Tout le monde, ou presque, connaît Airbnb, plateforme qui facilite la location de notre maison pendant notre absence, mais peu de gens savent qu’il existe un équivalent pour la voiture, Turo. Arrivée dans trois provinces canadiennes en 2016, cette plateforme originaire des États-Unis y a depuis servi d’intermédiaire dans la location de 44 000 véhicules entre particuliers.
L’idée de louer son auto pendant qu’elle végète dans un stationnement n’est pas bête. Selon un sondage réalisé au Canada en 2019 par Angus Reid Public Affairs pour le compte de Turo, les propriétaires ne passent que 7,3 heures par semaine au volant. C’est donc dire que 96 % du temps, cet actif ne roule pas. Et non seulement il perd de la valeur chaque jour, mais il coûte cher, et pas qu’à l’achat — prix moyen : 27 236 dollars. Les Canadiens dépensent en moyenne 1 500 dollars par an en assurance et 821 dollars en frais d’entretien. Pourquoi ne pas partager la facture avec des inconnus ?
« De 2016 à 2019, j’ai loué ma Toyota Prius 2012 à un rythme soutenu, ce qui a généré des revenus locatifs équivalents aux versements mensuels du prêt auto », raconte le Montréalais Éric Daoust. Sa Prius a été déclarée perte totale à la suite d’un accident lors d’une location. Aucune répercussion sur ses assurances personnelles : dès qu’un locataire a les mains sur le volant, c’est l’assurance de Turo qui couvre les incidents.
Éric Daoust a acheté un modèle électrique en janvier 2020, car il a constaté que les voitures sans pot d’échappement étaient plus recherchées sur Turo. La pandémie a cependant freiné le rythme des réservations. « C’est moins bon qu’avant », convient-il.
À la différence des locateurs traditionnels, Turo permet de choisir le modèle désiré. « Il est facile de dénicher la voiture parfaite pour vos vacances, comme le 4 x 4 pour aller à la pêche », vante Cédric Mathieu, directeur de Turo au Canada.
Turo retient une commission de 30 % sur les coûts de réservation. Les locateurs, selon Cédric Mathieu, tirent des revenus de 768 dollars par mois en moyenne. Ces revenus sont imposables, mais le propriétaire peut déduire les dépenses liées à la possession du véhicule.
Un autre acteur lorgne ce marché : Communauto, le plus important service d’autopartage au Canada. « C’est dans nos cartons depuis quelques années déjà, mais notre expansion au Canada et en Europe a freiné la mise sur pied de ce service. Mais ça s’en vient pour 2021 ou 2022 », promet Marco Viviani, vice-président du développement stratégique.
De la saine concurrence qui pourrait, espérons-le, avoir une influence à la baisse sur la commission prélevée.
Correction: le 17 mai 2021, la version originale de cet article a été modifiée pour indiquer que les locateurs qui utilisent Turo en retirent des revenus moyens de 768 dollars par mois, et non par année.
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