Professeur de psychologie au cégep, Daniel Lauzon* a des doutes existentiels sur ses finances personnelles. «J’ai toujours suivi le long fleuve tranquille en matière d’argent sans vraiment m’arrêter pour me demander si je prenais le bon chemin», raconte-t-il. Alors que se profile la retraite à l’horizon, l’homme de 44 ans veut optimiser son portefeuille, mais il ne sait pas comment et il se demande si c’est vraiment nécessaire.
Ce père de trois grands enfants gagne 79 000 $ par année comme enseignant et touche un revenu d’appoint de 6 000 $ en pratique privée. Son portefeuille d’épargnant comprend, entièrement dans son REER, 98 000 $ en fonds communs et un Fonds FTQ de 4 000 $. Il vit avec sa conjointe, qui présente une situation financière similaire, mais pour les besoins de cette simulation, on n’en tiendra pas compte. Sa seule dépense majeure est le remboursement du prêt hypothécaire de 131 000 $ au taux de 2,6 % (600 $ par mois, en parts égales avec sa conjointe), sur une maison qui vaut 350 000 $.
Sylvain B. Tremblay, planificateur financier chez Optimum Gestion de placements, s’est penché sur le cas de Daniel Lauzon, en supposant une retraite à 60 ans. Force est de constater que le principal intéressé est loin d’être au dépourvu, à sa grande surprise. «Les employés de l’État cotisent au RREGOP — Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics —, dit Sylvain B. Tremblay, ce qui leur donne un fonds de pension bétonné, dont la capitalisation est garantie par le pouvoir de taxation de l’État. Ça vaut une véritable fortune.»
Si Daniel Lauzon continue d’épargner au même rythme (cotisation de 3 000 $ par an dans son REER jusqu’à 65 ans), il encaissera à sa retraite, à 60 ans, des revenus annuels de 65 000 $, ce qui comprend une rente de 11 330 $ de la Régie des rentes du Québec et 54 000 $ du RREGOP (taux d’indexation de 2 %). S’il retire moins de 5 % de son REER chaque année à partir de 65 ans, il ajoutera un autre coussin de 10 000 $ par année: «En calculant un rendement prudent de 5 % pour ses placements, il ne grugera même pas son capital», explique le planificateur financier. De quoi mettre un terme aux angoisses existentielles de ce psychologue!
N’empêche, Daniel Lauzon tient mordicus à changer ses habitudes en matière d’investissement. «Je veux prendre une part plus active dans la gestion de mon portefeuille plutôt qu’être un simple spectateur», dit-il. Sylvain B. Tremblay lui suggère de considérer l’achat de fonds négociés en Bourse (FNB), qui suivent la progression des indices boursiers. «Leurs frais de gestions sont de moins de 1 %, comparativement à 2 % à 3 % pour les fonds communs. Ça fait souvent la différence entre un placement intéressant et pas intéressant», dit-il. Une implication minimale de l’investisseur s’impose pour choisir les bons fonds. «Mais rien de comparable à l’achat d’actions, qui exige une grande connaissance des marchés», conclut M. Tremblay.
* Pour des raisons de confidentialité, nous avons utilisé un pseudonyme.
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