques de l’endossement
Parmi les options qui s’offrent aux parents pour aider fille ou fiston à s’acheter une maison, celle du don a la réputation d’être la plus simple en matière de paperasserie. Cela est d’autant plus vrai depuis l’avènement du compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP), qui permet de préparer cette importante acquisition. « En aidant leur enfant à cotiser, les parents rendent possible ce projet à long terme. En plus, l’enfant va chercher une déduction fiscale sur le montant de sa cotisation », indique Sandy Lachapelle.
Si le prêt par un parent à un taux d’intérêt prescrit est aussi avantageux, ce n’est pas le cas de l’endossement. Devenir copropriétaire avec son enfant signifie en effet que les parents deviennent eux aussi responsables de l’emprunt. « C’est de loin l’option la plus risquée », résume celle qui recommande par ailleurs de visiter son notaire pour modifier son testament si la banque parentale participe au projet. D’abord pour prévoir ce qui adviendra en cas de décès des bailleurs de fonds, mais également pour faire preuve de transparence envers les autres membres de la fratrie quant à l’aide offerte. Pour que la love money rapproche la famille au lieu de la diviser.
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