Ancien directeur général pour le Québec et l’Atlantique de la Fondation David-Suzuki, Karel Mayrand a rejoint en juin 2020 la Fondation du Grand Montréal à titre de président-directeur général.
Le lancement de la campagne « Pas de VUS pour moi » d’Équiterre a suscité un débat au sujet de l’omniprésence des véhicules utilitaires sport (VUS) sur nos routes, et de leur effet sur le climat, la sécurité et le portefeuille des Québécois. À l’heure où le prix du litre d’essence dépasse les deux dollars, où le pouvoir d’achat des ménages est grugé par l’inflation et où la prolifération des VUS met en péril nos cibles climatiques, le débat sur ces véhicules est devenu incontournable, et il est temps pour l’industrie automobile de rendre des comptes.
Pour bien comprendre les enjeux actuels, il est essentiel de nous rappeler le contexte qui a vu apparaître les VUS à la fin des années 1970, à une époque qui ressemble beaucoup à la nôtre. Retournons dans la seconde moitié des années 1970. Les États-Unis traversent une période de stagnation économique et d’inflation qui frôle les 10 %. À la suite du choc pétrolier de 1973 causé par l’embargo des pays membres de l’OPEP, le prix du baril de pétrole a été multiplié par quatre et le prix de l’essence à la pompe a doublé. Après le second choc pétrolier provoqué par la révolution iranienne en 1979, le prix du gallon d’essence aura triplé en moins de 10 ans.
Les images de l’époque frappent l’imaginaire : en raison de pénuries de carburant, de longues files de rutilantes et énormes voitures américaines se forment autour des stations-service. Devant cette situation, et dans le but de diminuer la dépendance des États-Unis au pétrole étranger, le président Jimmy Carter adopte en 1975 de nouvelles normes d’efficacité énergétique des véhicules qui vont entrer en vigueur graduellement de 1978 à 1984. Ces normes comportent une clause échappatoire pour la catégorie des camions légers (pensez camionnettes de type pickup ou Econoline), qui n’ont pas à atteindre les mêmes seuils d’efficacité énergétique que les voitures de promenade.
Toujours plus de VUS !
L’industrie automobile s’engouffre dans cette faille dès la fin des années 1970 pour commencer à exploiter le segment des VUS. Le Ford Bronco, vendu à 14 000 exemplaires en 1977, s’écoule à plus de 100 000 unités en 1979. Chevrolet propose quant à lui le Blazer, alors que Jeep n’est pas en reste avec le Cherokee. Au début des années 1990, Ford lance l’Explorer, un modèle familial à quatre portières qui connaît un succès foudroyant et contribue à démocratiser encore plus ce type de véhicule. Le camion léger, originalement conçu pour le transport de marchandises ou pour les zones rurales, devient alors un véhicule urbain destiné au transport de personnes.
Pendant 25 ans, de 1984 à 2009, l’industrie automobile bloque toutes les tentatives de rehausser les normes d’efficacité énergétique des véhicules, et profite de l’exemption pour les camions légers pour faire croître en parallèle le segment particulièrement lucratif des VUS. Ce n’est qu’en 2009, sous la présidence de Barack Obama, alors que GM et Chrysler sont pratiquement en faillite, que les normes fédérales sont enfin rehaussées aux États-Unis. La clause échappatoire pour les camions légers est maintenue, et la table est mise pour une explosion des ventes de VUS.
Les constructeurs automobiles inondent alors le marché de nouveaux modèles de VUS. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le nombre de VUS vendus sur le marché américain est multiplié par plus de trois, puisqu’il représente 2,8 millions d’unités immatriculées en 2010 et 8,6 millions en 2021. À l’échelle mondiale, pendant la même période, ces véhicules passent de 16,5 % à 45,6 % du marché automobile.
De 2010 à 2021, le nombre de VUS en circulation dans le monde bondit de moins de 50 millions à 320 millions. Pour l’année 2021 seulement, l’AIE enregistre une augmentation de 35 millions de VUS !
Un segment marginal il y a deux générations confirme donc sa place prépondérante ; ce choix des consommateurs a été conditionné volontairement par les campagnes de marketing tous azimuts de l’industrie automobile.
La hausse vertigineuse des ventes de VUS n’est pas sans conséquences pour le climat. De 2010 à 2018, ces véhicules ont représenté la deuxième source de croissance des émissions de GES sur la planète, toujours selon l’AIE, qui affirme par ailleurs qu’en 2021, s’ils avaient été un pays, les VUS se seraient classés sixièmes au palmarès des plus grands émetteurs mondiaux de GES, avec 900 millions de tonnes.
Le VUS moyen d’aujourd’hui est légèrement moins énergivore qu’une voiture de 2009, mais il consomme en moyenne 20 % plus d’énergie qu’une voiture de 2021, selon Équiterre. Environnement Canada ajoute, dans Rapport d’inventaire national 1990-2019 : Sources et puits de gaz à effet de serre au Canada, qu’« en 2019, les camions légers (une catégorie incluant les véhicules utilitaires sport [VUS], de nombreuses camionnettes et toutes les fourgonnettes) ont émis en moyenne 31 % plus de GES par kilomètre que les automobiles ».
Ces différences peuvent paraître minimes, mais compte tenu du remplacement massif des voitures de passagers par des VUS dans le parc automobile, elle est suffisante pour effacer pratiquement tous les gains réalisés avec les nouvelles normes.
Et au Québec ?
La Belle Province n’est pas en reste, puisque les VUS et les camionnettes (pickups) y auraient représenté 71 % des ventes de véhicules en 2021, selon l’édition 2022 de l’État de l’énergie au Québec, un rapport publié par la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal. Parmi les modèles préférés des consommateurs, pas moins de six « camions légers » accapareraient à eux seuls 20 % des ventes : le Série F de Ford, le RAV4 de Toyota, le Sierra de GMC, le CR-V de Honda, le RAM de Dodge et le Silverado de Chevrolet.
Le nombre de VUS et de camionnettes parmi les véhicules de promenade en circulation au Québec s’est accru de 70 % en une décennie, atteignant près de 2,2 millions en 2020. Il s’est ajouté 140 000 VUS sur les routes du Québec en 2020 seulement. Un VUS vendu au Québec en 2020 se détaillait 10 000 dollars de plus en moyenne qu’une voiture standard, et les profits des constructeurs reposent en bonne partie sur la marge de bénéfice plus élevée associée à ces modèles.
Selon une analyse des données de l’inventaire des émissions de GES réalisée par Équiterre, l’augmentation du nombre de VUS représente à elle seule 55 % de la hausse des émissions de GES du Québec depuis 2015, et l’industrie qui se vante de son engagement pour le climat continue d’allouer près de 80 % de ses budgets publicitaires à ses véhicules les plus polluants.
Des représentants de l’industrie affirment que des modèles électriques sont de plus en plus proposés, mais ceux-ci sont distribués au compte-goutte, et uniquement parce que la norme zéro émission adoptée par le Québec et 10 États américains force désormais les constructeurs à vendre un nombre minimal de véhicules électriques. Rappelons que l’industrie s’est opposée à ces normes partout où elles ont été fixées et qu’elle a fait activement campagne pour les rendre le moins contraignantes possible au Québec, ce qui contribue à empêcher la province d’atteindre sa cible d’électrification des véhicules pour 2030.
Les véhicules électriques sont beaucoup moins profitables que les VUS, ils sont même souvent produits à perte par les constructeurs. C’est pour cela que ces derniers ont peu d’intérêt à accélérer la cadence, écrivent les consultants de la firme américaine McKinsey.
Encore aujourd’hui, l’industrie poursuit son travail de lobbying pour protéger ses profits en retardant nos objectifs climatiques. Elle a d’ailleurs tiré parti de la présidence de Donald Trump pour faire annuler une seconde phase de rehaussement des normes prévue pour 2025, une décision récemment cassée par le président Biden. Ultimement, ce sont les consommateurs qui font les frais de cette stratégie de l’industrie, eux qui conduisent des véhicules 40 % plus coûteux à l’achat et 20 % plus énergivores en moyenne qu’une voiture. La différence va dans les poches des constructeurs automobiles et des pétrolières.
Nous voici donc près de 50 ans après le premier choc pétrolier, avec un litre d’essence qui dépasse les deux dollars ainsi qu’une inflation galopante qui grève le pouvoir d’achat et aggrave l’endettement des ménages, le tout sur fond de crise climatique. L’industrie automobile continue de mettre agressivement en marché des véhicules plus gros, plus lourds, plus chers et plus énergivores, qui représentent l’une des plus importantes causes de l’augmentation des émissions de GES au Québec, aux États-Unis et un peu partout dans le monde. Les VUS sont aux années 2020 ce que les gras trans étaient aux années 1990. Il est temps pour nos gouvernements de les réglementer plus sévèrement, et pour l’industrie automobile de rendre des comptes relativement à son bilan catastrophique en matière de contribution au réchauffement climatique.
Un article intéressant et instructif pour nous rappeler que nous sommes tous et toutes responsables de cette dérive sociale et humaine de nos choix face à la détérioration de notre planète et de notre santé. Certes, les constructeurs automobiles sont doublement responsables mais ceux qui les nourrissent le sont tout autant.
Un point non mentionné est que Les gens achètent des VUS parce qu’ils se sentent plus en sécurité qu’une berline car on est assis plus haut. Les constructeurs ont abaissé les autos pour les rendre plus sportives et économiques en essence. Cependant on est assis à terre , tellement que c’est pénible pour la majorité des gens.
La catégorisation extrême des VUS fait des malheureux: les propriétaires de Subaru Forrester par exemple. Ce véhicule haut est parfait pour les personnes qui préfèrent descendre de leurs véhicules plutôt que de s’extirper de leurs berlines.
Parfaitement d’accord avec vous.Et par exemple, essayez de monter a bord d’une toyota corolla versus un Rav 4 lorsque vous avez 75 et plus.Et pour la consommation d’essence, c’est pas mal la même chose entre un Rav4 et une Camry.Sans compter la commodité de ces véhicules. Et même pour les véhicule électrique, les vus sont plus populaires.
Le bilan de décès des piétons est en augmentation en raison du VUS. Pas si sécuritaire que ça
@ Caroline:
D’où tenez-vous cette affirmation ? Toutes les fois où j’ai entendu parler d’un piéton frappé ou écrasé par un véhicule dans les journaux, la télé ou la radio, c’était par des autobus de transport en commun, des déneigeuses ou des camions remorque dont la visibilité (de ces trois types de véhicule) est loin d’être parfaite. Si des piétons ont été renversés à la croisée de chemins, c’est un pur hasard que ce soit par un VUS, car le même conducteur qui, dans les mêmes circonstances, aurait été en voiture ¨standard¨ l’aurait frappé de toute façon. Les deux (piéton et conducteur) ont chacun leur part de responsabilité dans un accident. Un VUS n’est pas plus dangereux qu’un fusil quand on sait s’en servir consciencieusement.
@ C.d’Anjou
Madame Caroline cite le rapport d’Équiterre
https://www.equiterre.org/fr/ressources/limpact-des-vus-sur-la-securite
@ Daniel Grant
Ah bien sur, Équiterre… un autre apôtre de la pensée unique qu’il ne faut surtout pas contrarier. Je comprends. Merci.
Merci pour cet article très intéressant. Malheureusement, je crois que les gouvernements ne feront rien, comme ils n’ont rien fait depuis des années pour contrer la hausse des émissions de GES. Il y a un laisser faire de la part des autorités en matière environnemental, un beau discours peu d’actions concrètes. En plus, les gouvernements subventionnent grassement l’industrie automobile et n’exigent rien en retour. On est à genoux devant eux. Et ils continuent de vendre des gros bateaux comme véhicules comme si de rien n’était, empochent les profits et au diable l’environnement !
Justement, je voulais remplacer mon bon petit Yaris de 2006 cette année, pour apprendre que Toyota ne les vend plus au Canada. Pourtant c’est une voiture idéale pour une/deux personnes et même une petite famille.
Et que dire de toutes les annonces montrant de gros VUS en nature!
Continuez avec ce genre de raisonnement et bientôt on va demander au gouvernement de forcer les gens à manger du brocoli trois fois par semaine car vous pensez que c’est bon pour la santé. Si les gens achètent des Vus, c’est que ça répond à un besoin que les manufacturiers comblent. Lorsque les Vus vont être électriques, on va encore les critiquer car c’est la mode et on doit trouver des coupables. La bonne cible s’appelle les États-Unis, la Chine et l’Inde. On peut faire ce qu’on veut au Québec mais ça n’aura aucune incidence si les trois suspects ne font rien.
Ça, personne ici au Québec ( et Canada) ne veut le savoir. La France émet pour 1% des GES et elle est 10 fois plus populeuse que le Québec et 2 fois le Canada. Proportionnellement, on ne produirait donc que 0.1% des GES mondiaux, et il faudrait que nous mettions notre économie à genoux pour plaire à ces apôtres de la bienpensance. On a vu ce qu’a donné et ce que donne encore la Covid côté main d’œuvre, production, transports etc. pour une diminution d’à peine 8% de nos émissions. Que donnerait donc 50% de diminution ??? Un pays sous le niveau du tiers-monde.
La religion nous promettait le paradis si nous étions bons et l’enfer si nous étions méchants. C’est exactement la même chose avec la nouvelle religion du GIEC, et pour la même raison, des hommes se prennent pour des dieux en prétendant connaître la nature plus que Dieu lui même (et je suis athée).
La consommation d’un véhicule dépend principalement de trois facteurs: son poids, son rouage (4×4) et sa cylindrée. Une auto (ex: Golf R 4×4, 9.1 l/100) peut consommer autant voire plus qu’un VUS (ex: Subaru Crosstreck, 8.0 l/100). Il faudrait surtout blâmer les véhicules lourds dont les camionnettes à usage urbain (conso moyenne: 11.7 l//00).
La rigueur vous imposerait de distinguer les VUS dits « compacts » (RAV4, CR-V, etc.) des autres plus gros. Mon père a déjà eu une « familiale » ou « station wagon » Vauxall qui était une petite auto. Ce ne sont pas des « camions », un terme devenu imprécis. Au cas où vous douteriez de mon honnêteté intellectuelle, je n’ai pas de VUS.
Je trouve que ça commence à ressembler à une chasse aux sorcières: les acheteurs de VUS sont devenus les méchants pollueurs, donc la cible à abattre. De plus, mettre VUS et camion léger dans le même panier est une erreur: La plupart des VUS sur le marché (CR-V, RAV4, etc) sont des voitures avec une autre carrosserie et partagent souvent les mêmes moteurs et boîte de vitesses; la différence de consommation s’explique uniquement par le poids additionnel et le système de rouage intégral. Pour les véritables camions légers (F-150 et cie), c’est une autre histoire, mais tant qu’il n’y aura pas d’alternative plus viable, ils seront encore là pour un bon bout de temps.
Toutefois, imposer aux fabricants des cibles de vente et de production pour des véhicules dont le coût de production est élevé et qui ne se vendront pas c’est insensé et exagéré. Les gouvernements ont déjà la taxe sur le carbone; Ils devraient donc plus se concentrer sur la création de systèmes de transport en commun électrifiés et efficaces pour rendre l’utilisation de la voiture moins attrayante.
Le consommateur en est encore à se demander si une voiture électrique est le véhicule qui répond à ses besoins. Quand la popularité de ces véhicules va augmenter (dans un avenir probablement plus proche qu’on ne le pense), les constructeurs automobiles seront au rendez-vous. De toute façon, il y a déjà une sélection naturelle qui est en train de se faire: avec l’augmentation du prix de l’essence, les consommateurs vont se recentrer sur leurs besoins réels et vont y penser plus d’une fois avant de considérer l’achat d’un véhicule énergivore.
Un très bon article, très intéressant, mais malheureusement très biaisé. Jeter seulement le blâme sur les constructeurs automobiles dans un contexte de libre marché est un peu simpliste. À la base, ils sont là pour faire de l’argent et vendre des véhicules que les gens veulent. Je pourrais en dire long sur le sujet, mais je résume avec ceci: les ventes des véhicules plus énergivores est inversement proportionnel au prix de l’essence à la pompe. Pour exemple, lorsque le prix à la pompe a chuté après la grande récession de 2008, les ventes de petites et moyennes voitures en Amérique s’est effondré. La réalité est que lorsque l’essence n’est pas chère, peu de gens se soucient de la consommation du véhicule qu’ils considèrent acheter. Et les gouvernements hésitent à prendre les mesures qui s’imposent pour diriger la consommation des gens: tenir le prix à la pompe élevé via les taxes, imposé un régime de taxe variable sur les véhicules en fonction de leur consommation, augmenter les frais d’immatriculations annuels pour les gros véhicules. À plus de $2.00 le litre, je ne vois pas beaucoup de changements dans le comportement des gens, je ne peux que conclure que l’essence est toujours trop bon marché.
Monsieur Gingras
Peu importe le prix de l’essence à la pompe, le marché est faussé en faveur des pollueurs.
Il ne représente pas le vrai coût p.c.q. ça n’inclût pas les dommages à l’environnement et la santé publique causés par l’industrie des hydrocarbures.
Quel chef d’entreprise n’aimerait pas le plaisir de se préoccuper que de la colonne des revenus et des subventions? Les dépenses et les externalités négatives sont aux frais des contribuables.
Pour comparer une voiture thermique VT et un VE, il faudrait que les 2 soient zéro émission, j’aimerais bien voir le coût, l’autonomie, le poids et le cycle de vie d’un VT zéro émission.
Merci pour ce bon résumé, monsieur Mayrand.
Ça montre bien que l’argument du VE qui serait trop cher est creux et manipulateur.
Quand on voit le nombre de propriétaires prêt à payer 10 % plus cher et consommer 20% de plus pour s’acheter un gros char à boucane, on ne peut plus généraliser et dire que seuls les nantis peuvent se permettre un VE. Il y a différents types de nantis.
Que dire de ces nantis qui ont les moyens de s’acheter une ou plusieurs Tesla, mais qui continuent d’acheter des gros chars à boucane style VUS et pikoppes? (Tesla modèle X est un VUS aussi, mais zéro émission)
On a qu’à observer ces grosses bagnoles à pollution et leurs accessoires qui augmentent le prix à des niveaux supérieurs aux VE les plus dispendieux. Beaucoup pourraient s’acheter une ou même deux Teslas avec ce qu’ils ont dépensé.
Si ce n’est plus le portefeuille qui fait obstacle, serait-ce l’ignorance de la mobilité électrique, la mauvaise foi ou ce plaisir exquis de polluer sans entraves?
Comme dit monsieur Gingras …l’essence est toujours trop bon marché…?
L’information juste est tout ce qu’il faut pour convaincre les gens de bonne volonté, mais dans un état pétrolier comme le Canada qui subventionne 14 fois plus l’industrie fossile que les énergies renouvelables, où seulement 2 provinces sur 10 ont des incitatifs pour aider ceux qui ne sont pas nantis et veulent faire partie de la transition énergétique,
a-t-on vraiment l’information juste à propos de la mobilité électrique?
Je ne peux m’empêcher de remarquer l’omerta sur le cycle de vie du VUS comme s’il y allait de soi que tout le cobalt utilisé pour désulfurer les raffineries de pétrole pour remplir les réservoirs de VUS n’aurait aucun lien avec les enfants dans les mines du Congo
et toute la quantité de terre rare utilisée dans les catalyseurs de raffineries et de moteurs à combustion ne semble pas poser de problème aux faux écolos qui marinent dans les fausses solutions de pétroleux.
M. Daniel Grant
votre hargne envers le pétrole, j’en suis sur, empêche bien d’honnêtes gens d’adhérer sincèrement à votre ligne de pensée. Tout en vous concédant bien des points, je ne peux m’empêcher d’être rétif envers vos arguments vitrioliques. Il ne faut pas oublier, monsieur Grant, que le pétrole sera toujours nécessaire, ne serait-ce que pour fabriquer les pneus de votre Tesla et la finition intérieur de celle-ci. Sans oublier tous les accessoires maintenant faits de plastique qui supportent notre vie moderne.
Bien des gens s’achètent de gros bolides avec plein de gadgets luxueux comme vous dites qui fait en sorte qu’ils pourraient se payer une ou deux Tesla, mais n’oubliez pas ceux qui ne peuvent réellement pas se payer une voiture de $60,000 sous prétexte qu’elle est verte (???) à 100% en s’endettant pour 10 ou 15 ans. Ajoutez à cela les hypothèques salées et le coût de la vie qui ne cesse d’augmenter. Aimez-vous vous sentir pris à la gorge monsieur Grant?
En étant moins fanatique, vous me seriez plus sympathique.
Monsieur d’Anjou
Oui c’est difficile de cacher ce que je ressens envers cette industrie …(insérez l’épithète de votre choix).
Souvenons-nous que cette industrie fabrique 2 sortes de produits, durables comme vous dites bien, pneus et accessoires qui durent des années. Ce n’est pas ce qui fait problème, c’est une pollution ponctuelle qui peut se régler localement avec une volonté politique.
Mais un baril de pétrole qui part en fumée chaque seconde qu’il brûle ou chaque kilomètre parcouru dans le monde par des milliards d’humains, ça, vous devrez m’accorder que ce n’est pas durable, et c’est ça qui nous enfonce dans ce trou toxique. D’autant plus que nous avons les solutions rentables pour remplacer ce gaspillage énergétique irresponsable. Ces barils de pétrole pourraient être utilisés pour fabriquer des produits utiles et durables.
Ces nantis qui peuvent se payer des réservoirs pleins à plus de 2$ le litre pourraient tout aussi bien s’acheter des Tesla. Ce qui permettrait de créer un marché de VE d’occasion que …ceux qui ne peuvent réellement pas se payer une voiture de $60,000 … comme vous dites pourraient éventuellement s’en payer une Tesla ou un VE usagé et participer à la transition. Il faut commencer par ceux qui ont l’argent. C’est la politique de Tesla de commencer par ceux qui le peuvent, pour ensuite arriver à faire la Tesla pour tout le monde, avec les avancées de gigamoulage de métal en fusion pour le modèle Y. Je pense que nous n’avons jamais été aussi proches d’avoir la Tesla abordable pour tous.
Merci de votre réaction, j’apprécie. Je ne cherche que les mots justes pour arriver aux vraies solutions, p.c.q. cette industrie n’a que de fausses solutions à offrir et ça échauffe le débat.
Ce qui me rappelle le titre d’un livre:
Peut-on sauver le climat avec ceux qui le détruisent?