Ma vue a changé ces derniers temps, et étant donné l’usure de ma monture, j’en ai profité pour en acheter une nouvelle. La facture de mes lunettes : 340 $. Devant cette somme, j’ai pris une grande inspiration, prononcé quelques mots, et pouf ! Le prix était désormais de 310 $.
Eh oui, j’ai effacé 30 $ d’un coup, sans faire d’autres efforts que de réciter une formule toute simple. Celle-ci n’a rien de magique, et n’importe qui peut l’utiliser dans n’importe quel commerce.
L’idée m’est venue d’un épisode, diffusé en 2014, du populaire balado This American Life. Le reporter y raconte l’histoire d’un homme qui demande « tout le temps » s’il y a « un rabais pour les bons gars » quand vient le moment de passer à la caisse dans un commerce. Et une fois sur cinq, il obtient une baisse de prix. Pouf !
Facile, non ? Pourtant, ce n’est que plusieurs années plus tard que j’ai osé essayer cette astuce. Comme le disait le journaliste, il y a quelque chose dans l’idée de demander un rabais « pour les bons gars » qui donne l’impression de ne pas être un bon gars…
J’ai toutefois constaté récemment que si j’enlevais le « bon gars » de l’équation, ma culpabilité disparaissait. Il n’y a pas de honte à demander gentiment s’il est « possible d’avoir un rabais » lorsqu’on fait un achat, et je le fais de plus en plus souvent.
La majorité du temps, ça ne fonctionne pas. La personne au comptoir me répond « non, désolé », et je paie mes achats sans rechigner. Mais à l’occasion, comme avec mes lunettes, j’obtiens une belle économie. Tout ça pour avoir fait l’effort de prononcer quelques mots.
Retirer le « bon gars » n’est cependant pas ma seule adaptation de l’astuce présentée dans This American Life. Premièrement, je ne le fais pas tout le temps. Dans les commerces que je fréquente régulièrement, comme à l’épicerie, je paie le prix indiqué sans rien demander. Je me vois mal quémander une faveur chaque fois que j’y vais — et il y a de meilleures façons d’économiser sur la nourriture.
Deuxièmement, je ne demande pas le rabais au caissier, mais à la personne qui m’a conseillé dans le magasin. Pour le premier, je ne suis qu’un des nombreux inconnus qui font la file et doivent payer le plus rapidement possible. Mais pour le vendeur, je suis le client qui a sollicité son aide ou son avis. Un lien, aussi ténu soit-il, a été créé, ce qui augmente les chances qu’il réponde favorablement à ma demande. Selon Jeswald Salacuse, professeur émérite de droit à l’Université Tufts, à Boston, même quelque chose d’aussi banal que jaser de la météo peut aider dans une négociation !
Parlant de lien, plus celui-ci me semble fort, plus je suis à l’aise de demander un rabais. Par exemple, dans le cas de mes lunettes, je venais de passer 20 minutes avec la conseillère pour essayer différentes paires. Nous avons échangé quelques blagues et, à la fin, j’ai choisi le modèle qu’elle me recommandait.
Toutefois, méfiez-vous si, en entendant votre question, un vendeur propose une réduction sur un produit supplémentaire, telle une garantie prolongée, ou sur un modèle plus cher que celui que vous avez choisi. Cela peut vous donner l’impression d’avoir réussi à obtenir le rabais du bon gars. Mais en réalité, il s’agit d’une dépense de plus, et non d’une économie.
Notez que ces conseils ne sont basés que sur mon expérience personnelle. Libre à vous de les adapter pour trouver la formule qui vous convient, celle qui vous permettra de repousser la gêne afin d’oser demander le rabais que vous méritez — car je suis persuadé que vous êtes une bonne personne.
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