
Le Québec et le Canada n’ont jamais compté autant de diplômés universitaires, et la compétition entre ces derniers est féroce. Certains emplois qui demandaient autrefois un baccalauréat exigent aujourd’hui une maîtrise. Désormais, plus le niveau d’éducation est élevé, plus on a de chances d’intégrer le marché du travail. Mais est-ce plus payant ?
Pas nécessairement, explique Mircea Vultur, chercheur et professeur à l’Institut national de la recherche scientifique et auteur du livre La surqualification au Québec et au Canada, paru aux Presses de l’Université Laval en 2014. « En médecine et dans le domaine de la santé en général, les diplômes de deuxième et de troisième cycle sont payants. Mais ce n’est pas le cas de tous les diplômes. Parfois on observe même un taux de rendement négatif, si on mesure tout le temps et les ressources investis dans les études par rapport au salaire qu’on va gagner par la suite », note-t-il.
En ce sens, le chercheur remarque une « diminution relative de la valeur des diplômes sur le marché du travail ». « Le diplôme est de plus en plus nécessaire, mais aussi de moins en moins suffisant », explique-t-il. D’autres critères entrent en jeu : l’expérience est très valorisée, mais également les traits de personnalité et les qualités du candidat. En outre, nombre d’employeurs ont perdu confiance en la valeur des diplômes et favorisent aujourd’hui la formation continue en milieu de travail.
Mais le chercheur souligne qu’il est réducteur de mesurer les effets bénéfiques des études simplement sous l’angle du rendement économique. Dans ses recherches, Mircea Vultur note que l’éducation universitaire génère toutes sortes « d’externalités positives pour l’ensemble de la société ». Notamment, il est démontré que les personnes éduquées jouissent d’une meilleure santé et que l’espérance de vie augmente avec le niveau de scolarité.
Les diplômés savent également mieux gérer leur argent. Ils ont souvent des fonds de pension et ils sont couverts par des régimes de retraite et d’assurance collective. De façon globale, les gens plus éduqués exercent « une influence positive sur leur entourage ». « Les études permettent d’enrichir la vie. Jouir d’une oeuvre d’art, apprécier un bon roman, ce sont tous des facteurs qui contribuent au bonheur », conclut le chercheur.
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Cet article a été publié dans le numéro de décembre 2021 de L’actualité.
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