Devenir un arbre après votre mort ? C’est l’idée derrière ROOTS, une urne funéraire faite de marc de café mise en marché par l’entrepreneure montréalaise Marie-Claude Lemire, fondatrice de Muses Urnes Design.
Le principe est simple : on sème des graines de catalpa, de pin sylvestre ou de faux-acacia dans un pot en fibre de tourbe. Après trois mois de croissance à l’intérieur, on place l’arbrisseau dans l’urne avec les cendres du défunt, avant de le planter sur un terrain privé, dans une forêt publique ou dans l’un des trois cimetières du Québec qui acceptent ce type d’inhumation (à Prévost, Granby et Shawinigan).
Composée de chaux et de marc de café (récupéré dans une succursale de Starbucks), la partie inférieure de l’urne se biodégradera en deux semaines. Ce mélange inusité — une trouvaille signée INÉDI, un centre collégial de transfert de technologie affilié au cégep de Lanaudière — permet de neutraliser le pH élevé des cendres funéraires, explique Marie-Claude Lemire. « On a testé une centaine de matériaux afin de trouver une combinaison garantissant la croissance de l’arbre. »
En surface, une coupole en argile blanche — qui sert à la fois de repère et de monument en attendant que l’arbre grandisse — se désintégrera progressivement pendant les deux années suivant la mise en terre.
Cette réincarnation végétale participe à l’action climatique, puisque les arbres captent naturellement le CO2 présent dans l’atmosphère, souligne l’entrepreneure. En outre, « non seulement on détourne du café du rebut, mais la personne qui choisit cette méthode d’inhumation laisse derrière elle un matériau biodégradable, ce qui n’est pas le cas du métal ou du plastique, par exemple ». Chouette façon de perpétuer la vie.
Une présentation de unpointcinq, média de l’action climatique au Québec

Cet article a été publié dans le numéro de juin 2019 de L’actualité.
Bonjour, est-ce que ce type d’inhumation permet d’avoir une plaque ou une pierre tombale attestant pour longtemps de notre passage sur terre?
Je fais un peu de généalogie amateur et il m’arrive de visiter des cimetières inconnus pour le plaisir d’être témoin des gens qui ont fait ce que nous sommes. J’aimerais bien que les prochaines générations puissent en faire autant.