Une leçon de mobilisation

Pourquoi avons-nous collectivement réussi à changer nos comportements durant la pandémie mais avons-nous de la difficulté à le faire pour combattre l’urgence climatique ?

Photo : Sebastien St-Jean / AFP / Getty Images

Le bon côté de la pandémie, s’il y en a un, a été de révéler notre capacité à modifier nos comportements pour le bien commun, alors que cela nous semblait impossible pour combattre l’urgence climatique. Valériane Champagne St-Arnaud, professeure de marketing social à l’Université Laval, explique pourquoi.

Pourquoi la pandémie entraîne-t-elle une mobilisation sociale beaucoup plus forte que l’urgence climatique ?

C’est principalement dû à la perception du risque. Alors que bien des Québécois n’ont pas l’impression que leur vie est menacée par les changements climatiques, la COVID-19 est quant à elle associée à une menace imminente et létale, ce qui exige des mesures immédiates et des sacrifices pour assurer notre survie.

Allons-nous perpétuer certaines habitudes prises durant la pandémie qui sont bénéfiques au climat ?
La crise sanitaire a obligé bien des gens à adopter des comportements plus écoresponsables, comme la réduction des déplacements automobiles, la planification des achats alimentaires, le télétravail, etc. Il faut cependant être prudent avant de qualifier des comportements forcés de nouvelles habitudes. Une habitude, c’est une structure neuronale tissée dans le cerveau. Et plus elle est enracinée depuis longtemps, plus il est complexe de s’en défaire. Pour « casser » une habitude, il faut répéter un autre comportement très souvent, jusqu’à ce qu’il remplace l’ancien.

Comment voyez-vous l’avenir en ce qui a trait à l’adoption de comportements proclimat ?
Cette pandémie révèle l’importance du tissu social local. On constate notre dépendance aux fournisseurs étrangers, et consommer localement devient une question de survie et de solidarité. Le gouvernement devra se réorienter vers une économie plus verte et locale. De plus, la crise permet d’expérimenter un mode de vie plus lent, plus sain — on entend les oiseaux chanter en ville, on respire de l’air moins pollué… Bref, on goûte à ce que le discours écologiste tente de « vendre » depuis longtemps ! Plusieurs y trouveront des bienfaits qu’ils voudront préserver.
Enfin, cette crise a permis de constater que nous sommes capables de nous mobiliser, ce qui renforce notre croyance en l’efficacité collective : les gestes de l’un, additionnés à ceux des autres, ont un effet réel ! Le succès de cette mobilisation pourra être réexploité dans la lutte contre les changements climatiques, qui est malheureusement freinée par le fait que les gens craignent que leurs gestes individuels aient une portée infime. Mais ils peuvent aussi jouer un rôle important.

170 885 tonnes

C’est la quantité d’émissions de gaz à effet de serre évitée au Québec durant deux mois de confinement, au cours desquels environ 1,5 million de travailleurs ont nouvellement pratiqué le télétravail en laissant leur auto au garage ou en ne prenant pas les transports en commun. Cette quantité correspond à l’empreinte carbone de 17 990 Québécois pendant un an.

Une présentation de unpointcinq, média de l’action climatique au Québec.

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Une leçon de mobilisation
Wow! Ça c’est encourageant! Merci pour cet article plein d’espoir…

« Consommer localement devient une question de survie et de solidarité »

Très bien dit Mme Annick Poitras,

J’ai cessé d’acheter des oeufs de l’épicerie quand j’ai trouvé dans mon sac de produits commandés en ligne des oeufs qui venaient de la Saskatchewan.
Je demeure à la campagne et je suis entouré de fermettes qui vendent des oeufs frais et la stupidité de la chose nous a pété en pleine face pendant la crise.

C’est trop facile de penser en consommateur borné et de croire qu’on sauve de l’argent en payant $80 un produit qui vient de l’extérieur au lieu de $100 pour le même produit local.

Ce qu’on oubli c’est que chaque consommateur est aussi un travailleur et que ce n’est pas $20 qu’on vient d’épargner, mais c’est $80 qui s’envole dans l’économie extérieure et ça c’est bon pour les emplois et la survie des autres.

On ne peut pas réfléchir comme ça avec des produits nécessaires à notre survie.

Dans une société bien ordonnée un produit de nécessité qui vient de l’extérieur ne peut pas être inférieur au prix local, sinon les prix sont faussés et ça incite à des comportements irresponsables, il faut se demander pourquoi:
salaires de misère, non-respect des normes sociales ou lois de protections de l’environnement, non respect des taxes de vidanges et destruction de l’environnement, collusion, corruption etc… ?

L‘importation, c’est pour les produits de luxe et nous devrions payer une taxe kilométrique.

Devant la crise climatique la CAQ de Legault et sa clique de lobbyistes du fossile se comporte comme un capitaine irresponsable qui voit bien l’orage sur l’écran de radar où on se dirige, mais qui ne veut pas changer de cap pour l’éviter pcq et bien
il fait beau ici maintenant,
le ph de la piscine est parfait,
Radio Canada parle des chauve-souris qui pourraient mourir par les pales d’éoliennes mais ne parle pas des êtres humains qui meurent de la pollution du fossile et des enfants qui sont assis dans des écoles chauffées au gaz mortels de Gaz Métro et leurs poumons qui sont à la hauteur des tuyaux d’échappement d’autobus scolaires diésel,
alors tout va bien,
on changera de cap quand ça nous pétera en pleine face.