Roulez électrique à petit prix

Il est désormais possible d’acheter un véhicule électrique pour seulement 5 500 dollars, taxes incluses. Il ne vous transportera pas de Québec à Montréal, mais il est idéal pour les petits déplacements. 

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Bien dépenser
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dickcraft / Getty Images / montage : L’actualité
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«C’était génial, j’en veux un ! » lance une jeune femme en entrant chez Dyad, un concessionnaire de Montréal spécialisé dans l’électrique. Le directeur des ventes, Oussama Benserrakh, récupère la clé en souriant. C’est la réaction type des personnes qui essaient un de ses bolides pour la première fois, m’expliquera-t-il après le départ de sa cliente. 

Difficile de ne pas aimer les véhicules électriques avec leur accélération éclair, leur moteur silencieux et, bien entendu, leur absence de réservoir à essence à remplir. 

La catégorie vendue par Dyad et plusieurs autres concessionnaires de la province a toutefois un atout supplémentaire : son prix. En tenant compte de la subvention gouvernementale du programme Roulez vert, les modèles coûtent de 5 500 à 10 000 dollars, taxes incluses. Non, il ne manque pas de zéro à ces nombres. 

Comment est-ce possible, étant donné qu’il faut normalement débourser, après subvention, plus de 30 000 dollars pour une voiture électrique d’entrée de gamme ? La réponse est simple : j’ai omis un détail de taille. Les véhicules électriques vendus par Dyad ne sont pas des voitures, mais des scooters.

Si vous avez soudainement envie de me lancer des roches, sachez que ma rédactrice en chef l’a déjà fait à votre place. À ses yeux, présenter le scooter électrique comme solution de rechange à la voiture est irréaliste pour les familles, les banlieusards et, surtout, les campagnards qui habitent le long d’une route sans accotement où la limite de 90 km/h n’est respectée que sur les pancartes.

Elle a en partie raison. Avoir un scooter comme unique véhicule n’est pas vraiment envisageable au Québec à moins d’habiter en ville, et encore ! 

Mais au lieu de voir le scooter comme un substitut de la voiture, je vous invite à le considérer comme un complément. Celui qui pourrait permettre à bien des familles, y compris en banlieue, d’économiser une petite fortune en se passant de leur deuxième — ou troisième — auto.

Prenez le cas d’André Martineau, propriétaire de la boutique de scooters électriques E-zone, à Lévis. « Je suis le client type », dit-il. Avec ses deux adolescents qui jouent au football, la voiture est essentielle. Sa conjointe et lui ont toutefois décidé récemment de remplacer leur deuxième véhicule par un scooter électrique qu’André Martineau utilise chaque jour. « Je suis à 15 km du travail et je peux m’y rendre sans emprunter d’autoroute. C’est parfait pour moi. »

Avec sa vitesse limitée à 70 km/h et son autonomie qui oscille entre 50 et 180 km par charge, selon les modèles, le scooter électrique est idéal pour les petits déplacements. Ce n’est pas avec ce véhicule que vous ferez l’épicerie au Costco, mais il conviendra tout à fait pour vous rendre au boulot, aller au resto en couple, ramasser du lait à l’épicerie ou conduire votre enfant à son cours de natation.

Mieux encore, lorsque votre enfant aura 14 ans, vous pourrez lui prêter les clés pour qu’il aille tout seul à la piscine ou, plus réalistement à cet âge-là, voir ses amis. Fini les lifts ! Votre ado devra toutefois obtenir son permis de scooter, obligatoire pour ceux qui n’ont pas de permis de conduire d’une autre classe.

Côté coût, en plus du prix d’acquisition initial, il faut prévoir l’achat d’un casque pour une centaine de dollars. Contrairement aux voitures électriques, il n’est pas nécessaire d’acheter ou d’installer un chargeur spécial, une simple prise murale suffit.

L’immatriculation revient à 280 dollars par année, soit légèrement plus qu’une voiture. La prime d’assurance, elle, oscille entre 25 et 40 dollars par mois, selon le comparateur d’assurances en ligne Hellosafe. Pour ce qui est de l’entretien, le coût est à peu près nul, affirme Oussama Benserrakh, du concessionnaire Dyad.

Notez que des scooters électriques moins chers sont vendus à partir de 1 500 dollars, mais leur vitesse est limitée à 32 km/h — ils sont alors considérés comme des vélos électriques — ou 45 km/h. De plus, la plupart ne sont pas couverts par le programme Roulez vert. Vous pouvez consulter la liste des véhicules admissibles ici.

Pour ce qui est du style, il y en a pour tous les goûts : classique, rétro, sport. Certains modèles, comme celui pour lequel a opté André Martineau, ressemblent même à de véritables motos. « J’ai croisé un gars en Harley-Davidson qui trouvait que ma moto était belle. Il était moins intéressé quand je lui ai dit que c’était un scooter », rigole l’entrepreneur.

Et que fait-on avec un scooter en hiver ? Oussama Benserrakh et André Martineau conseillent tous deux de remiser son bolide pendant la saison froide. Théoriquement, il est possible de mettre des pneus d’hiver pour continuer de rouler sur la voie publique du 15 décembre au 15 mars. L’autonomie sera cependant beaucoup moins grande. Et mieux vaut prévoir des vêtements de motoneige pour éviter les engelures.

Un autre désagrément : les scooters n’échappent pas aux problèmes d’approvisionnement qui touchent tous les véhicules électriques. Quelques modèles sont encore en stock dans certaines boutiques, mais il faut généralement prévoir une attente de plusieurs semaines. « On n’a plus rien sur le plancher, dit André Martineau. En ce moment, les livraisons vont à la mi-juillet. » Ça reste tout de même moins long que les délais pour mettre la main sur une voiture électrique…

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