
Pour Luc Lefebvre, président de Crypto.Québec, se faire espionner par un logiciel de type « RAT » (pour remote access Trojan), « ce n’est pas du tout de la science-fiction ». Et pas besoin d’être un agent secret pour y avoir accès.
« Il y en a tellement, souligne l’expert. Certains sont partagés gratuitement par des individus dans des dépôts de codes comme GitHub. Il y a aussi les logiciels destinés aux parents qui veulent surveiller les activités en ligne de leurs enfants. »
La firme Avast a comptabilisé une hausse de 51 % des logiciels espions, ou spywares, et des logiciels traqueurs, ou stalkerwares, entre mars et juin 2020 par rapport à janvier et février 2020. Une tendance notée aussi par Crypto.Québec. « Chaque semaine, des femmes qui affirment être espionnées par des ex, des stalkers, communiquent avec nous. »
Comment se protéger
Heureusement, on peut adopter quelques comportements simples pour réduire les chances d’être infecté et surveillé à son insu. « Ne jamais cliquer sur un lien qui vient d’un inconnu, propose d’abord Luc Lefebvre. On va ainsi se protéger contre la majorité des espiogiciels d’acteurs non étatiques [les pirates]. »
Comme un maliciel peut être installé en moins de temps qu’il le faut pour prendre une douche, on doit aussi restreindre l’accès physique à ses appareils. Penser à changer ses mots de passe fréquemment et à les garder secrets, ou utiliser les verrous biométriques, si son téléphone en est équipé, constituent de bonnes pratiques.
Il faut également reconnaître les indices que son cellulaire est « RATé ». « Souvent la batterie se décharge rapidement et l’appareil devient chaud, l’écran s’allume tout seul ou encore des icônes apparaissent et disparaissent », énumère l’expert.
Et si on pense que son téléphone est compromis? On peut le redémarrer en « mode sans échec » et effacer les applications louches ou inutilisées, ou encore remettre l’appareil à ses réglages d’usine.
Ces précautions peuvent être efficaces, mais cela ne vous indiquera pas qui vous espionne. Pour ça, « il faut demander à une firme spécialisée de réaliser une analyse qui révélera ce qui s’est passé. Une fois cette analyse effectuée et les preuves recueillies, on peut consulter un avocat ou porter plainte à la police », explique Luc Lefebvre.
Quiconque possède un appareil électronique et une connexion peut être espionné par des logiciels RAT. Adopter ces quelques trucs simples et rester aux aguets peut contribuer à prévenir en partie les atteintes à la vie privée.
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