L’auteur est professeur à HEC Montréal et titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie. Il est notamment expert dans le domaine des politiques énergétiques et des marchés de l’électricité.
La route grande ouverte, l’horizon dégagé. Vous et votre voiture pouvez partir à l’aventure : montagnes, lacs, déserts — tous les obstacles sont surmontables. La liberté de découvrir. Le rêve américain.
Tout le monde a plus ou moins vaguement en tête ces images de liberté associées à la voiture, dans lesquelles nous pouvons à notre guise parcourir des kilomètres pour rejoindre des lieux idylliques, seul ou en petit groupe. C’est sans doute une des images les plus fortes de l’American way of life, où l’individualité s’exprime en grande partie par la capacité à se déplacer dans un véhicule motorisé, sans contrainte, sur des routes qui nous ouvrent d’infinies possibilités. S’il va de soi que notre véhicule est payé avec notre argent, que le carburant aussi est à la charge de l’utilisateur, il en est tout autrement pour le coût de la route. On « emprunte » un chemin, il ne nous appartient pas : la route est gratuite pour tout le monde… sauf pour les gouvernements qui la paient.
C’est un des paradoxes les plus surprenants de la vie nord-américaine : alors que l’automobile est un profond symbole d’individualité et de liberté, son usage repose sur l’engagement collectif d’entretenir un réseau routier planifié et géré par l’État, selon des principes qu’aucun gouvernement communiste ne pourrait rejeter : centralisation, coûts mutualisés, absence de signal de prix.
Cet accès égalitaire et sans discrimination à la route (pourvu que vous ayez un véhicule) ne se trouve presque jamais remis en question, alors qu’en éducation ou en santé, on jongle régulièrement avec des idées de tickets modérateurs ou de hausse des droits de scolarité. Des idéologues de droite avancent des suggestions pour désengager l’État de toutes sortes de secteurs, mais jamais du financement des routes ! Les péages sur les autoroutes ont été abolis en 1984 sous René Lévesque, et à part sur le pont de l’autoroute 25 et sur l’autoroute 30, personne ne paie pour rouler sur de l’asphalte du Québec. C’est toutefois le cas sur de longs tronçons d’autoroutes en Ontario (la 407), aux États-Unis et évidemment en Europe.
Pourtant, il est plus que jamais temps de revoir le financement du réseau routier. De nombreuses études ont montré que cette approche collectiviste donne l’impression que la route est gratuite et encourage, par l’absence de prix, l’étalement urbain et l’usage de véhicules individuels. Il faut donc passer à un système où les usagers participent plus directement au financement, pour deux raisons principales : nous avons besoin d’un réseau routier et nous devons transformer la mobilité.
L’importance d’un réseau routier
Des cyclistes aux camionneurs, tout le monde bénéficie des routes. Elles permettent de se déplacer efficacement et d’occuper le territoire. Elles sont un ingrédient clé de notre vitalité économique, sans lequel notre développement serait compromis. Au Québec, les routes sont cependant mal en point. Selon le rapport annuel du ministère des Transports du Québec (MTQ), la proportion de routes ayant une chaussée en bon état est passée sous les 50 % pour la première fois en 2019, et cela induit des coûts deux fois plus élevés au Québec que la moyenne canadienne. Des nids-de-poule réapparaissent constamment et les fermetures d’urgence de ponts ou viaducs nous rappellent cruellement le déficit d’entretien des infrastructures routières.
Les principales sources de financement du réseau routier sont les frais d’immatriculation des véhicules (1,3 milliard) et la taxe sur les carburants (2,3 milliards), selon le rapport annuel du MTQ et la récente étude de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie. Les coûts du réseau routier « supérieur » (autoroutes, routes nationales et régionales ainsi que structures telles que les ponts et les tunnels) étaient à eux seuls de 3,3 milliards en 2015. Avec les routes municipales, il y a un déficit et des enjeux de financement.
Mais les usagers directs des routes ne sont pas exposés aux coûts totaux, puisque la route semble gratuite. Ils l’utilisent donc plus que ce qui serait optimal : plus de déplacements, plus de véhicules lourds, plus d’étalement. Avec l’électrification des transports et la cible de la politique énergétique 2030 du Québec de réduire de 40 % les ventes de produits pétroliers, le gouvernement vise indirectement à diminuer de 40 % ses revenus provenant de la taxe sur les carburants (soit près de 1 milliard !). Il faudra donc amputer d’une somme équivalente le financement des routes, à moins d’une hausse des impôts ou de coupes en éducation ou en santé. Mis à part une consultation en 2019 sur le financement de la mobilité, dont aucun document ou conclusion n’a encore été rendu public, le gouvernement n’a rien annoncé pour combler ce manque à gagner.
Alors que le réseau routier est déjà sous-financé par rapport aux besoins, on prévoit éliminer une des sources de revenus des routes, la taxe sur l’essence !
La taxe kilométrique est une solution efficace, selon plusieurs chercheurs, et elle est déjà en place dans plusieurs régions du monde pour les camions. Dans sa plus simple expression, une telle taxe serait prélevée annuellement par une lecture de l’odomètre, à un taux autour de 3 cents le kilomètre, pour correspondre aux sommes recueillies avec la taxe sur les carburants. Avec la technologie GPS, elle pourrait être basée sur les déplacements en temps réel, comme le font les applications mobiles d’aide aux itinéraires. Cette solution est recommandée par plusieurs acteurs comme la Chambre de commerce du Montréal métropolitain ou la Fondation David Suzuki. Une taxe kilométrique permettrait de faire payer directement les usagers, tout en pouvant être modulée selon le moment d’utilisation (période de congestion ou non), le poids du véhicule (les véhicules lourds endommagent bien plus les routes que les véhicules légers) et le lieu d’utilisation (en plein centre-ville ou au fin fond d’un rang à la campagne). Elle empêcherait ainsi que les véhicules électriques viennent profiter d’un service essentiel (la route) sans en payer leur part et que les camions lourds, qui se multiplient plus rapidement que tous les autres types de véhicules, échappent à une juste contribution. Évidemment, d’autres solutions sont possibles, comme des coûts d’immatriculation plus élevés selon les véhicules. Des combinaisons pourraient être faites.
Transformer la mobilité
S’il faut assurer l’avenir des routes du Québec, il faut aussi mener une lutte contre les changements climatiques. Cela appelle à une transformation de notre société, notamment en réduisant nos émissions de gaz à effet de serre. Au Québec, près de 45 % de celles-ci viennent du secteur du transport. Si l’électrification fait partie de la solution, on doit également viser à réduire le nombre de véhicules ; les construire demande des ressources et de l’énergie, et leur accessibilité favorise l’étalement urbain. Cet étalement détériore des écosystèmes et requiert, lui aussi, davantage de ressources et d’énergie : béton, asphalte et tous les matériaux nécessaires pour agrandir les villes.
Une taxe kilométrique envoie un signal direct aux usagers, qui façonne leurs choix à court et à long terme. Son absence, par la gratuité apparente des routes, a guidé le développement du Québec depuis 50 ans : première, deuxième et troisième couronnes des villes, croissance du parc automobile, domination accrue du transport de marchandises par camion, par rapport au train ou au bateau, etc. Son instauration est nécessaire non seulement pour financer les routes, mais aussi pour contribuer à transformer la mobilité. Bien conçue, elle serait un incitatif direct à parcourir moins de kilomètres, dans des véhicules plus petits et plus partagés. Elle aiderait à financer le réseau routier que nous méritons, tout en réorientant la mobilité vers des solutions plus durables.
Le rêve américain d’une liberté sans entrave au volant serait sans doute un peu écorché. Mais ce ne serait qu’une injection de responsabilité dans notre mobilité, qui permettrait de rouler plus durablement sur les routes que nous aimons.
Je n’ai rien contre une nouvelle taxe à condition qu’il enlève celle sur l’essence, on paie déjà notre part. L’électrification change les choses et il faut s’ajuster mais payer au km en plus de la taxe sur l’essence c’est trop.
Je comprends la nécessité d’investir dans les routes. Je crois qu’une part des taxes sur l’essence était destiné aux routes. Mais comme toute taxes ou contribution au gouvernement l’argent est toujours dépensé ailleurs. Un autre exemple est l’argent que nous avions placés si ma mémoire est bonne dans l’assurance automobile, quand il y a eu un surplus le gouvernement l’a utilisé ailleur et ensuite a augmenté nos contributions. Je suis d’accord avec le principle mais ce ne doit pas être le gouvernement qui va investir cette argent ailleurs que sur les routes. Je n’ai tout simplement pas confiance en ce processus. Merci
La taxe sur l’essence ne suffit pas à couvrir les frais des routes. Il faut aller piger dans les autres taxes et impôts perçus pour payer et entretenir les infrastructures routières. La question du « détournement » d’argent n’est pas des automobilistes vers d’autres activités, mais des autres activités vers les automobilistes.
Bonne réflexion, j’espère que les ministres des transports en prendront connaissance et agiront dans le bon sens.
ENcore une taxe? Les automobilistes la paient déjà la taxe pour les routes. Taxe sur l’esence (qui devait servir aux routes) mais que les gouvernements se servent pour autres dépenses folles comme subventionner leurs amis de grosses entreprises. Financer des voitures électrique qui sont nettement plus pesantent qu’une voiture ordinaire et qui n’ont pas la taxe sur l’essence. Alors Les Suzuki de ce monde peuvent aller se rhabiller.
M. Diddridge, les autombilsites ne paient pas assez pour couvrir le coût des infrastructures routières. Si en plus vous vous opposez à une taxe kilométrique, vous allez faire un cadeau de plus aux conducteurs de VÉ. Votre logique est dur à suivre.
Un gouvernement n’a pas d’argent, il gère l’argent de nos impôts, taxes, etc. Il est donc faut de dire que les routes sont gratuites; ces infrastructures ont été construites et plus ou moins entretenues avec notre argent. Nous utilisons donc les installations que nous nous sommes payées.
C’est vrai mais comme les revenus ne sont pas suffisant pour l’entretien correct des infrastructures routières il faut augmenter ces revenus d’une façon ou d’une autre, sinon la détérioration va s’accéléré. Je vois 2 problèmes avec la taxe au kilomètre suggéré par M. Pineau. La principale est que ce sont les véhicules lourds qui endommage le plus les routes. Il faudrait donc que la taxe au kilomètre soit proportionnel au poids du véhicule. Le deuxième problème est que la majorité des kilomètres parcourus sont sur les infractructures des municipalités (hormis les poids lourds qui eux font principalement du longue distance). De plus comment contrôler ces kilomètres. Est-ce qu’il faudra installer des émetteurs dans chaque véhicules et des détecteurs à chaque kilomètre de route qui enregistre le passage des véhicules. Grosse infracstructe technologique et informatique en perspective.
Vous avez bien raison, c’est pour cela que j’écris « l’impression que la route est gratuite ». C’est cette impression qui est problématique et qui justifie qu’on fasse évoluer la manière de faire payer pour les routes.
Monsieur Pineau
Parlez nous de la manière de faire évoluer la manière de faire payer pour la pollution de l’air, de l’eau contaminée par les échappement et les égouttements de pétrole, d’huile et de liquide de refroidissement qui finissent par gruger l’asphalte avec toute cette chimie puis dans les fossés au long des routes et qui intoxiquent les animaux qui boivent cette eau polluée que les moteurs à combustion dégagent.
Hi hi ha ha,
Taxons les non-fumeurs pcq ils ne payent pas les taxes que les fumeurs payent sur les paquets de cigarettes.
Est-ce que les non-fumeurs (VE) créent un manque à gagner en taxes ou dégagent des surplus dans le budget de la santé en tuant moins de gens?
Quelle rhétorique tordue M.Pineau, comme d’habitude dans vos interventions sur les énergies propres et la mobilité électrique.
…Elle empêcherait ainsi que les véhicules électriques (non-fumeurs) viennent profiter d’un service essentiel (la route) sans en payer leur part (par les fumeurs) … OUF
Comme pétroleux vous aimez bien prévenir le monde comment c’est cher un VE, mais alors où peuvent bien aller les taxes de vente des VE? Demandez à un prof d’économie où s’accumulent les taxes de toutes sortes et comment elles sont distribuées.
Vos sous-entendus biaisés sont tellement grossiers, que c’est surprenant de voir l’Actualité vous accorder une page.
La seule chose qui est valide dans votre propos est la taxe kilométrique mais elle doit l’être pour TOUS, pas seulement pour les VE.
Et la taxe kilométrique devrait aussi s’appliquer dans les accords de libre-échange pour éviter de se faire servir des oeufs de la Saskatchewan quand on demeure à côté d’une ferme qui vend des oeufs chez nous. Mais ça ferait couler moins de pétrole et dérangerait les pollueurs que vous défendez.
Si on ne subventionnait pas autant cette industrie de pollution par nos taxes, en resteraient-il assez plus pour l’entretien de nos routes?
Merci de dire que la seule chose valide dans mon texte est la taxe kilométrique, parce que c’est la seule chose que mon texte cherchait à défendre. Je ne parle en rien des subventions aux VÉ. Et évidemment, la taxe kilométrique doit s’appliquer à tous les véhicules. Idéalement elle serait modulée selon les dommages causés à la route et le moment d’utilisation.
Monsieur Pineau
votre détestation des VE et des énergies renouvelables est légendaire, vous nous l’avez assez souvent dit dans les média.
J’ai été surpris de l’absence des subventions aux VE dans votre article,
Votre complaisance envers les subventions aux pollueurs du fossile à coup de milliards par année, qui gavent les initiés du fossile mais ruinent nos économies, est difficile à comprendre si la subvention est vraiment ce qui vous indigne dans les VE.
Remarquez que ma Tesla 3 est plus légère qu’une BMW série 7 et que pour moins de $80,000 elle est plus performante avec la même puissance et beaucoup moins chère que la BMW ($104000 ou plus) et en plus la Tesla ne pourrie pas l’air que vous et vos enfants respirent. Mais eux on les laisse tranquille, ils peuvent polluer en paix sans entrave.
Parlez nous des dommages causés à la route des BMW / Cadillac / Mercedes / Porche plus pesantes que les VE et de leur poussière de pneu si chère au pseudo-écolos.
Combien devrait-on payer de taxe pour le privilège de polluer l’air qu’on respire?
Ces personnes assez riches pour acheter une Tesla pour chaque membre de leur famille et qui continuent à acheter ces bagnoles de luxe qui polluent, ne semblent pas vous indigner.
Rappelez vous que beaucoup de propriétaires de Tesla ne sont pas tous riches mais ont dû trimer dur pour sauver assez d’argent et participer à la transition, et arrêter de polluer votre air.
Beaucoup n’auraient tout simplement pas acheté de Tesla sans la subvention et continuerait à vous polluer et alimenter la pompe à fric, c’est ça que les pétroleux veulent.
Oui mais les taxes d’électricité que les VE payent et qui vont dans NOTRE économie locale,
dont les bagnole à pétrole profite …sans payer leur part…
faudrait d’abord faire payer les bagnole à pétrole pour ne pas contribuer à notre économie locale en énergie propre et de faire payer ces pollueurs pour les dégâts sur la santé et la destruction de l’environnement.
Ne pas faire payer les pollueurs pour la santé ni l’environnement est un très grand manque à gagner pour le budget de la santé et de l’environnement.
Les propriétaires de VE sont des citoyens aussi responsables sinon plus qui n’ont pas plus de difficulté que les autres avec leurs obligations avec les taxes qui incluent l’entretien des routes.
La taxe kilométrique est juste pour tout le monde et je pense que les propriétaires de VE n’ont aucune objection, mais de faire croire qu’on ne payerait pas notre juste part, ça. c’est de la propagande de troll de pétrole.
Oui révisons le système de taxation puisqu’il y a une nouvelle économie qui s’installe avec la mobilité électrique et les énergies propres mais il ne faut se faire enfumer par les charlatans du fossile.
M. Grant, je suis un ardent défenseur du marché du carbone, qui vient pénaliser les produits pétroliers tout particulièrement. J’applaudis Trudeau qui annonce que la taxe fédérale sur le carbone augmentera à 170$ d’ici 2030, soit l’équivalent de 40¢ par litre d’essence. Je trouve qu’il faudrait effectivement taxer davantage les produits qui polluent l’air. On ne peut pas tout dire en un texte, celui-ci portait sur le financement de la route qui est nécessaire pour votre Tesla et les vélos. Je ne veux pas pénaliser les VÉ, je veux simplement que les politiques soient durables et équitables. Quand on a des problèmes de congestion et un parc automobile croissant, et que le transport en commun est sous-financé, je trouve que donner des subventions aux VÉ, qui statistiquement sont achetés par des ménages à revenus plus élevés, n’est ni une bonne chose, ni durable, ni équitable. J’ai bien conscience que votre Tesla aurait été plus cher, et j’en suis bien désolé.
Vous pensez par ailleurs que je «déteste» les énergies renouvelables… si c’était vrai, je me demande pourquoi des compagnies comme Boralex, Evolugen, Greenfield Global ou Hydro-Québec seraient des partenaires de ma chaire à HEC Montréal.
Monsieur Pineau. La taxe carbone j’ai bien peur n’est qu’une bondieuserie qui fait rire les pollueurs dans leurs barbes, pcq ils savent très bien qu’ils n’auront qu’à monter le prix à la pompe et si c’est trop cher il seront subventionnés à coup de milliards de nos taxes, les gilets jaunes en savent quelque chose en France.
Non ce que ça prend c’est de la règlementation qui forcent les pollueurs à des résultats mesurables, c’est ça que l’armé d’avocats des pollueurs ne veulent pas entendre.
Pensons à l’industrie automobile qui ment à tout le monde à propos des émanations, Diéselgate.
Avec de la règlementation VW a due plier et payer des milliards d’amende et changer d’orientation pour aller vers la mobilité électrique.
Nous avons besoin de règlementations pour forcer les pollueurs du fossile à des résultats mesurables, et il faudra arrêter de casser les instruments de mesure.
Les subventions aux VE sont nécessaires pour accélérer la transition vers un avenir durable pour l’humanité, sans les subventions seuls les riches pourront se les payer et ce ne sera pas assez. Nous avons besoin que le VE soit disponibles pour tous les budgets.
C’est la congestion d’auto polluantes qui cause problème pas le VE.
Le VE nous mène vers le TAAS (transport as a service) ou robotaxi qui fera diminuer énormément la quantité de voitures, on ne peut pas faire ça avec des bagnoles à pétrole.
Une taxe, c’est toujours une taxe. Certains esprits n’y verront qu’une autre emprise des gouvernements sur les citoyens. Toutefois, peu importe le domaine, un raisonnement « conscient » des situations de coûts assumés par l’état (Routes, Infrastructures diverses, ou même certains Services) ne laisse aucun doute sur la nécessité d’avoir une base de tarification en fonction de l’utilisation que chacun en fait. Cette approche rendrait chaque citoyen beaucoup plus responsable dans ses choix de consommation et d’utilisation. Sans oublier l’équité vis à vis de chacun.
Et la taxe sur le carburant vous en faites quoi M. Pineau? C’est une taxe au kilomètre. Plus on utilise la route plus on paye de cette taxe. C’est la façon la plus simple de financer les routes. De plus une part de celle-ci est retournée au municipalités puisqu’on roule souvent en ville. Ça me semble un arrangement équitable. Ça fonctionnerais bien si le gouvernement affectait tous les revenus de cette taxe à l’entretien des routes. Est-ce bien le cas? De plus il suffit d’augmenter cette taxe si les revenus sont insuffisant pour l’entretien des routes. En ce moment les véhicules électrique ne représent qu’un très faible pourcentage du parc automobile donc c’est sans conséquence.
C’est parce qu’on veut électrifier les transports qu’une taxe kilométrique est particulièrement nécessaire. Elle ne l’est pas immédiatement, mais le deviendra et doit être préparée. En faisant diminuer les ventes d’essence (ce qui est l’objectif du gouvernement), on est en train de creuser un trou dans la fiscalité des routes. Vous avez par ailleurs raison qu’il faut prendre en compte le poids des véhicules. C’est pour cela que j’écris que la taxe kilométrique devrait être « modulée selon le moment d’utilisation, le poids du véhicule et le lieu d’utilisation ».
M. Pineau ceci est un exercice de stigmatisation contre le VE.
Avec un amoncellement de demi-vérités semblables il est facile de déconstruire votre récit en ajoutant l’autre demi.
Voyez-vous quand il y aura 40% de moins de revenu de taxes d’essence, au détriment des écoles et hôpitaux du Texas, il y aura 40% de plus de revenu de taxes électriques au bénéfice de notre économie locale, 40% de plus d’emplois bien payées dans les énergies renouvelables et la mobilité électrique
et 40% de moins de milliards à importer du pétrole. Cela ne ferait-il pas l’affaire de l’HQ?
Et combien de mortalité précoce due à la pollution fossile pourrons-nous éviter?
Et combien aurons-nous évité de pertes occasionnées par les changements climatiques?
C’est ça le sujet et vous oubliez d’en parler.
Demandons aux économistes comment ça peut améliorer le budget du QC pour l’entretien des routes qui auront 40% de moins de dégâts causés par les émanations des moteurs à combustion.
Non cette taxe au VE est une tactique utilisée par les états pétroliers pour décourager les indécis d’acheter un VE.
Hmmm Allez comprendre pourquoi?
La bonne question n’est pas « qui paiera pour nos routes » car c’est bien sûr nous les contribuables mais bien « comment paierons (répartirons) nous la facture pour son utilisation ». Bon article, il porte à la réflexion.
Contrairement à ce qui est écrit en exergue de cette chronique, il n’est pas pleinement exact que l’État puise dans ses revenus pour entretenir les routes. Seulement une partie. La capacité d’emprunt de l’État permet de financer une part importante des opérations. Qui plus est, l’entretien de toutes les routes n’est pas à la charge du Ministère des transports uniquement.
Pour ce qui est du financement direct kilométrique de l’entretien des infrastructures routières, les taxes entre autre sur l’essence servent actuellement à financer l’entretien quotidien des routes, puisque le montant payé par les automobilistes est proportionnel ; par voie de fait au nombre de kilomètres parcourus. Donc ce sont bien les utilisateurs qui actuellement payent pour les frais réguliers d’entretien.
Lorsqu’on se donne un peu le temps d’étudier la fiscalité. On s’aperçoit que ce que les États ou les collectivités locales susceptibles de lever des contributions, qu’ils hésitent à élever les taux d’imposition de quelques points variables entre les divers paliers de revenus ; ceux qui gagnent plus payent plus, c’est aussi simple que cela ; ils préfèrent plutôt remplacer les impôts (constamment impopulaires) par toutes sortes de taxes et de prélèvements toujours populaires auprès d’une frange de la population toujours assez bien nantie et protégée comme il se doit.
Ce qui est proposé ici par monsieur Pierre-Olivier Pineau, c’est une idée mille fois resucée de faire payer l’utilisateur et par le fait même d’ajouter une nouvelle taxe aux taxes. Je suis particulièrement surpris qu’en 2021 on soit encore tellement peu imaginatif, toujours aussi peu intelligent et autant dépourvu du moindre esprit critique.
Ainsi le « bobo » qui habite au centre d’une grande ville bien desservie par les transports en communs, ce bobo ne paiera pas une cent de taxes (ou très peu) sur le kilomètre parcouru parce qu’il n’a pas vraiment besoin d’une auto, même s’il dispose d’un revenu très enviable, fait parfois de toutes sortes de rentes généreuses….
S’il ne prend pas la route pour ses voyages, il prendra l’avion et cela a aussi un impact sur le réchauffement de la planète, l’environnement, la transmission de toutes sortes de maladies, pas seulement la Covid 19, la gonorrhée, le sida et quelques choses comme ça. Et quand on attrape ça, en plus de devenir un agent de transmission, on se fait soigner par après tout aux frais de l’État.
Dans le même temps le citoyen qui habite dans une lointaine banlieue parce qu’il n’avait pas les moyens de vivre en ville et dont le couple doit prendre respectivement son char pour aller travailler, ils devront dépenser un minimum de 1500 dollars par année de plus pour l’entretien de routes qu’ils ont ou non empruntées.
Une personne retraité qui vit en région, dont les revenus sont plafonnés, qui ne peut se déplacer qu’en auto, qui utilise son véhicule modérément en moyenne une dizaine ou une vingtaine de kilomètres par jours, devra quand même acquitter entre dix et vingt dollars de taxes supplémentaires par mois pour causer une usure marginale sur des chemins qui souvent ne sont pas prioritaires en matière d’entretien, quand ce ne sont pas des chemins à la charge des MRC.
Quand l’industrie du camionnage devra acquitter cette taxe kilométrique qui d’ailleurs — pour être équitable -, devrait être de plus des 3 cents proposés puisque ce sont les camions qui contribuent le plus à l’usure des routes ; il relève de l’évidence que cela aura aussi une incidence sur les prix. Donc le fardeau sera d’autant plus lourd pour ceux et celles dont les revenus sont modestes et les charges déjà trop élevées.
Que dire de ces routes plus ou moins mal pavées, qui s’usent plus vite que prévu et ce en raison de cette règle désuète des « appels d’offres ». Certains pavages réalisés au prix du marché voici 50 ans, ne requièrent que des entretiens mineurs quand d’autres ici et maintenant sont désormais à refaire en partie ou en totalité au bout de dix ans. Faudrait donc que ce soit l’utilisateur qui paie pour l’incompétence, l’impéritie d’élus ou de sous-ministres (administrateurs non élus) qui ignorent tout de la construction lorsque vient le moment de prendre de sages décisions.
Ne serait-il pas plus convenable de jouer de transparence pour connaître très précisément les sommes qui doivent être allouées à l’entretien de chaque infrastructure existante, les sommes nécessaires à la construction ou les réfections majeures d’infrastructures, de présenter clairement les besoins, les échéances, toutes les avenues de financement, de consulter les populations pour savoir ce qu’elles sont prêtes à offrir de plus en tenant compte de leurs revenus et de leur situation ?
Observer les saines règles de base de la planification, s’assurer que l’entretien ou les réfections embrassent des règles de développement durable clairement établies, selon les meilleures pratiques en matière des technologies de la construction. Aller chercher les ressources humaines et les ressources financières là où elles sont plutôt que de se réfugier dans l’attentisme permanent, les faux semblants, le « patchage » à outrance, la remise de travaux majeurs constamment et les expédients.
Ce qui relève ici de la tautologie, c’est que si on veut vraiment que l’utilisateur paye plus, il conviendrait alors que les résultats concrets, visibles et mesurables soient au rendez-vous. Mais dans ce texte complètement déconnecté de toute réalité, l’auteur dans une bouffée délirante ne se contente pas seulement d’une taxe kilométrique, il envisage plutôt toutes sortes de financements supplémentaires à la charge des usagers sans offrir en contrepartie la moindre obligation au niveau des résultats.
— En conclusion :
Ceux qui ont accès à l’assiette au beurre, n’en ont jamais assez, ils veulent toujours mettre plus de beurre sur leur pain. Pour laisser avec magnanimité quelques miettes à ceux et celles qui en ont le plus besoin. Tout cela est vraiment pitoyable en tous points.
Pourquoi taxer le kilometre, on devrait taxer les heures que le moteur tourne, plus équitable pour les régions éloignées. Dans ces régions les gens font plus de kilomètres en beaucoup moins de temps. Beaucoup moins de pollution par kilomètres. De cette façon, on taxerais ceux qui laissent tourner leurs moteurs pour avoir plus de confort.
M. Gauthier, très bon point,
oui je pense que se serait encore mieux que le km.
Comme moi ça doit vous donnez envie de hurler quand vous voyez ces gros machins polluants au Diésel tourner au RALENTI pendant des HEURS, oui des HEURS pour RIEN.
En plus d’être bruyant ça pourrie l’air qu’on respire.
Pour utiliser l’expression de l’auteur, il y a un gros manque à gagner à ne pas payer pour la pollution.
Ça pourrait payer les routes.
Pour le moment, on devrait se concentrer sur les taxes d’essence vu que la très grande majorité des véhicules roulent à l’essence et qu’on peut facilement augmenter son coût, surtout pour les particuliers. Il faudrait aussi reconnaître que la plus grande partie des dommages à nos routes le sont par les camions lourds, surtout les «dump trucks» qui sont omniprésents et qui devraient payer leur juste part des réparations des dommages qu’ils ont causé.
Enfin, le coût des routes et de leur entretien est plus élevé ici qu’ailleurs au Canada et il serait souhaitable de confier la planification, la construction et l’entretien des routes à un organisme neutre et indépendant du gouvernement et qui n’a pas pour objectif secondaire de donner des contrats aux amis du parti. On épargnerait beaucoup d’argent pour les contribuables et pour les utilisateurs de la route.
C’est bien simple: les gouvernements ne sont pas sérieux quand vient le temps de concilier environnement et transports. Le fait que le parc automobile augmente beaucoup plus rapidement que l’utilisation des transports en commun montre hors de tout doute que la balance des inconvénients et le rapport qualité-prix demeurent favorables à l’automobile. Et les politiques n’aident pas. Par exemple, l’évolution du prix de la carte d’abonnement de la STM dépasse largement l’inflation depuis 10 ans : hausse tarifaire moyenne de 2,25% (72,75$ à 89,50$) versus une hausse moyenne de l’IPC de 1,8% au Québec. La hausse réelle dépasse même 3% si on inclut l’abolition par le gouvernement Trudeau du crédit d’impôt pour les usagers. Et pendant ce temps on subventionne à tour de bras l’achat d’un véhicule électrique. Les considérations électorales semblent l’emporter sur l’environnement.
M. Langlois, et pendant ce temps on subventionne à coup de milliards par année les pollueurs du fossile pour nous polluer encore plus.
La transition vers la mobilité électrique passe par l’achat de VE et tant que les VT ne paieront pas la juste valeur de leur pollution il y aura toujours cette fausse illusion que le véhicule thermique est moins cher.
Il faut encourager l’achat de VE pour TOUS les budgets par subvention direct (ou indirect comme les bagnoles à pollution),
sinon seuls les riches pourront se payer un VE et ce ne serra pas assez.